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samedi 30 novembre 2013

Victor « Young » Perez et Brahim Asloum, deux légendes de la boxe réunies au cinéma

Victor "Young" Perez
22, janvier 1945, Gliwice, en Pologne, alors qu'il est l'un des 51 survivants du « convoi 60 » (1 000 déportés amenés à Auschwitz), Victor « Young » Perez, affaibli par plusieurs jours de marches dans des conditions difficiles (l'une des marches de la mort, organisées pour évacuer les camps de concentration face à l'avancée de l'armée russe), est achevé d'une rafale de mitraillette.
Victor à Tunis
Victor « Young » Perez, de son vrai nom Victor Younki, né le 15 janvier 1911 à Tunis, intègre avec son frère aîné, le club omnisports du Maccabi de Tunis, formateur de nombreux champions. Il a 16 ans, lorsque ses premiers cachets lui permettent de partir pour Paris. C'est alors qu'il est remarqué par Léon Bellières, manager en vue, qui devient son entraîneur.

Young Perez
(Photo Intran-Match)
Il signe son premier contrat à l'âge de 17 ans et livre son premier match professionnel le 4 février 1928, contre un jeune italien, qu'il bat aux points. Le 24 octobre 1931, à l'âge de 20 ans, il rencontre le tenant du titre de champion du monde poids mouche, l'Américain Frankie Genaro. Devant 16 000 spectateurs rassemblés au Palais des Sports de Paris, Victor « Young » Perez est sacré champion du monde par KO, au terme du 2e round, après 5 minutes de combat. A ce jour, il reste le plus jeune boxeur à avoir obtenu le titre de champion du monde dans sa catégorie.

Combat
Après ce succès, le retour à la compétition s'avère difficile en raison de son manque d'entraînement et de sa prise de poids. Le 31 octobre 1932, à Manchester, il cède son titre de champion du monde à un Britannique, Jackie Brown. Passé ensuite dans la catégorie poids coq, il est relancé par plusieurs victoires.

Auschwitz
Juif, caché en France sous le régime de Vichy, il est arrêté et interné à Drancy puis déporté à Auschwitz en novembre 1943. Au camp, il travaille dans la cuisine de l'usine de la Buna (une fabrique de caoutchouc synthétique). Pendant cette captivité, le commandant du camp a organisé, devant les déportés réunis sur la grande place de la Buna, un combat long de douze rounds entre Victor « Young » Perez et un boxeur poids lourd allemand qui se termine par un match nul.

Epitaphe
Le palmarès de Victor « Young » Perez est impressionnant : 133 combats, 91 victoires (dont 27 par KO).

Brahim Asloum
C'est cette histoire que nous permet aujourd'hui de découvrir au cinéma un autre boxeur : Brahim Asloum. Né le 31 janvier 1979 à Bourgoin-Jallieu, il a remporté le titre de champion olympique à Sydney en 2000, en battant en finale l'espagnol Rafael Lozano. C'est alors la première médaille d'or française en boxe anglaise depuis le JO de Berlin, en 1936. Il obtient également les titres de champion d'Europe en 2003 et 2005, et de champion du monde WBA en décembre 2007. Brahim Asloum a pris sa retraite sportive le 6 septembre 2009. Il est le seul champion olympique français à avoir décroché un titre mondial professionnel.

Victoire
Déjà sollicité pour ce rôle en 2001, le célèbre boxeur avait dû décliner la proposition pour poursuivre sa carrière de sportif de haut niveau. Lorsque l'offre lui est de nouveau faite, en 2012, il a immédiatement accepté. L'histoire de Victor « Young » Perez n'est alors pas tout à fait inconnue de Brahim Asloum. En 1996, lorsque Brahim Asloum intègre l'équipe de France de boxe, à l'âge de 17 ans, il remarque une plaque gravée au nom de « Young Perez » à l'entrée d'une salle, c'est depuis ce jour que la vie de ce boxeur l'intéresse.

Pour interpréter le rôle, Brahim Asloum a dû perdre du poids (jusqu'à 12 kilos) : « Je suis descendu à 56 durant les 2 mois et demi de préparation, puis je me suis remusclé à 60 pour la partie qui se déroule en Tunisie. Pour la partie dans des camps, je suis tombé à 52 kilos. Je ne mangeais plus trop. Je voulais me rapprocher au maximum de l'état où devait se trouver Victor à ce moment de sa vie. Je voulais être crédible. »

Training
Acteur débutant, Brahim Asloum n'a rien voulu laisser au hasard. Il a été essentiel dans le réalisme des scènes de boxe : « Arrivé sur plateau, j'étais vraiment devenu Victor. C'était comme un combat : j'étais prêt à toutes les éventualités, positives ou négatives. »

« Première répétition, le chorégraphe m'a donné un certain nombre d'indications qui ne me plaisaient pas mais je n'ai rien dit. A la deuxième séance, je me suis permis de prendre la parole. J'avais bien compris la chorégraphie. Les cascadeurs ne prenaient pas les coups pour de vrai. « Ecoutez, ce serait beaucoup plus réaliste et plus honnête vis-à-vis de Victor de ne pas tricher sur les coups », ai-je dit. Avec l'accord du réalisateur, j'ai mis les gants avec les cascadeurs, je les ai fait travailler, je les ai corrigés, il me fallait de l'assurance. »

Brahim Asloum
Le réalisateur, Jacques Ouaniche, s'exprime en ces termes sur le jeune acteur : « Il est le plus titré de sa catégorie, il aurait pu prendre la grosse tête, il a, au contraire, une espèce d'humilité absolue. Il voulait apprendre. C'était vraiment une pâte à modeler avec une base humaine fabuleuse. Il s'est totalement abandonné. Par contre, dès qu'il montait sur le ring, ce n'était plus le même type, il était chez lui, il était redevenu le patron. Puis il redescendait, c'était fini. »

Ajouter une légende
Ce premier rôle au cinéma n'a cependant pas éloigné Brahim Asloum du sport qui l'a rendu célèbre et dans lequel il demeure très impliqué. Depuis février 2013, il occupe le poste de Vice-président de la Fédération Française de Boxe, responsable des relations internationales.

Victor « Young » Perez est toujours à l'affiche. Prenez le temps, entre deux séances de séances de coaching, ou après un votre prochain bootcamp, de vous détendre devant ce film émouvant.

Article rédigé par Jérôme - Paris 

Pour me contacter : manager@gregory-capra.com

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