Les Olympiques |
Il est aisé de se poser la question. En effet, contrairement
au cinéma qui depuis quelques années nous montre que le sport peut être très
cinégénique (Raging bull, One million dollar baby, Ali, Une équipe hors du
commun, Trois zéros, De rouille et d’os…), la littérature est un parent pauvre
de l’art sportif, même si cela commence enfin à évoluer.
Certes, depuis l’Antiquité, nous avons des citations qui
indiquent que le sport avait sa place dans des livres ; qui ne connait
pas « mens sana in corpore sano », ou encore
« l’important, c’est de participer » de Coubertin… Rousseau aussi
évoquait le sport dans son enfance, Albert Camus parla de sa passion du
football dans Le Premier Homme (publié par sa fille en 1994) mais il fut
injustement décrié… Seule la littérature anglo-saxonne avait compris que le
sport pouvait être un sujet comme un autre, voire meilleur. Hemingway, Mailer…
Hunger Games |
Ecoutons les commentaires sportifs et comprenons que le
sport, à ce moment-là, n’est plus du sport mais une vraie guerre :
« adversaires, combat, lutte, victoire, défaite… » sont des termes
utilisés très souvent pour évoquer ce qui devrait être une activité saine. Cela
montre justement l’intérêt de toutes activités sportives dans la
littérature : le schéma narratif y est totalement respecté →
situation initiale (avec l’arrivée des joueurs), élément perturbateur (le coup
d’envoi), les péripéties (le jeu), l’élément de résolution (les 5 dernières
minutes) et la situation finale (la victoire ou la défaite de tel joueur ou de
telle équipe).
Le sport est souvent aussi considéré comme un moyen de s’en
sortir : Running Man de Stephen King, Hunger Games de Suzanne Collins où
gagner est synonyme d’être sauvé. Mais ces romans restent minoritaires et sont
surtout considérés comme de la science-fiction.
Ping-pong |
Les problèmes que rencontre actuellement le sport, avec le
dopage, les tricheries, l’argent gagné… sont une véritable mine de sujets
potentiels. Cela n’est plus un sujet dégradant, cela peut devenir même une
richesse littéraire. George Perec (W ou le souvenir d’enfance), Henry de
Montherlant (Les Olympiques, 1924), Jérôme Charyn (Ping-Pong, 2003),Jean Cocteau
écrivant sur la boxe ou la danse,…
Je finirai cet article par quelques citations
sportives :
« Le sport va chercher la peur pour la dominer, la
fatigue pour en triompher, la difficulté pour la vaincre. » (Pierre de
Coubertin)
« Faites défiler les vieillards d'un pays, et vous connaîtrez
l'état de ses sports. » (Jean Giraudoux)
« Dans le sport, l'homme reprend ses droits. Il
reconquiert la discipline, la seule liberté qui soit douce. » (Pierre Drieu
La Rochelle)
« Faire route à pied par un beau temps, dans un beau
pays, sans être pressé, et avoir pour terme de ma course un objet agréable :
voilà de toutes les manières de vivre celle qui est le plus à mon goût. » (Jean-Jacques
ROUSSEAU)
Pour me contacter : manager@gregory-capra.com
Traditionnellement "exercices" pour aristocrates (à la guerre, aux jeux) ce n'est qu'au 20ème siècle que certains sports par l'engouement qu'ils suscitaient ont pris une tonalité "vulgaire" qui ont conduit à une vision méprisante de la part de certains. L'essence du sport est noblesse et aristocratie; les quelques errements de suporters ne doivent pas le faire oublier. Quant à Montherlant, son admiration pour la beauté masculine n'est en rien condamnable.
RépondreSupprimerCombien de fois à l'agragation d'éducation physique et sportive, le ou la candidate doivent plancher sur "homosexualités et sports"!
Paul,
RépondreSupprimerSi tu as un texte de l'agrégation d'éducation physique sur "homosexualité et sport", je suis preneur !
Greg