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mercredi 11 juillet 2012

La littérature et le sport, deux frères ennemis ?

Les Olympiques

Il est aisé de se poser la question. En effet, contrairement au cinéma qui depuis quelques années nous montre que le sport peut être très cinégénique (Raging bull, One million dollar baby, Ali, Une équipe hors du commun, Trois zéros, De rouille et d’os…), la littérature est un parent pauvre de l’art sportif, même si cela commence enfin à évoluer.

Certes, depuis l’Antiquité, nous avons des citations qui indiquent que le sport avait sa place dans des livres ; qui ne connait pas  « mens sana in corpore sano », ou encore « l’important, c’est de participer » de Coubertin… Rousseau aussi évoquait le sport dans son enfance, Albert Camus parla de sa passion du football dans Le Premier Homme (publié par sa fille en 1994) mais il fut injustement décrié… Seule la littérature anglo-saxonne avait compris que le sport pouvait être un sujet comme un autre, voire meilleur. Hemingway, Mailer…

Hunger Games
Ecoutons les commentaires sportifs et comprenons que le sport, à ce moment-là, n’est plus du sport mais une vraie guerre : « adversaires, combat, lutte, victoire, défaite… » sont des termes utilisés très souvent pour évoquer ce qui devrait être une activité saine. Cela montre justement l’intérêt de toutes activités sportives dans la littérature : le schéma narratif y est totalement respecté → situation initiale (avec l’arrivée des joueurs), élément perturbateur (le coup d’envoi), les péripéties (le jeu), l’élément de résolution (les 5 dernières minutes) et la situation finale (la victoire ou la défaite de tel joueur ou de telle équipe).

Le sport est souvent aussi considéré comme un moyen de s’en sortir : Running Man de Stephen King, Hunger Games de Suzanne Collins où gagner est synonyme d’être sauvé. Mais ces romans restent minoritaires et sont surtout considérés comme de la science-fiction.

Ping-pong
Les problèmes que rencontre actuellement le sport, avec le dopage, les tricheries, l’argent gagné… sont une véritable mine de sujets potentiels. Cela n’est plus un sujet dégradant, cela peut devenir même une richesse littéraire. George Perec (W ou le souvenir d’enfance), Henry de Montherlant (Les Olympiques, 1924), Jérôme Charyn (Ping-Pong, 2003),Jean Cocteau écrivant sur la boxe ou la danse,…

Je finirai cet article par quelques citations sportives :

« Le sport va chercher la peur pour la dominer, la fatigue pour en triompher, la difficulté pour la vaincre. » (Pierre de Coubertin)

« Faites défiler les vieillards d'un pays, et vous connaîtrez l'état de ses sports. » (Jean Giraudoux)

« Dans le sport, l'homme reprend ses droits. Il reconquiert la discipline, la seule liberté qui soit douce. » (Pierre Drieu La Rochelle)

«  Faire route à pied par un beau temps, dans un beau pays, sans être pressé, et avoir pour terme de ma course un objet agréable : voilà de toutes les manières de vivre celle qui est le plus à mon goût. » (Jean-Jacques ROUSSEAU)

Jérôme Michoux pour Grégory Capra

Pour me contacter : manager@gregory-capra.com


2 commentaires:

  1. Traditionnellement "exercices" pour aristocrates (à la guerre, aux jeux) ce n'est qu'au 20ème siècle que certains sports par l'engouement qu'ils suscitaient ont pris une tonalité "vulgaire" qui ont conduit à une vision méprisante de la part de certains. L'essence du sport est noblesse et aristocratie; les quelques errements de suporters ne doivent pas le faire oublier. Quant à Montherlant, son admiration pour la beauté masculine n'est en rien condamnable.
    Combien de fois à l'agragation d'éducation physique et sportive, le ou la candidate doivent plancher sur "homosexualités et sports"!

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  2. Paul,

    Si tu as un texte de l'agrégation d'éducation physique sur "homosexualité et sport", je suis preneur !

    Greg

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