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jeudi 20 février 2014

Le sport : facteur de cohésion nationale


Berlin - Stade olympique
Au XIXème siècle, les clubs de sport européens mettent les athlètes au service de la patrie. Mais sans compétition internationale, les pratiques sportives ont plutôt un but de cohésion interne. Bientôt le sport devient au milieu du XIXème siècle, un modèle de référence : longtemps réservé à une élite, les classes moyennes se l’approprient dans un souci d’identification. A la fin du siècle, le football devient un sport populaire, un facteur de construction d’une identité ouvrière, d’une classe prolétarienne.

Dans certains pays européens le football par exemple est un symbole de modernité, de démocratie. Il apparaît comme un élément de clivage entre les modernes et les passéistes. C’est ce qui explique qu’il soit, dans un but de propagande, récupéré par les fascistes de Mussolini. Après la Seconde Guerre, il sera un facteur d’unification nationale, grâce à un discours social commun. Les compétitions nationales renforcent les liens entre les grandes capitales italiennes. L’unification italienne n’a qu’un siècle.

Le football n’est pas le seul sport de cohésion nationale : le baseball, par exemple, est une réponse à la domination culturelle britannique aux Etats-Unis. Il devient un marqueur d’identité, c’est l’anti-criquet.

Dans le reste de l’Empire britannique, le sport aide à faire passer dans les populations les standards de la Couronne. Il permet une domination sur les élites locales. Jusqu'au jour où la colonie remporte un match sur l’Angleterre. Certains politiques locaux y verront un signe d’affranchissement. 

Dans d’autres dominations coloniales, on réinvente les règles de jeux d’origine ou on importe des valeurs culturelles locales spécifiques en résistance à la métropole.

L'escrime
Les compétitions sportives deviennent bientôt un moyen de rehausser ou d’affaiblir un prestige national. A partir des années 1920, les compétions internationales, comme les jeux olympiques, sont plus des affrontements nationaux qu’individuels. Les héros du sport sont davantage des hérauts des nations qu’au XIXème siècle. Il faut que chaque pays puisse défendre ses couleurs lors des grandes manifestations sportives et si possible gravir les podiums. Il faut que les pavillons nationaux soient vus et les hymnes nationaux entendus pour exister sur l’échiquier international. C’est ce qui explique que les nations récompensent leurs sportifs, comme on le faisait jadis pour un militaire vainqueur au combat ou pour un scientifique émérite. C’est ce qui explique la volonté politique de faire révéler les élites sportives grâce à des investissements en infrastructures.

Article rédigé par Jérôme

Pour me contacter : manager@gregory-capra.com

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