Vincent Gauthier-Manuel |
La 11e édition des Jeux Paralympiques d'hiver se déroulera du 7 au 16 mars 2014. La délégation française comptera dans ses rangs 14 athlètes et parmi eux de grandes chances de médailles. Petit tour d’horizon des Français qui pourront marquer ces Jeux Paralympiques de Sotchi et zoom sur notre porte drapeau...
A partir du 7 mars et jusqu’au 16 mars, les Jeux Paralympiques se dérouleront à Sotchi, deux semaines après ceux des « valides » qui ont permis à la France de récolter 15 médailles.
Nos 14 athlètes concourront dans quatre des six épreuves des Jeux Paralympiques. En effet, nous aurons trois chances de médailles en biathlon et en ski de fond avec Thomas Clarion en tête de liste (cinquième et sixième à Vancouver), deux athlètes concourront en snowboard cross et neuf autres sont engagés en ski alpin dont Solène Jambaqué et Vincent Gauthier-Manuel qui avaient remporté à eux deux cinq des six médailles olympiques glanées à Vancouver, il y quatre ans. Christian Fémy, directeur sportif du ski alpin et nordique s’est d'ailleurs exprimé sur le site du comité paralympique : « Se présenter à 100 % de ses moyens, c’est l’objectif. On vise deux titres et le top 10 des nations, mais les médailles ça ne se joue à rien, il faudra donc être prêt pour ne rien regretter. ».
Vincent Gauthier-Manuel |
Répartition et présentation
Trois Français s’aligneront sur les épreuves de ski de fond et biathlon. Thomas Clarion (et son guide Julien Bourlat) seront engagés chez les déficients visuels tandis que Benjamin Daviet et Romain Rosique seront respectivement en lice sur les épreuves réservées aux skieurs debout et assis. La plus grande chance de médaille repose sur les épaules de Thomas Clarion. Skieur au sein de l’équipe de France Handisport de ski nordique depuis 2007, Thomas Clarion est guidé par Julien Bourlat avec qui il a décroché une médaille d’argent sur l’épreuve du sprint lors de la dernière étape de la Coupe du Monde à Oberstdorf en Allemagne. Ses objectifs de médailles seront fixés sur les épreuves de ski de fond même s’il sera aussi engagé en biathlon où il avait terminé cinquième et sixième à Vancouver en moyenne et longue distance. À 37 ans Romain Rosique pratique le ski de fond et le biathlon assis dans l’équipe de France Handisport depuis 2006 et s’est classé à de nombreuses reprises dans le Top 5 des compétitions en biathlon et en ski de fond. Enfin, Benjamin Daviet, 24 ans, a intégré l’équipe de France en 2012 et concourt dans les disciplines de ski de fond et de biathlon debout. Très performant cette saison, il vient d’accrocher ses deux premiers podiums (2e et 3e) en biathlon moyenne et longue distance lors de la finale de la coupe du monde à Oberstdorf.
En snowboard cross, Patrice Barattero et Cécile Hernandez Cervellon sont les deux seuls Français engagés dans cette toute nouvelle épreuve paralympique. Cécile Hernandez-Cervellon s’est qualifiée in extremis pour les Jeux Paralympiques après avoir été suspendue par une décision du Comité Paralympique International, qui s’est finalement rétractée en attribuant une place supplémentaire à la délégation française. A 39 ans, cette journaliste et ancienne championne de BMX a intégré l’équipe de France cet hiver et a déjà réalisé une bonne première saison avec deux 4èmes places en coupe du monde à Copper Mountain et à La Molina. Elle a donc toutes ses chances à Sotchi. Chez les hommes, Patrice Barattero, 44 ans, souhaitera lui aussi faire bonne impression lui qui est toujours en quête de son premier podium mondial (6e lors de la coupe du monde à Landgraaf au Pay-Bas en 2013).
C’est en ski alpin que les chances de médailles sont les plus élevées avec pas moins de neuf athlètes français engagés dont deux femmes. Comme le souligne Christian Fémy, « En alpin, le groupe est polyvalent et peut être dangereux pour ses adversaires dans de nombreuses courses ». Première nation lors des derniers championnats du monde à La Molina en Espagne, plusieurs skieurs français sont en lice pour décrocher une médaille paralympique, à commencer par Marie Bochet et Solène Jambaqué chez les femmes ainsi que Vincent Gauthier-Manuel et Yohann Taberlet chez les hommes. À seulement 19 ans, Marie Bochet fait figure de grande favorite dans les catégories « debout ». Septuple championne du monde, elle est dans une forme olympique en 2014 après avoir remporté toutes les courses dans lesquelles elle concourrait que ce soit en géant, en slalom ou en descente. « L’unique chose qui me manque c’est une médaille aux jeux ; un titre, ce serait quelque chose d’exceptionnel ! » s’exclame-t-elle sur le site du comité paralympique. On ne doute pas qu’elle fera mieux qu'aux JO de Vancouver où elle a terminé 4e en slalom spécial et en super combiné. Une autre Française, Solène Jambaqué arrive elle aussi en grande forme à Sotchi après s’être parée de bronze sur le slalom géant de Copper Mountain. En 2011, la kinésithérapeute de profession a aussi performé en remportant le super G et le super combiné de Sestrières.
Porte drapeau de la délégation française et double médaillé à Vancouver, Vincent Gauthier-Manuel fait partie des grands favoris sur les épreuves de ski alpin debout. A Sotchi, il fera tout pour décrocher sa première médaille d'or aux Jeux Paralympiques : « Il y a une médaille que je n’ai jamais eue aux Jeux, c’est l’or…Mais ce que je souhaite par-dessus tout c’est réussir à faire du bon ski en me faisant plaisir ! ». Son compatriote Yohann Taberlet part aussi en favori dans la catégorie « assis », lui qui a terminé deuxième du Super Combiné lors de la coupe du monde de Panorama en janvier dernier. Plusieurs athlètes français seront également en embuscade pour aller chercher une médaille. Jean-Yves Le Meur, Fréderic François, Romain Riboud ou encore Cédric Amafroi-Broisat sont tous montés sur le podium lors des trois premières étapes de la coupe du monde 2014. Et en cas de qualification pour les finales, chacun représentera un espoir de médailles à Sotchi.
Vincent Gauthier-Manuel |
Zoom sur « Abraracoucix »
Vincent Gauthier Manuel, porte-drapeau de l’Equipe de France : « Je pense à mon entrée dans le stade, quand je porterai le drapeau français. Pour l’avoir déjà vécu en tant que membre de l’Equipe de France, c’est déjà énorme, mais là ça va vraiment prendre une dimension supérieure pour moi. C’est l’image de la France, ce n’est pas rien ! » Comme son ami Jason Lamy-Chappuis, Vincent Gauthier-Manuel portera le drapeau de l’équipe de France à Sotchi lors de l’ouverture des Jeux paralympiques vendredi.
Même région de naissance, même âge, mêmes études primaires et porte-drapeau de l’équipe de France olympique de sports d’hiver. Les similitudes sont nombreuses entre Jason Lamy-Chappuis et Vincent Gauthier-Manuel qui tiendra son rôle vendredi sur le site olympique.
« Être porte-drapeau, ce n’est pas une médaille mais c’est déjà une belle récompense. » Vincent Gauthier-Manuel savoure son rôle d’ouvreur de piste de l’équipe de France à Sotchi. À 27 ans, le Jurassien sera l’ambassadeur français en Russie tout comme son ami Jason Lamy-Chappuis.
Ensemble, ils ont fait sport-étude au collège des Rousses (Jura). L’un a opté pour le combiné nordique, l’autre pour le ski alpin. « Je suis un des derniers Gaulois jurassiens à pratiquer le ski alpin donc je suis un peu à part » rigole-t-il. Gaulois comme Abraracourcix - le chef du village d’Astérix – son surnom depuis des années. Un jeu de mots, également relatif à son handicap, qui amuse beaucoup le jeune homme. « Abraracourcix c’est aussi parce que j’ai un bras raccourci donc c’est pour la blague » explique-t-il avec le sourire. Né avec un handicap (il lui manque l'avant-bras gauche), il poursuit une carrière sportive de skieur de haut niveau en handisport.
Né sans avant-bras gauche, Vincent Gauthier-Manuel a toujours dévalé les pistes avec les valides. Skiant avec un seul bâton, l’athlète est en permanence à la recherche du meilleur équilibre possible tout en veillant à ne pas perdre la vitesse. « Par rapport à quelqu’un de valide je « perds » environ 0,5 seconde au départ au moment de la poussée, ensuite l’équilibre (et donc la pression) n’est pas la même sur mes appuis gauche et droit. Cela a pour conséquence de « perdre » quelques miettes à chaque porte » explique-t-il. Des secondes qui ne l’empêchent pas de bien figurer au niveau des chronos. Avec deux médailles d'argent et une médaille de bronze aux Jeux olympiques de Vancouver en 2010 (il n'avait que 19 ans), Gauthier-Manuel est déjà une référence de sa discipline. Il peut faire une médaille d’or.
Un palmarès qui impressionne Yohann Tabarlet, son coéquipier en équipe de France paralympique : « Vincent est un gars qui a la tête sur les épaules et qui en plus a gagné des médailles. Il m’énerve, ce mec est parfait partout » rigole le vice-champion du monde de slalom.
Le Jurassien aborde ses deuxièmes olympiades avec une certaine ambition. « Je travaille pour la médaille d’or. Je vais courir après ça » annonce-t-il. « C’est certain qu’il peut faire une médaille d’or » confirme Jean-Yves Le Meur qui a poussé « VGM » au handisport à l’âge de 18 ans.
Ses récentes performances plaident en sa faveur. Double champion du monde en titre en slalom et en géant à La Molina (Espagne) en février, le Tricolore lorgne sur une autre de ses spécialités : « Le super-G me tient à cœur » avoue-t-il. Mais l’« hypercompétiteur » devra gérer son double rôle dans la station balnéaire russe : représenter la « belle famille » des Bleus tout en se concentrant sur ses dessins personnels. Pour faire mieux que son ami et homologue Jason Lamy-Chappuis, reparti bredouille de Sotchi. À 27 ans, le jurassien Vincent Gauthier-Manuel, licencié au ski club du Grandvaux est double champion du Monde en titre en Slalom et Géant, médaillé d’argent en Super G et Super Combiné, médaillé de bronze en Géant aux Jeux Paralympiques de Vancouver 2010, Vincent aura deux missions à Sotchi : représenter la France et décrocher un titre paralympique.
De formation technique, Vincent Gauthier-Manuel est titulaire d'un BTS en Microtechnique. Il travaille au sein d'une société jurassienne d'emballage après avoir été employé au bureau d’études d’une entreprise de production lunetière.
Il est nommé au grade d’officier de l’Ordre national du Mérite le 14 juillet 2010, à l’issue des 3 médailles qu’il remporte aux jeux paralympiques de Vancouver. En 2011 à Sestriere, il remporte quatre titres de champion du monde (slalom, géant, super combiné et par équipe), et termine deuxième en descente et Super G.
Le 5 décembre, Vincent Gauthier-Manuel est nommé porte-drapeau de la délégation paralympique Française pour les jeux paralympiques de Sotchi 2014.
Emmanuelle Assmann, Présidente du Comité Paralympique et Sportif Français : « A l’issue de ces jeux, j’aimerais que l’on puisse se dire que nous avons relevé un formidable défi tous ensemble. Sportifs, staff, dirigeants, c’est l’esprit d’équipe et les valeurs que nous avons en nous qui nous permettront d’y arriver. »
Tous nos sportifs débordent donc d’envie et de motivation pour décrocher le maximum de breloques olympiques ! A nous de les soutenir pendant les Jeux pour les aider à atteindre les sommets…
Article rédigé par Kevin Fortin
Pour me contacter : manager@gregory-capra.com
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire