Neige à Paris, le 22 janvier 2019 |
Neige au bord de la Seine |
Neige à Paris, le 22 janvier 2019 |
Neige au bord de la Seine |
Grégory Capra - Coach sportif |
La montagne |
La tablée |
Grégory Capra - Coach sportif |
Grégory Capra - Coach sportif |
Grégory Capra - Coach sportif |
Romain Ponsart |
Romain Ponsart en compétition (photo confiée par Evelyne Donnart) |
Romain Ponsart sur la glace |
Romain Ponsart (photo confiée par Evelyne Donnart) |
De nombreuses villes ont vu naître des champions : Alban Préaubert et Romain Ponsart à Charleville-Mézières, Avon aussi est le berceau de nombreux champions et coaches Capra, si je ne m’abuse.
Villard-de-Lans, petite station alpine située à 50 minutes de Grenoble a aussi son lot de champion, par exemple Carole Montillet, La Chapelle en Vercors, Raphaël Poiré et j’en passe. Retour sur Villard où Kevin Fortin a le plaisir de vous faire connaître une ancienne championne de patinage artistique en couple (danse sur glace), qui dès 12 ans se tourne vers la danse sur glace et qui, pendant 3 ans, patina avec Jonathan Cuenca.
1/ Repères
Nom : BLANC
Prénom : Zoé
Age : née en 1988, 24 ans
Situation professionnelle : étudiante
Situation matrimoniale : mariée
Niveau études : Bac
Palmarès : Champion de France Junior / 19ème aux Championnats du monde / 14ème aux Championnat d’Europe / Vice Champion de France Elites
KF « Zoé, villardienne pure souche, née à la Tronche est l’une des patineuses ayant évolué à la patinoire A.Ravix de Villard pour qui j’ai eu un coup de cœur patinistique et c’est avec plaisir et joie que je voulais depuis longtemps la faire connaître aux lecteurs du blog et à d’autres. Peux-tu nous parler, en premier, de ton parcours, où as-tu débuté le patinage, pourquoi … ? »
ZB « Quand ai-je commencé à patiner ? J’ai commencé à patiner à l’âge de 5 ans. Où ai-je débuté ? A Villard-de-Lans, je n’ai jamais quitté ce club. Comment en suis-je venu à patiner ? Comme ce que vivent beaucoup d’enfants !! J’ai vu ce sport à la télé ! Ma mère m’a demandé quel sport ou activité je voulais faire à la rentrée et je lui ai dit : La même chose qu’à la TV !
KF « As-tu eu plusieurs partenaires ? »
ZB « Oui, j’ai fait mes débuts avec Jonathan Cuenca. Nous avons patiné ensemble 3 ans. Et ensuite Pierre-Loup pendant 9 ans !! »
KF « Te destinais-tu à patiner en solo ? »
ZB « Non, j’avais très envie de patiner en couple. Je me sentais seule en solo. Je n’étais pas très rassurée en compétition, toute seule sur la glace !! J’ai très vite aimé la discipline en couple et surtout le partage des expériences à deux, même si ce n’est pas facile tous les jours ! »
KF « A Jonathan succéda Pierre-Loup. Raconte nous ta rencontre avec mister Bouquet »
ZB « On s’est rencontré pendant des stages ou compétitions avant de patiner ensemble. Ensuite il est venu à Villard pour patiner avec une autre fille du club, j’étais encore avec Jonathan. Ensuite on a décidé de patiner ensemble. Nous ne venions pas de la même « école ». Et pourtant le feeling est passé très vite entre nous deux ! J’ai de très bons souvenirs de nos débuts !! (des derniers aussi…)
KF « Quel est ton meilleur souvenir de compétition ? »
ZB « J’en ai deux, le choix est difficile… Lors de notre participation aux Championnats du Monde : nous avons fait l’entraînement officiel sur glace aux côtés des favoris de la compétition les russes et les français. J’avais le cœur serré, j’étais très heureuse de me retrouver ici avec Pierre-Loup et Karine. Venus de notre petit club et grâce à notre travail, j’étais très fière de nous ! On a fait notre programme et au moment de revenir vers Karine, les larmes me sont montées… « Nous y sommes, nous sommes aux Championnats du Monde », c’était beaucoup d’émotions !! Le club nous avait beaucoup soutenu pour ces championnats, je pense que j’étais très contente de venir de ce club !!
Un deuxième souvenir : les Championnats de France, pour notre dernière saison. Nous venions de passer une saison très difficile. C’était très dur pour moi de me sentir bien à cet instant. Et pourtant nous avons réussi avec Pierre-Loup à faire notre boulot et surtout à se faire plaisir ensemble sur ce programme que j’aimais énormément. Nous avons vraiment patiné avec nos tripes et c’est ça que j’aime le plus dans ce sport !! »
KF « Tu as du faire de grandes compétitions devant beaucoup de monde, que ressent-on quand on patine devant autant de monde ? »
ZB « Ces expériences sont de très bons souvenirs. Quelque fois pas si faciles ! Mais j’ai toujours aimé, à travers nos programmes essayer, de transmettre de l’émotion et plus les spectateurs sont nombreux plus ce sentiment s’accroît ! De plus, finir un programme et ressentir que l’on a touché certaines personnes est toujours un moment superbe. C’est, pour moi, un réel échange. »
KF « Quel est ton implication dans le ballet Élite et ton implication dans l’organisation des galas ? »
ZB « Ouh là… ! Pour le ballet, c’est une discipline que j’ai beaucoup aimé. Karine a eu le talent de la rendre passionnante. C’était des expériences riches en termes de danse et d’interprétation que je garde en souvenirs. Je me suis impliquée car j’aime danser et interpréter les chorégraphies de Karine. De plus, c’était très agréable de travailler en équipe, même si ce n’était pas facile tous les jours.
Pour ce qui est de mon investissement dans le club et les galas cela est bien différent. Il me paraissait normal de défendre le club dans lequel je m’entraîne et où nous voulions rester. J’aime m’investir dans les choses qui me tiennent à cœur ! »
KF « A juste titre, tu dis dans le club dans lequel tu voulais rester. Pourquoi ne pas avoir changer de club pour progresser (il fut un temps où je me souviens que vous hésitiez...) ? »
ZB « Il y a deux choses différentes. Il était bien clair que nous ne voulions pas partir sur Lyon. Cela aurait été contraire à tous nos choix et notre parcours passé. Ensuite nous aurions pu partir à l’étranger pour chercher de nouvelles choses. Mais, pour moi, il était difficile d’y croire encore, je n’avais plus le cœur à tout ça. Puis, le milieu m’ayant beaucoup déçu, je ne me sentais plus capable de répondre à leurs attentes. Au fond de moi, je ne voyais pas pourquoi c’était à nous de tout changer alors que le problème pour moi de ce sport est bien là. Qu’il serait plus intéressant pour les sportifs que les efforts soit fait pour que l’on puisse évoluer peu importe notre club d’entraînement et surtout notre style. »
KF « Pourquoi avoir arrêté les compétitions ? Pour quelles raisons ? »
ZB « J’estime que nous avons eu beaucoup de déceptions lors de notre carrière auxquelles nous n’étions pas forcément préparés ni protégés. C’est un milieu qui ne prend pas en compte la personne pour ce qu’elle est ni pour ce qu’elle propose. Nos chorégraphies, nos interprétations n’étaient pas attendues par les juges ou du moins non comprises car je pense qu’elles ne rentraient pas dans leurs critères. Le manque d’ouverture et de sincérité m’a peu à peu usé. Je n’y trouvais plus mon compte. »
KF« Avec le recul, qu’est-ce qui t’a plu dans cette discipline ? »
ZB « Ma prof !! L’émotion qu’elle a pu me faire trouver au travers de nos programmes ! Ainsi que le plaisir au quotidien à danser et évoluer. Et bien sur la relation avec Pierre-Loup. S’entraîner au quotidien avec quelqu’un n’est pas sans conséquences… C’est vraiment une complicité que nous avons construit ensemble et qui est très riche. La liste des bonnes choses pourrait être très longue !!! »
KF« Et qu’est-ce qui t’a déplu dans cette discipline ? »
ZB « Le manque de compréhension et d’ouverture sur la différence. »
KF « Pourquoi le choix de cette reconversion si éloignée du patinage ? »
ZB « Ma reconversion dans la psychomotricité n’est pour moi pas si éloignée du patinage. Je ne renie pas mes origines !!! C’est un métier que je voulais faire depuis longtemps. Ce métier va dans la continuité de mon expérience. La psychomotricité s’intéresse à la qualité corporelle de la personne dans la façon dont elle s’entretient avec le monde. C’est bien ce bien être corporel qui me parait essentiel dans la vie. J’aimerais, à long terme, faire le lien avec ce travail corporel et le corps du sportif dans sa discipline afin d’affiner son rapport à son propre corps.
De plus, le rapport que j’ai pu entretenir à mon corps au travers le patinage et la façon dont on a appris à vivre nos programmes est un appui important dans la psychomotricité. La danse est un outil très intéressant dans le soin. »
KF « Comment appréhendes-tu ta nouvelle reconversion ? »
ZB « Avec plaisir ! Je suis vraiment contente de mes études et de mon futur métier. Plus les jours passent et cette reconversion me paraît une évidence !! »
KF « Où te vois-tu dans 10 ans ? »
ZB « Ouh là, c’est loin !!! Dans mes rêves : Mère d’une belle famille, psychosomaticienne qui s’éclate dans son métier et entraîneur à mi-temps pour essayer d’apporter un petit quelque chose à un club !! »
KF « Quels sports pratiques-tu en loisirs ? »
ZB « Je me suis mise au roller. Toujours un peu de danse contemporaine et surtout du repos et du temps pour moi!! »
KF « Le bonheur pour toi ? »
ZB « Il y a bien des choses qui me rendent heureuse… !!! Mais je dirais que surtout j’ai envie de continuer à faire des choses qui me plaisent et me passionnent !!! »
KF « Te reverra-t-on un jour patiner (car le ballet Élite sans toi, ni Pilou, ni Benjamin, ce n’est plus pareil du tout, il manque quelque chose) ? »
ZB « C’est gentil mais je ne pense pas réintégrer le ballet mais on sait jamais… Puis l’équipe se reconstruit les choses évoluent tout le temps. Cette nouvelle équipe nous proposera des programmes tout aussi beaux et riches de ce qu’apportera chaque patineur. D’ailleurs je suis pressée de les voir et je leur souhaite pleins de bonnes choses pour la saison à venir !!! »
KF « Pourquoi ne pas avoir continué l’entraînement des petits ? »
ZB « On ne peut pas tout faire dans une journée… »
2/ Zoé by Pierre-Loup
Quoi de plus logique que de poser encore quelques questions à celui qui fut son partenaire pendant 9 ans.
KF « Ta rencontre avec Zoé (je veux tout savoir) »
PLB « Nous nous sommes connu étant jeunes (entre 12 et 14ans) durant les tournois de France ainsi que les regroupements techniques nationaux organisés une fois par an. N’étant pas natif de la même région (Villardienne pur souche qu’est Zoé et moi étant un ch’ti du Pas-de-Calais) nous ne nous croisions que lors de ses rares occasions dans l’année.
Je me souviens qu’à l’époque elle avait un grain de folie qui s’apparentait plus à un rocher qu’à un simple grain ! et ceux qui l’on connu à cette âge s’en souviennent, j’en suis sûr ! En parallèle de sa fantaisie elle était déjà une patineuse très appréciée des entraîneurs par son assiduité et sa rigueur lors des entraînements.
A l’âge de 15 ans, lorsque j’ai dû chercher une nouvelle partenaire, j’ai tout de suite pensé à elle qui rencontrait à l’époque des soucis d’entente avec son partenaire. Je suis donc rentré en contact avec la présidente du club (sa mère en l’occurrence) ainsi que son entraîneur, Karine Arribert. Karine m’a proposé de venir faire des essais à Villard avec une autre patineuse du club, Zoé n’étant pas disponible, elle s’était réengagée auprès de son partenaire. J’ai patiné pendant un an avec cette fille avec qui cela n’a finalement pas fonctionné, année durant laquelle j’ai été hébergé chez Zoé en famille d’accueil et où j’ai vraiment appris à la connaître. Nous sommes réellement devenus des amis et des confidents l’un pour l’autre (et rien de plus pour ceux qui se posent la question). A la fin de la saison, nos partenariats respectifs ne se passant pas bien nous avons donc fait un essai ensemble. J’ai également fait des essais avec d’autres filles venues d’un peu partout en France mais, intérieurement, mon choix était déjà fait ! A partir de là a commencé la première des 8 saisons que nous avons fait ensemble. »
KF « Qu’as-tu trouvé chez et en Zoé que d’autres partenaires n’avaient/n’ont pas ? »
PLB « Tout ! C’était une patineuse très complète, une vraie danseuse. Elle avait de l’expérience en couple, une rigueur. C’était une perfectionniste de chaque mouvement. »
KF « As-tu eu des difficultés pour d’adapter à Zoé ? Comment procédiez-vous ?( y avait-il un meneur de binôme ? ) »
PLB « Non, notre collaboration à tout de suite fonctionné étant donné que nous nous connaissions très bien, notre partenariat avait des bases solides ! De plus, le club et la structure Haut Niveau était inexistante à l’époque, tout s’est créé au fur et à mesure. Il n’y avait ni préparation physique, ni danse au sol. En ce qui concerne le choix des musiques, des costumes et le montage des programmes, Karine s’occupait et décidait de tout, par ce fait la seule chose à laquelle nous devions penser était de patiner de notre mieux. Par la suite Karine nous encourageait, nous poussait à donner notre point de vue et les décisions se prenaient d’un accord commun. La dernière année, les propositions et les échanges venaient autant d’elle que de nous, nous sommes toujours restés un trio, ce mode de fonctionnement était parfait et nous enrichissait les uns les autres. »
KF « Dans quel domaine as-tu progressé depuis ta collaboration ? »
PLB « Tout, les citer serait impossible. Ce qui est sûr c’est que ma collaboration avec Zoé m’a apporté bien plus qu’un bagage technique et artistique. Cela m’a aussi défini en temps que personne, nous avons tous deux forgé notre caractère d’aujourd’hui grâce à l’autre.
KF « Votre meilleur moment »
PLB « Un des entraînements officiel lors des Championnat du Monde à Los Angeles en 2009, patiner côte à côte avec Domina/Shabalin lorsque notre musique a commencé nous avons eu une montéE d’adrénaline au point que Zoé en ait les larmes aux yeux, nous y étions, à patiner juste après les Champions du Monde en titre, à être dans le même groupe d’entraînement que les meilleurs patineurs mondiaux.
Peut être que cela ne représente pas un grand intérêt à raconter et que cela peut même paraître banal mais la sensation qui nous a alors traversé était incroyable et indescriptible… seuls ceux qui ont vécu la même chose peuvent comprendre, j’imagine. Nous avons vécu ça ensemble et l’avons partagé tous deux sur glace. »
KF « Selon toi, si Zoé était : »
- une musique :PLB « « Ca me vexe » de Mademoiselle K »
- une danse : PLB « un duo contemporain »
- un film : PLB « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain »
- un lieu : PLB « une oasis dans un désert »
- un défaut : PLB « la constante remise en question »
- une qualité : PLB « Perfectionniste »
Article rédigé par Kevin Fortin
Photos prêtées par Evelyne Donnard
Pour me contacter: manager@gregory-capra.com
Février 1968, les JO de Grenoble, pour être précis, les Xème Jeux d’hiver, bien sûr. Alors que la cohorte de vacanciers remontent en ce moment la vallée de la Romanche en direction des stations de l’Oisans, il convient de se souvenir que, pour la plupart des français, la région iséroise ou plus largement rhonalpine est devenue synonyme de vacances aux sports d’hivers lors des JO de 1968 dont on a fêté en grande pompe le quarantenaire.
Ce n’est donc pas un hasard si Grenoble a récemment inauguré son pharaonique et controversé Stade des Alpes, rappel de l’ambition de la 12ième agglomération de France, entendant redevenir capitale olympique en 2018.
Ces JO de 1968 furent l’occasion pour Grenoble et son agglomération de revendiquer son statut de capitale des Alpes. Le choix de Grenoble et de l’Isère ne fut pas si évident car les infrastructures faisaient cruellement défaut dans une région industrielle. Même dans la vallée de l’Oisans, les activités principales tournent autour de l’hydroélectricité, de la pâte à papier, ainsi que de l’agriculture pastorale. De plus, dans les années 60, le ski est encore une activité réservée à une clientèle de rupins aisés, des rupins qui se portent plus vers son voisin, la Savoie et le tourisme d’hiver est encore à son état embryonnaire.
Kevin Fortin qui habite à Villard de Lans vous propose un petit voyage afin de savoir ce que sont devenues les installations des différents sites (partie 2), sont-elles encore en place, servent-elles encore ? Là est l’enjeu de cet article que vous retrouverez ici prochainement, mais en partie 1 nous verrons d’abord où se déroulait quoi.
1/ Un peu d’histoire
Le 28 janvier 1964, Grenoble est désignée ville organisatrice des JO de 1968 au détriment des autres villes candidates : Calgary (Canada), Lahti (Finlande), Sapporo (Japon), Oslo (Norvège) et Lake Placid (États-Unis). La ville, à l’initiative de son maire de l’époque, Albert Michalon a été sélectionnée donc pour ces JO, il lui reste alors quatre ans pour bâtir autoroutes et infrastructures. La banlieue sud de la ville qui était jusqu’alors une zone industrielle et un aérodrome va être urbanisée au pas de course pour l’occasion.
On voit grand pour faire de cette cité une ville capable d’accueillir un tel événement, et moche aussi car on construit dans le style « grands ensembles staliniens ». Au passage, on construit Saint Martin d’Hères, le premier campus universitaire de France sur le modèle américain en regroupant toutes les facs éparpillées en ville. La ville donc se modernise très, voire trop, vite. Certaines de ces installations faites à la va vite dont le village olympique vont très mal vieillir et se transformer rapidement après les jeux en un quartier HLM parmi les plus décrépis de Grenoble.
Evidemment, encaissée à 200 mètres au dessus de la mer, en fond de vallée, Grenoble est un pot de chambre. La ville ne peut organiser une bonne partie des épreuves.
2/ Les sites et leur épreuves
Grenoble est située au croisement de trois massifs alpins : Belledonne, Chartreuse et Vercors, en raison de sa faible altitude, de nombreuses épreuves sont organisées hors de la ville.
Plusieurs sites sont retenus pour l’organisation des différentes épreuves. Ainsi, la station de sports d’hiver de Chamrousse accueille les épreuves alpines : slalom géant hommes et femmes, descente hommes, slaloms spéciaux, descente femmes.
A Autrans les épreuves nordiques : le fond (ski), le biathlon, le saut à ski (petit tremplin de 70 mètres) et de combiné nordique. Le stand de tir se trouvait vers Meaudre, au niveau d’Entre Chien et Loup, le saut au Claret. A Autrans, il y a aussi le K40 (tremplin de 40m), tremplin d’entraînement recouvert de plastique. Autrans accueille les disciplines nordiques. Au programme, 7 épreuves de ski de fond (5 et 10 km pour femmes ; 15, 30 et 50 km pour hommes et les courses en relais), le biathlon, saut à ski et combiné (ski de fond et saut).
Saint-Nizier-du-Moucherotte accueille l’autre tremplin de 90 mètres ( K90 ) de saut à ski,
L’Alpe d'Huez le bobsleigh et Villard-de-Lans la luge (Bois du Frier au lieu actuel du Ludi parc).
Pour recevoir ces jeux, de grands travaux routiers et d’aménagements furent nécessaires. Pour desservir plus aisément les stations, les routes d’Engins et de St Nizier sont élargies depuis Grenoble.
La ville de Grenoble accueille, quant à elle, les épreuves de patinage artistique(figures) et de hockey sur glace au Stade de glace, renommé par la suite Palais des sports, tandis que le patinage de vitesse se déroule sur l’Anneau de vitesse jouxtant le Palais des sports dans le parc Paul Mistral.
La cérémonie d’ouverture se déroula dans un stade provisoire de 60 000 places surmonté d’un escalier monumental de 96 marches aboutissant à la vasque olympique. Ce stade était situé à l’époque à l’emplacement actuel des immeubles de la galerie de l’Arlequin, dans le sud de Grenoble. C’est le patineur Alain Calmat qui embrasa la vasque olympique à 16h10. Les battements de son cœur furent retransmis par haut-parleurs. Puis le parc fut inondé sous une pluie de pétales de roses lancés par hélicoptères. Cette cérémonie d’ouverture marque bien l’évolution technique et économique de la France des années 60. C’est le président en personne, le général de Gaulle qui vint inaugurer les Jeux. La cérémonie de clôture se déroula quant à elle au Stade de Glace où des Dauphinoises en costume traditionnel transmettent la flamme aux Japonaises en kimono de Sapporo, où se dérouleront les prochains jeux de 1972.
Pour la première fois en France, les JO sont retransmis en couleur à la télévision en mondovision.
3/ Un mot sur les épreuves
Ces JO regroupèrent 35 épreuves, 6 sports. 37 pays y ont participé, 1171 athlètes (960 hommes 211 femmes) ; 89 français dont 14 femmes.
Les épreuves étaient les suivantes :
- Combiné nordique - Hommes
- Hockey sur glace - Hommes
- Ski alpin - Descente femmes / Descente hommes / Slalom femmes /Slalom hommes / Slalom géant femmes / Slalom géant hommes
- Saut à ski - K90 Hommes / K120 Hommes (K 90 & 120 c’est à dire tremplin de 90 et 120m)
- Ski de fond - Femmes : 5 km / 10 km / Relais 3 x 5 km ; Hommes : 15 km / 30 km départ groupé (mass start) / 50 km / Relais 4 x 10 km
- Biathlon - 20 km hommes / Relais 4 x 5 km hommes
- Bobsleigh - Bob à deux hommes / Bob à quatre hommes
- Luge - Femmes / Hommes / Double Mixte
- Patinage artistique - Femmes / Hommes / Couples Mixte
- Patinage de vitesse - Femmes : 500 m / 1000 m / 1500 m / 3000 m ; Hommes : 500 m / 1500 m / 5000 m / 10 000 m
Prochainement nous saurons ce que sont devenues chacune des installations de ces JO d’hiver…
Article rédigé par Kevin Fortin
Pour me contacter : manager@gregory-capra.com
Le ballet sur glace est un art, un loisir ou encore un sport de glisse pratiqué de diverses façons un peu partout dans le monde, surtout là où le patinage artistique traditionnel est bien installé. Contrairement à ce sport olympique, le ballet sur glace ne se centre pas sur l’aspect athlétique du patinage mais bien sur son potentiel théâtral et artistique. Kevin Fortin vous embarque au cœur du ballet champion du Monde à Boston en 2011, le ballet Elite de Villard-de-Lans.
1/ Sa présence en France
Voyons en premier où en est sa présence en France. Le ballet sur glace est une des nombreuses disciplines existant dans les sports de glace organisés en France. Le ballet sur glace est à la fois un sport et un spectacle. Il mêle l’expression à la performance technique ce qui en fait une discipline très complète.
Le ballet sur glace est reconnu par les instances fédérales et est une discipline à part entière. C’est une transcription dans un espace de thèmes, d’arguments ou d’un texte musical lié à celui-ci, qui est laissé au choix du chorégraphe. Sa qualité est d’autant plus grande que musique, thème et chorégraphie sont cohérents et donnent une impression d’harmonie et d’équilibre créatrice d’émotion. Le ballet doit donc s’adapter à la dynamique propre aux sports de glace (qualité de la glisse, sûreté des carres, vitesse, aisance et beauté des mouvements). Il doit également rechercher des placements, un traitement des groupes et de la variété dans les éléments spécifiques du patinage. Il n’y pas de limitation au nombre des éléments de patinage artistique, de danse sur glace ou de patinage synchronisé proposé par le chorégraphe.
Le ballet sur glace a ses propres compétitions nationales et internationales reconnues par les instances fédérales (exemples : la Griffe d’Argent, le Trophée International d’Occitanie, le Trophée International des Aigles, la Coupe des Ducs de Savoie, la Coupe Internationale de Ballet sur Glace d’Asnières, etc.). Chaque année, sont organisés les Championnats de France qui terminent une saison sportive riche en événements.
Les compétitions de ballet sur glace ont pour objet, dans un esprit sportif et de coopération universelle, de révéler et de mettre en valeur les ballets de qualité, en vue de servir l’évolution des sports et des arts patinés et de les développer dans le monde.
C’est donc une discipline avec une identité bien affirmée avec ses règlements nationaux et internationaux.
Même si la discipline rencontre un essor important au niveau international, elle n’est pas encore reconnue par l’ISU. Ce n’est pas une discipline olympique. Le ballet sur glace gagne à être connu car il développe un esprit d’équipe et allie des performances techniques et artistiques. Néanmoins, 2010 est l’année d’un tournant important. En effet, la France a été la première a mettre en place la première Nations Cup (Championnats du monde) à Toulouse-Blagnac. C’est un nouveau tournant que prend cette discipline énergique. Ce succès permet déjà de planifier la deuxième Nations Cup qui se déroulera aux USA en Avril 2011 à Hyannis Cap Cod.
2/ Les catégories
Le ballet se divise en plusieurs catégories. Il se pratique en équipes de 8 patineurs minimum à 30 maximum. Les équipées sont distinguées en cinq catégories différentes :
- la catégorie « adulte »,
- la catégorie « open »,
- la catégorie « novice » (anciennement appelée "jeunes espoirs"),
- la catégorie « junior » (anciennement appelée "espoirs"),
- la catégorie « senior » »(anciennement appelée "élite").
Deux programmes constituent une compétition de ballet sur glace :
- le « ballet libre »,
- « l’exercice chorégraphique» (créé en France).
Pour résumer, nous pouvons donc dire qu’un ballet sur glace est une transcription dans l’espace et la durée, de thèmes, d’arguments ou d’un texte musical liés à celui-ci, qui est laissé au choix de l’entraîneur et du chorégraphe.
Il appartient aux juges d’apprécier d’éventuels abus, ainsi que leur corrélation musicale et thématique.
Afin de mieux comprendre, entrons dans un ballet et j’ai l’honneur de vous présenter le ballet Elite de Villard de Lans, champion du monde à Boston en 2011. Certains de ses membres ont accepté de répondre pour vous à quelques questions. Je vous présente donc
- Léa Bédreddine, 18 ans, 12 années de pratique du patinage et 6 ans d’appartenance au ballet - Palmarès récent : Patineuse solo vermeil
- Benjamin Lézé, 21 ans, 14 années de pratique du patinage et 4 ans d’appartenance au ballet - Palmarès récent : Champion de France et champion du monde (Ballet) 2011,
- Pierre Loup Bouquet, 24 ans, 16 années de pratique du patinage, il appartient au ballet depuis sa création à Villard-de-Lans - Palmarès récent : en 2011, Champion du monde de Ballet à Boston et Champion de France.
Tous les ballets de Villard sont entraînés et chorégraphiés par Karine Arribert.
Les présentations faites venons en à la pratique sportive.
KF : « Quelle est la différence entre troupe et ballet ? »
LB : « Hmm.. Une troupe fait des tournées tandis qu’un ballet fait des compétitions et quelques galas »
BL : « L’originalité, le niveau (technique, chorégraphique, engagement) … »
PLB : « heu… troupe ça fait penser à des comédiens ou des militaires… nous on part pas à la guerre, on fait des compétitions de ballet on est une équipe ! En France la majorité des ballets sont plutôt tournés vers le concept chorégraphique et non pas vers le spectacle ou la reproduction d’une scène de film comme les équipes américaines le font. On essaie de faire tendre la discipline vers cette vision du ballet, une musique , une équipe, une danse ! L’appellation troupe va à mon sens à l’encontre de cette idée.»
KF : « Savez-vous d’où est venue l’idée de former un ballet ? »
PLB : « Ça faut le demander à la créatrice du ballet de Villard : Karine Arribert. Mais je crois qu’à Villard c’était l’envie de faire une discipline en commun où, à la base, tout le monde peut faire partie de l’équipe, petits, grands, bons et moins bons. La synchro est un peu trop rigide à mon goût ce n’était pas vraiment l’état d’esprit du club »
BL : « Il faut demander à l’entraîneur »
LB : « A Villard, le ballet à commencé avec le groupe des loisirs qui ne souhaitaient pas ou plus faire de la compétition solo mais qui souhaitaient s’orienter vers quelque chose de différent. Des compétiteurs se sont greffés au groupe car le nombre de membres du ballet était insuffisant, puis le ballet a évolué »
KF : « Quelle est la particularité de cette discipline propre au patinage ? »
BL : « C’est la discipline de la danse et de la chorégraphie, elle laisse libre cours à tout les univers de la danse, et à cela s’ajoute un esprit d’équipe indispensable et appréciable »
PLB : « Elle privilégie la danse par-dessus tout et elle n’est pas encore régie par des tonnes de règlements qui brident la discipline… on est libre de faire ce qu’on veut … ou presque ! »
LB : « C’est une discipline très expressive. Le contact avec les autres sur la glace est unique et le ballet est un sport plus ouvert que les autres sport de glace. Il y a plus de diversité et de richesses : il n’y a pas vraiment de « moule » auquel tout le monde doit se conformer »
KF : « Nombre minimum et maximum de membres ? »
LB : « Hum, 9 et 30, il me semble »
PLB : « J’en sais rien entre 10 et 40, me semble t-il »
BL : « 10 mini et 30 maxi »
KF : « Quel est le niveau requis pour appartenir à un ballet ? Comment en vient-on à entrer dans un ballet ? Sur quels critères est-on sélectionné ? Comment un(e) jeune qui veut entrer dans un ballet doit-il s’y prendre ? Doit-il/elle se faire remarquer, par quel moyen ? »
LB : « Niveau requis pour appartenir à un ballet ? Heu, je sais pas trop ! Critères , sur le niveau de patinage, l’envie, l’ambition, le travail et la motivation. Pour entrer dans le ballet, contacter Karine. Il n’y a pas de moyens chaque cas est différent… Par des tests »
BL : « Niveau requis pour appartenir à un ballet ? Il faut un niveau technique minimum, mais la qualité principale est l’envie et la motivation. On entre dans un ballet pour plein de raisons, pour ma part, cela m’apportait une complémentarité avec la danse sur glace que je pratiquais à haut niveau. Et lorsque j’ai arrêté le haut niveau, j’ai continué le ballet pour le côté chorégraphique et l’esprit d’équipe : du patinage sans la prise de tête du haut niveau.
Pour les critères voir avec l’entraîneur, mais comme je l’ai dit précédemment il y a des critères techniques mais c’est surtout la motivation et l’engagement qui prime ! Pour entrer dans un ballet, il lui suffit juste de chercher une équipe qui le ou la motive et qui soit accessible pour lui (elle) aussi bien techniquement que géographiquement »
PLB : « Niveau requis pour appartenir à un ballet ? A la base c’était tout le monde maintenant qu’il y a d’importantes compétitions et de l’enjeu, il faut un niveau relativement homogène dans une équipe. Je ne peux pas donner de niveau précis. La plupart des membres du ballet sont issus du club donc ce sont des patineurs que l’on connaît et que l’on sait capable de tenir l’engagement d’une saison. Car il ne suffit pas d’être bons pour rentrer dans l’équipe il faut être présent tout au long de l’année et se rendre disponible pour les entraînements. Les patineurs venant de l’extérieur sont les bienvenus évidemment, ils font un entraînement et de là c’est l’entraîneur chorégraphe qui décide.
Les critères, l’âge, le niveau technique, le sens artistique, l’esprit d’équipe et la motivation évidemment. Pour faire partie d’un ballet, le mieux c’est de contacter l’entraîneur dans un premier temps, puis faire un entraînement pour vraiment savoir de quoi il s’agit, si l’ensemble des conditions sont réunies c’est très simple. Et à la question doit-il/elle se faire remarquer, par quel moyen… je te dirais non pas vraiment… »
KF : « Quels sont les différents niveaux de ballet (junior, Elite…) (classe d’âge mini et maxi par catégorie de ballet) ? »
LB : « Novice, junior et Elite. C’est par ordre croissant. L’âge des catégories est justement en questionnement. Le niveau compte aussi »
PLB : « Ça j’en sais rien… faut regarder sur les nouvelles règles de la discipline, ça a pas mal évolué ces derniers temps »
BL : « Voir l’entraîneur, je ne pourrais dire »
Comme pour chaque troupe, je pensais qu’un ballet comme une équipe avait un chef, un leader, d’où la question qui suit « Y-a-t-il un meneur/un leader ? Si oui qui et pourquoi ? » et là j’avoue avoir eu des réponses partagée.
Honneur aux filles…
LB : « Oui je pense. Nous sommes tous plus ou moins leader dans un domaine précis. Certains s’imposent plus que d’autres, mais cela vient assez naturellement. Nous n’avons jamais voté pour élire un ou une meneuse ! »
Aux garçons maintenant…
BL : « Dans certaine équipe, il y a un leader, mais à Villard, dans l’équipe Elite, il n’y a pas de leader, chacun est à égalité et chacun apporte à l’équipe ce qu’il a de mieux : motivation, médiation, technique, mémorisation, organisation, costume, chorégraphie, expression, maquillage, etc. … »
PLB : « Pas vraiment, on définit plus ou moins un capitaine d’équipe principalement pour avoir un responsable à allez voir en cas de problème »
Maintenant, voyons un peu en pratique comment se déroule un entraînement ou le nombre d’heure par jour/semaine/mois qui y est consacré ?
PLB : « Tout dépend de la période à laquelle nous sommes, la majeure partie de la saison nous montons les programmes et nous travaillons par partie et par groupes. En approche des compétitions il s’agit d’avantage de faire et refaire les programmes en plein en travaillant l’émotion et le rendu global du programme.
Pendant la saison… 2 heures/semaine pour le ballet, je ne parle pas des heures d’entraînement individuel de chacun. A l’approche des grands rendez-vous, tous les jours 1h30 au petit matin »
LB : « Echauffement, montage, modification, perfectionnement puis programmes en entier. Tout dépend de la période de l’année. En période de compétition, tous les jours (ou presque). Les entraînements durent en moyenne 1h30 mais nous avons tous des emplois du temps différents alors c’est modulable.. »
KF : « Combien de temps dure une prestation en compétition ? Y-a-t-il différents temps à l’intérieur d’une même prestation ? (des composantes à faire avant les 3 premières minutes et les 45 secondes restantes autre chose) »
LB : « Programme court : 2min30. Programme long : 6min30 »
BL : « 2mn30 pour le programme cours et 6mn pour le programme long. Différents temps, non, il y a des éléments qui rapportent plus de points mais on est libre de les placer où l’on veut dans la chorégraphie. Quant aux principes de notation, voir avec entraîneur »
PLB : « Le short 3min et le long 6min. Pas que je sache mais il faudrait se pencher sur les règlements pour ça »
Chaque ballet fonctionne sur une musique, un programme, avec un thème et des costumes. Comme vous pouvez le constater je n’ai pu résister à l’envie de savoir qui choisit, ou impose car j’ai eu plusieurs fois l’occasion de voir des thèmes et des choix de costumes particuliers.
KF : « Qui choisit les costumes, la musique ? Comment choisit-on un thème (envie, rapport à l’actualité…) et combien de temps le garde t-on ? »
BL : « L’entraîneur. Ici donc Karine. »
LB : « Karine »
PLB : « Faut demander à Karine c’est elle qui à l’inspiration ! Je sais que le programme de l’an dernier « Résistance » avec le chant des partisans et une musique des Rita Mitsouko était un hommage à la résistance dans le Vercors pendant la seconde guerre mondiale… mais de là à vous dire comment elle à eu cette idée !!! Nous changeons de programmes tous les ans »
KF : « Pour satisfaire ma curiosité , qui eu l’idée d’un balai sans musique et d’un à un patin ? »
LB : « (Rire) Karine »
BL : « Toujours l’entraîneur, l’originalité du ballet de Villard c’est l’originalité de Karine Arribert, et nous adhérons toujours à 200%. »
PLB : « Karine évidemment ! »
Pour conclure, je tiens à remercier Pierre-Loup, Benjamin et Léa qui eux m’ont accordé de leur temps pour me répondre, Mme Chabert Arlette qui a bien joué son rôle d’intermédiaire et m’a permis de rentrer en contact avec certains membres.
Cependant, initialement, il était prévu de le faire avec au moins 6 à 8 membres, mais hélas seulement 3 ont accepté de participer. Dommage pour les autres de ne pas avoir saisi l’occasion de s’exprimer sur une discipline dont on parle peu !
Merci également à E.Donnard pour m’avoir confié ces photos.
Pour contacter Kevin : manager@gregory-capra.com