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Le massage du sportif |
Quelle différence y
a-t-il entre l’élongation musculaire,
le claquage musculaire et la déchirure musculaire ?
L’élongation musculaire
Lors d’un effort musculaire, les fibres du muscle sont
étirées plus qu’il ne le faudrait. C’est un étirement soudain, fort et rapide
des fibres. Cependant, même s’il s’agit d’une lésion certaine des muscles et de
l’enveloppe de ces muscles, les fibres ne sont pas rompues.
Le sportif ressent une douleur immédiate et très
localisée au niveau d’un muscle, d’un tendon ou ligament. Souvent, cette
douleur oblige à s’arrêter dans son
effort en cours et elle peut être ressentie jusqu’au lendemain.
Que
faire en cas d’élongation ?
Sur place, il faut
appliquer la méthode « GREC ».
C’est un acronyme permettant de bien
mémoriser les gestes à faire.
Glacer
la zone douloureuse (à l’aide d’une vessie entourée d’un linge). Le temps
optimal de glaçage pour être sûr de son efficacité sans pour autant léser les
tissus fibreux et musculaires sous-jacents sera de 10 minutes par tranche de ¾
d’heure. Cette technique aura l’avantage de permettre un retour à la normale
de la température cutanée tout en
refroidissant la partie profonde du muscle.
Poser votre vessie de
glace pendant 10 minutes, puis retirez-là et laissez reposer la zone pendant 45
minutes. Recommencez l’opération si besoin (lorsque le sportif n’a pas déjà été
évacué ou pris en charge par les secours médicaux).
Faire Reposer le sportif blessé, c'est-à-dire
ne plus faire d’effort physique pour ne pas risquer d’aggraver la situation,
une élongation se transformant parfois en claquage musculaire.
Elever
la partie lésée (avec un angle de 45° au moins pour être efficace). Ceci permet
d’améliorer et de soulager le retour veineux car les pulsations du cœur
pourraient risquer de créer un épanchement sanguin dans les tissus musculaires.
Compresser
à l’aide d’un bandage pour les mêmes raisons que l’élévation de la partie
lésée. De plus, la compression permet de soulager la douleur.
Ne pas masser le muscle
lésé, car outre la douleur occasionnée, cela risquerait aussi de provoquer une
calcification du muscle massé si celui-ci était trop souvent et profondément
sollicité par un massage. Les cas sont rares, mais ils existent…
Ne pas étirer non plus le
muscle concerné (au moins pendant 4 à 5 jours) car les fibres musculaires
étirées sont encore fragiles et cela risquerait de provoquer un épanchement
sanguin. Par contre, 5 ou 6 jours après la survenue de l’élongation, un massage
léger est possible avec pour objectif de nourrir la zone blessée et lui
apporter, grâce à une vasodilatation locale, les nutriments nécessaires à sa
cicatrisation.
Le sportif devra
consulter un médecin qui effectuera une échographie afin de voir l’étendue
réelle des dégâts musculaires ou tendineux.
Enfin, le temps de
guérison est d’environ 7 jours avec un repos complet pour permettre la
cicatrisation. Ensuite, le sportif pourra reprendre une activité physique
légère.
Pour savoir si la reprise
d’une activité physique n’est pas trop précoce en cas de blessures des membres
inférieurs, une astuce consiste à monter et descendre un escalier sur plusieurs
étages. Plus aucune douleur ne doit se faire sentir lors de cet exercice, sous
peine de devoir attendre encore quelques temps pour recommencer à pratiquer un
sport. Vous pouvez toujours essayer le même exercice sur les mains en cas de
blessures des membres supérieurs !!...
Le claquage musculaire
Lors d’un mouvement
d’étirement trop important et trop rapide du muscle, il y a rupture de
plusieurs fibres musculaires. Cependant, le claquage ne pourra se produire que
si cet étirement est contrarié dans le mouvement. L’exemple le plus marquant
est le footballeur qui shoote dans le ballon et se fait un claquage des muscles
ischios-jambiers. L’extension de sa jambe pour shooter dans le ballon a été
freinée trop rapidement et de ce fait, a exposé le muscle à une blessure.
Comme pour l’élongation
musculaire, la douleur, très vive, oblige à l’arrêt de l’effort avec une
sensation de « coup de
poignard ».
Un bruit de claquement (comme
le son d’un coup de fouet) est aussi caractéristique du claquage musculaire.
Un épanchement sanguin
(ecchymose) peut apparaître assez vite. Cependant, lorsque le claquage est
profond, il peut apparaître à la surface de la peau jusqu’à 24 ou 48 heures
plus tard. Il se situe souvent juste en dessous du point de claquage.
Il faut savoir qu’un
claquage ne survient jamais tout à fait par hasard. Des études ont montré que
la fragilité du muscle est aussi très
dépendante de l’état général de nervosité du sportif.
Que
faire en cas de claquage ?
En cas de survenue d’un
claquage musculaire, il faut appliquer la méthode GREC, comme pour l’élongation. La consultation d’un médecin devient
obligatoire pour investiguer l’étendu de la lésion.
En fonction de la gravité
du claquage musculaire, le sportif devra observer un repos pouvant aller
jusqu’à 60 jours ou plus.
La
déchirure musculaire
Aussi dénommée rupture
musculaire car la rupture du muscle est complète, la totalité des fibres musculaires ou
tendineuses sont rompues de part et d’autres, comme « coupées en
deux ».
La douleur ressentie est
franchement très vive, pouvant même aller jusqu’à la syncope.
Un claquement sec peut
être entendu lors de la blessure et une grosse ecchymose ou un hématome (poche
de sang) apparaît très rapidement.
Le muscle ne pouvant plus
se contracter, il forme « une boule » de chaque côté de part la
rétractation de ses fibres élastiques.
Que
faire en cas de déchirure ?
Une déchirure-rupture totale est une urgence médicale. Après
avoir rassuré le sportif blessé, glacer la zone douloureuse, compresser les
muscles rétractés et faire consulter immédiatement un médecin qui prendra la
décision d’emmener le blessé à l’hôpital pour une intervention chirurgicale
(les fibres musculaires ou tendineuses devront être recousues).
L’importance de la lésion
nécessite un repos complet de 6 à 10 mois, voire plus. Pour une meilleure cicatrisation,
les membres sont souvent plâtrés. Des séances de rééducation sont nécessaires
après une telle lésion, les muscle devant retrouver toute leurs mobilités.
Article rédigé par Stéphane Quéry
Formateur en massage
sportif
Auteur du livre « Le massage du sportif » - Editions Vie - 2015
Pour me contacter : manager@gregory-capra.com