Romain Ponsart |
Au trophée Bompard 2012, Brian
Joubert est forfait pour cause de blessure et l’équipe de France décide de le
remplacer par un tout jeune patineur en la personne de Romain Ponsart, qui tout
comme l’illustre Alban Préaubert est issu de Charleville-Mézières.
Ce jeune patineur porteur d’espoir
et bourré de talent méritait bien que Kevin Fortin le mette en lumière.
Focus sur notre espoir du patinage
tricolore déjà riche de talents.
Repères express
Nom : PONSART
Prénom :
ROMAIN
Date
de naissance : 27 avril 1992
Originaire
de : Charleville-Mézières
Ville
actuelle : Paris
KF « Plutôt que de faire un grand discours, je vais te
laisser la parole et te présenter. Présente-toi, parle-nous de ton parcours
scolaire, de tes loisirs, hobbies, ce que tu aimes (films, musique, sports,
activités…), tes diplômes. Fais-nous une biographie, ton palmarès. Comment en
es-tu arrivé là ? Ton parcours jusqu’au dernier trophée Bompard. En dehors
du patinage, qu’aimes-tu faire ? Pratiques-tu un autre sport ? »
RP « Je m’appelle Romain Ponsart, j’ai 19ans et je suis en
terminale STG à l’INSEP.
Je fais du patinage artistique
depuis que j’ai 6ans. J’ai commencé le patinage avec Elena Issatchenko à la
patinoire de Charleville-Mézières qui porte maintenant son nom.
Elena a fait naître chez moi
une grande passion pour le patinage et pour Alexei Yagudin un patineur russe
dont je suis fan depuis mes débuts.
Peu de temps après mes débuts,
j’ai commencé les compétitions et, à 10 ans, j’ai eu mon premier titre de
champion de France avenir à Evry en 2002, 3ans plus tard mon premier titre de
champion de France minime à Clermont Ferrand, en 2008 champion de France novice
à Cergy et en 2010 et 2011 champion de France junior à Charleville et Cergy.
J’ai fait mes débuts
internationaux à Liberec en 2005 où je termine à la 1ère position.
2006 fut un passage très
difficile avec la disparition d’Elena qui était comme une 2eme maman pour moi.
Je voulais continuer ma passion
mais sans Elena c’était difficile d’avancer et je ne voulais pas quitter
Charleville, car pour, moi j’étais trop jeune.
J’ai donc fait 2 ans avec
Guillemette Ancelet mais il était difficile de continuer le patin et les études
en même temps. J’ai donc décidé d’intégrer l’INSEP avec Annick Dumont en 2009.
Je connaissais bien Annick car j’ai fait mes stages d’été avec elle et j’adore
m’entraîner avec elle.
Ma première compétition avec
Annick sera les Master’s en 2009 où je finis 1er, deux sixièmes places en grand
prix junior, et mon premier titre de champion de France junior. En 2010 2ème
place au Master’s et 5eme à mes grands prix juniors, mon premier triple axel en
compétition aux élites où j’obtiens ma qualification pour les championnats du monde
juniors qui seront une grande déception pour moi car je casse le talon de mon
patin le matin du programme court à l’entraînement, ce qui, par la suite, était
très perturbent pour patiner, ensuite les championnats de France juniors à
Cergy où je termine 1er et je passe mon premier quadruple boucle piqué et je
finis la saison par le Triglav Trophy (international senior) où je termine 5ème.
En 2011 je choisis des
programmes très ambitieux avec un quadruple et deux triples axels ce qui me met
une grosse pression à chaque compétition car c’est tout nouveau pour moi. Le
Bompard est ma grosse expérience de la saison même si ma préparation a été très
courte car j’ai appris le forfait de Brian Joubert 2 jours avant le Bompard.
Arrivé sur la piste de Bercy, j’étais comme un gamin, je n’arrivais pas à
rester concentré sur ce que je faisais c’était juste magnifique et très
impressionnant. A mon premier entraînement, j’ai bien tourné pendant 5 minutes
sur la piste à ne faire que regarder les tribunes, la piste me paraissait
immense, de plus se retrouver sur piste avec Patrick Chan (champion du monde en
titre ) était aussi impressionnant mais il fallait se concentrer et se mettre
dans la compétition car cette année le Bompard n’était pas en spectateur pour
moi. Au programme court, je passe le quadruple et je fais l’erreur de me dire
c’est bon c’est fait et du coup je rate les sauts d’après. Mais je n’avais pas
tellement de regrets car j’étais là-bas pour apprendre et j’ai énormément
appris. Pour le programme long, j’y suis allé avec beaucoup moins de pression
contrairement au court et j’étais surtout moins impressionné.
Ma grosse déception de la
saison est ma blessure à la cheville droite 2 jours avant les championnats de
France Elites qui servait de sélection pour les Europe. Deux mois d’arrêt donc
la saison était finie pour moi...
Pour finir la saison, j’ai fait
une compétition internationale, le Triglav Trophy en Slovénie, où je termine à
la 3eme place.
Je réalise mon premier
quad/triple en compétition donc une fin de saison avec des points positifs
malgré une grosse déception. »
Romain Ponsart en compétition (photo confiée par Evelyne Donnart) |
KF « Es-tu sollicité
médiatiquement ? »
RP
« Médiatiquement je suis encore peu sollicité comparé à de nombreux
sportifs, je suis sollicité avant les grands rendez-vous comme le TEB ou avant
les Master’s ou championnats de France. Donc oui, je commence à être somme toute
sollicité par les médias. »
KF « En dehors du
patinage, qu’aimes-tu faire ? Pratiques-tu un autre sport ? Que
serais-tu sans le patinage ? »
RP « Le patinage est bien
sûr ma grande passion mais je suis fan d’un autre sport qui est la formule 1,
donc je pense que sans le patin j’aurai vraiment aimé me lancer dans le
karting, j’adore ce sport et j’en faisais beaucoup quand j’étais plus jeune, il
y avait une piste juste a coté de chez moi mais, maintenant que je suis sur
Paris, j’ai peu de temps pour y aller. Depuis tout petit mon écurie préférée
est Ferrari !
Sinon il y a beaucoup de sport que j’aime pratiquer avec
mes amis comme le tennis, le foot, le ping pong. En dehors du sport, j’aime
faire des sorties cinéma, les parties de playstation, me promener dans Paris et
à l’Insep j’apprends beaucoup aussi sur les autres sports car chacun fait
découvrir son sport aux autres. »
KF « Quel
est ton livre préféré / ta chanson préférée /
ton film préféré ? »
RP « Mon livre préféré...
je serai tenté de dire Le feu sur la
glace de Brian Joubert où il m’y laisse un petit message qui m’a beaucoup
touché.
Pour ce qui est de la musique, je n’ai pas vraiment
de chanson préférée, j'aime toute sorte de musique, il y a un chanteur que
j’adore, qui est Chris Brown, j’aime vraiment beaucoup de ses musiques et je ne
saurais pas en citer juste une.
Mon film préféré, je pense que Gladiator est
vraiment le film que j’ai le plus aimé, avec le dernier samouraï. »
KF « Ce que tu apprécies
particulièrement ( ex vacances, cinéma…) ? Ce que tu détestes ?
On se la fait d’une pierre deux coups »
RP « Ce que je déteste :
Je suis quelqu’un de très impatient donc je n’aime pas trop attendre... Dans le
patinage je n’aime pas trop les pirouettes comme beaucoup de patineurs je
crois. »
KF « Pour en finir avec
ta présentation, jusqu’où comptes-tu continuer tes études ? »
RP « Pour
ce qui est des études, je ne sais pas trop jusqu’à quand je vais les continuer,
j’ai deux options : soit continuer dans le sport et faire STAPS ou sinon
me diriger vers le paysagisme. »
KF «
Passons si tu le veux bien à ta discipline. Présente là nous s’il te plait pour
ceux qui n’aurait pas suivi »
RP « Le patinage artistique, je le pratique depuis l’âge de
6ans en individuel, maintenant je suis en senior pour ma première année et j’ai
participé à mon premier grand prix ISU senior en novembre à Bercy. »
KF «
Comme nous l’avons évoqué précédemment, au dernier Bompard, B. Joubert,
forfait, tu le remplaces. Cela fait quel effet ? »
RP « Au
dernier Bompard, Brian forfait... je
l’ai appris le mardi soir vers 21h par un appel d’Alban Preaubert pour me
souhaiter bon courage. A ce moment, je lui ai demandé pourquoi ? Il m’a répondu
parce que tu vas au Bompard, Brian vient de passer à la télé pour annoncer son
forfait donc là, gros coup de pression. Le lendemain, Annick Dumont (mon
entraîneur) me dit « rendez-vous ce soir à Bercy car tu fais le
bompard » donc pas de préparation une grosse montée de stress et de joie à
la fois, depuis que je suis petit je rêve de patiner à Bercy à chaque fois que
je regardais le Bompard j’avais les yeux qui brillaient et cette fois c’était
moi sur cette piste ! J’aurai juste aimé gagner la sélection pour le Bompard et
ne pas y participer par forfait de Brian surtout que ce forfait a dû être un
coup dur pour lui mais à en voir sa fin de saison je pense que son moral est
revenu au top !! »
KF « Que
ressens-t-on de patiner devant autant de monde ? »
RP « Patiner devant autant de monde c’était juste incroyable !!!
J’avais les yeux partout je ne voulais pas manquer une miette ! C’est juste
magnifique ! On se sent minuscule au milieu ! Quand je suis monté sur la glace
pour le programme court, je me suis dit « c’est pas possible comment je
vais patiner ? » Je n’avais plus aucune sensation, le cœur qui battait à
mille à l’heure, et les jambes qui tremblaient. Une fois la musique partie, ça
va un peu mieux et surtout après le quadruple passé ça va mieux !! Mais j’ai
fait l’erreur de me dire « c’est bon c’est fait » je ne me suis pas
très bien concentré sur le reste. »Romain Ponsart sur la glace |
KF «
Quels sont tes points forts et tes points faibles. »
RP « Un
grand point fort, je trouve que c’est quand le public nous suit sur un
programme qu’il nous encourage, on se laisse porter par le bruit des
claquements de mains et on ne se fait plus une montagne du programme on prend
vraiment plaisir à patiner, je trouve que le public est quelque chose de très
important surtout quand les jambes commencent à être lourdes le public a une
force pas croyable pour nous pousser. Et mon point faible, c’est tout
simplement le contraire les compétitions sans ambiance..... dans une ambiance
froide je trouve que ce n’est pas motivant que ça ne donne pas envie d’allé
patiner, bien sûr l’envie de gagner est toujours là mais le souvenir d’une
compétition dépend énormément du public. »
KF « Ton meilleur souvenir
de compétition»
RP « Mon meilleur souvenir de compétition... je pense que c’est le Bompard au niveau ambiance et les France élites 2010 et les France junior 2011 au niveau performances. Au France élites, je fais mon 1er triple axel en compétition, et au junior mon premier quadruple piqué. »
KF « Quel est ton modèle
de patinage (vers le patinage de qui tu voudrais tendre) ? »
RP « Mon patineur préféré
est Alexei Yagudin, je suis complètement fan depuis tout petit je trouve ce
patineur extraordinaire, pour moi c’est le meilleur patineur de tous les temps.
Au jour d’aujourd'hui il y a énormément de très bons patineurs et c’est
difficile d’en choisir juste un. »
KF « Qui
actuellement sont ceux qui sont tes adversaires, les patineurs que tu crains un
peu en quelque sorte, des références ? »
RP « En France les
adversaires sont Florent et Brian, donc mon but est de me rapprocher le plus
possible des scores de ces deux grands patineurs. C’est un objectif extrêmement
difficile surtout quand on voit leurs résultats respectifs au championnat du
monde de Nice avec un tel niveau, des résultats que je félicite d’ailleurs.
Grâce à ces 2 patineurs le niveau français est très haut donc cela me pousse
vraiment vers le haut et quand on a un patineur avec la carrière de Brian dans
son pays on ne peut que rêver de la même chose, car, même s’il a connu des
hauts et des bas, Brian aura eu une carrière vraiment incroyable et de très
haut niveau. Après, avec Chafik, nous sommes dans les mêmes points donc pour le
moment c’est l’homme à battre et pourquoi pas d’ici quelque temps aller
chercher des patineurs comme Brian et Florent. »
KF « Quelle est la
journée type d’un patineur en stage de préparation ? »
RP « Une
journée type pour moi c’est ça : de 7h45 à 10h35 école. De 11h15 à 13h15
entraînement, ensuite 14h15 à 16h15 école, 16h45/18h45 patin 19h à 20h
préparation physique et de 20h30 à 22h école. Ce sont des journées assez
chargées et fatigantes, mais les études sont importantes aussi donc j’essaie de
faire les deux.
Ensuite en stage d’été, nous patinons le matin de 10h
à 12h de 15h à 17h et de 19h à 20h30. »
KF « Que vas-tu
spécifiquement travailler comme points cette année afin d’atteindre tes
buts ? »
RP
« Maintenant pour viser de gros scores, il va falloir faire des programmes
parfaits. L’année dernière le but était surtout de faire des axels et quads en
programme, on avait laissé le reste un peu de côté et, cette année, il va
falloir tout associer, les pirouettes, les pas, les sauts et ne plus se
focaliser que sur quad et axel donc la tâche va être encore plus
difficile. »
Romain Ponsart (photo confiée par Evelyne Donnart) |
KF « Quels sont tes objectifs cette année, le gros enjeu. A court terme et à moyen terme ? »
RP « Cette
année, chaque compétition pour moi va être un enjeu car je vais devoir montrer
à la fédé que je suis capable d’être présent sur des grosses compétitions et
essayer de gagner leur confiance, ce qui n’est pas une mince affaire. Ensuite
j’espère participer aux Europe et aux monde. »
KF « Quelles sont les
qualités nécessaires pour devenir un bon patineur ? »
RP « Pour être un bon
patineur de nos jours c’est très compliqué, il faut savoir tout faire
(pirouette, pas et sauts) et avoir une glisse digne d’un danseur. Il n’y a cas
regarder le patinage de Patrick Chan et de Daisuke Takahashi pour comprendre.
Leur qualité de patinage est incroyable, des sauts très fluides qui donnent une
impression de facilité assez incroyable. »
KF « Quel regard portes-tu
sur ta discipline ? »
RP « Je
trouve que le patinage est un sport magnifique, il faut allier performance
physique et beauté, et, preuve que beaucoup de patineurs le font très bien, car
combien de personnes nous disent le patinage ca semble tellement simple mais je
pense qu’ils ne se rendent pas compte du nombre d’heures d’entraînement qu’il
faut avant de devenir un bon patineur. »
KF «Pour faire le tour complet, voyons tes perspectives. D’abord, tes ambitions »
RP « Mes ambitions, comme je l’ai dit ci-avant, c’est de me rapprocher le plus possible des scores de Brian et Florent qui sont à la tête de l’équipe de France chez les hommes. »
KF « Tes envies
futures »
RP « Mes envies
futures... ma plus grande envie est de pouvoir continuer mon sport avec toute
cette passion, avoir toujours autant de plaisir à patiner, le patinage est
avant tout un plaisir donc ma plus grande envie c’est de ne pas perdre cette
passion. »
KF « As-tu des projets
ou des attentes particulières ? »
RP « Mes
projets, je ne me dis pas « il faut que je fasse telle chose ou telle autre »,
je vis chaque jour à fond j’essaie de donner le meilleur de moi-même à
l’entraînement comme en compétitions, après, les résultats, on souhaite
toujours gagner. »
KF « Tu
es encore jeune, tu as le temps mais en te projetant dans l’avenir, où te
vois-tu dans …disons dix ans ? »
RP « Dans 10 ans, je n’ai
aucune idée d’où je serai. Peut-être à l’étranger pour des galas, peut-être en
France avec un travail complètement différent du patinage, je ne sais pas du
tout. »
KF « Quels conseils
donnerais-tu à un jeune patineur ? »
RP « Le conseil que je
donnerai à un jeune patineur, c’est que s’il a la passion du patinage et un
rêve, de ne jamais lâcher et de poursuivre son rêve, qu’il y aura des moments
de haut et de bas mais que rien n’est impossible. »
KF « Pour finir et avoir
ton avis, pourquoi le patinage est-il si peu médiatisé ? Que penses-tu de
l’image de ce sport en France ?
RP « Je pense que le
patinage n’est pas beaucoup médiatiser car ce n’est pas un sport très regardé
par les jeunes. Il y a trop l’idée de danse, de sport de filles et ils ne se
rendent pas compte de la difficulté.
Je pense que l’image de ce sport ne fait pas assez jeune,
il faudrait y mettre un peu de fantaisie, peut-être pour pousser les gens à
regarder, leur donner envie de regarder une compétition jusqu’à la fin,
peut-être en faisant participer le public.... »
Article rédigé par Kevin FORTIN
Pour contacter Kevin : manager@gregory-capra.com
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