Voyons un peu à travers l’histoire de la beauté comment en sommes nous arrivés là.
Georges Mermet, sociologue affirme « Nous vivons dans une société d’image où l’apparence tient un rôle primordial. Il faut renvoyer une bonne image de soi » . Ce que nous renvoyons est une préoccupation première pour les femmes…mais aussi pour les hommes. Un changement s’est opéré et depuis une vingtaine d’années environ, les hommes se prennent en main et se préoccupent de ce qui se voit. Aujourd’hui, la virilité est accompagnée de beauté, d’esthétisme. Prendre soin de soi et de son image est transposable au masculin. La beauté ne cesse de distinguer les individus en même temps qu’elle traduit les oppositions entre les groupes sociaux, les genres et les générations. Objet inquiet ou glorieux du miroir, elle est elle-même miroir des sociétés (G.Vigarello - Histoire de la beauté). En régime d’égalité, la notion de beau sexe perd de son sens. La beauté physique échappe à l’éternel féminin lequel n’a plus de sens également. D'où l’émergence d’une beauté masculine.
Petit voyage dans le temps de la beauté
Cette chronologie à été établie grâce à l’œuvre de G.Vigarello, Histoire de la beauté Le corps et l’art d’embellir de la Renaissance à nos jours.
Cinq périodes clés dans les représentations de l’homme :
XVI siècle : la beauté révélée
XVII siècle : la beauté expressive
XVIII siècle : la beauté éprouvée
XIX siècle : la beauté désirée
1914-2000/2010 : la beauté démocratisée ?
Pour résumer et comprendre, au XVIème siècle, la beauté est donc révélée. L’homme est plus terrible que beau. A lui le travail de la ville et des champs. L’homme ne saurait « être curieux de son teint » que pour mieux affronter labeurs et intempéries. Mais l’homme n’est pas privé de beauté, l’image de la majesté divine déjà reluit en lui, incompréhensible à l’esprit humain. Il en est la réplique au point d’en être le modèle dominant plus parfait que nul autre animal . L’homme de ce siècle doit impressionner plus que séduire, « engendrer la terreur » plus que l’amour, la « grâce » ainsi que l’austérité et la dureté. De part ces qualificatifs, les qualités féminines et masculines sont différenciées et péjorativement accentués. « Les hommes ont le corps robuste fait de puissance, le menton et les joues garnies de poils, la peau rude et épaisse parce que les conditions et mœurs de celui-ci sont emprunts de gravité, sévérité et audace.
Un siècle plus tard, c’est l’avènement de la beauté expressive où les hommes et les femmes ont des poses typiques, s’articulant avec un principe de rang, de classe sociale. Les nobles ont une posture tournée vers le haut, dégagée. Les pauvres ramassés, petits.
Autre siècle, autre beauté accompagnée d’un cortège de difficultés croissantes pour en donner une définition. En ce qui concerne les hommes, ce sont des qualificatifs, plus que des explications. Plus qu’une précision, ce sont des « fonctions ». Selon que les rapports et l’esprit des hommes ont variés, on fait les noms joli, beau, charmant, grand, sublime, divin. Le corps de l’homme est trapézoïdal. La poitrine et les hanches sont dans une raison inverse dans les deux sexes. La force d’un coté, la beauté de l’autre.
Il faut véritablement attendre le XIXème, siècle de la beauté désirée pour trouver un glissement de l’homme vers l’incarnation des jeunes hommes actuels.
Enfin, le XXème siècle puis notre XXIème siècle. Le XXIème siècle est le siècle d’une beauté à priori démocratisée mais que tout le monde, surtout les 40-60 ans n’admettent pas ou très difficilement. Mais cette notion de l’importance de l’apparence au travers de la beauté et iconifiée par les métrosexuels touche les jeunes hommes (20-40 ans) en majorité, vivant en ville, Catégories Socio-Professionnelle supérieure, pouvant se permettre de disposer d’un budget exclusivement BEAUTE. La beauté au masculin est devenue un objet de consommation. On peut même dire de la beauté qu’elle est consommée.
Le rapport au corps
Nous vivons dans le siècle ou hédonisme et loisirs l’emportent. Le corps est devenu notre plus bel objet de consommation, d’où cette beauté voulue généralisée impensable jusque-là, fut-elle portée par la rhétorique lisse et versatile du marché. La beauté est consommée, in extenso dans les magazines qui ont sensiblement généralisé la culture de l’esthétique. La profusion de l’image, la culture généralisée du magazine ont mis en exergue un autre personnage ; celui du papier glacé, ie le photogénique de la beauté publicitaire
L’homme de la ville, toujours à l’affût des nouvelles tendances et des dernières modes, sans que cela ne devienne une obsession, représente l’homme d’apprêt. C'est le type urbain branché qui aime magasiner, choisit ses vêtements avec goût et paie le prix pour de grandes marques connues. Il s'hydrate, s'exfolie, va chez son coiffeur-styliste et non chez le barbier du coin. Il se fait faire des manucures, il s'épile, s'entraîne à la gym, il concocte de bons petits plats, connaît les bons vins, les bons cigares, les belles voitures, il lit ses magazines pour homme. Il aime autant le hockey ou le soccer que n'importe quel autre homme "viril" mais il a ce petit je-ne-sais-quoi qui le différencie de ses acolytes mâles. Il possède plusieurs caractéristiques traditionnelles du comportement gay ou féminin, mais c'est un homme tout ce qu'il y a de plus hétérosexuel. Les métrosexuels sont les cousins des bobos, cette tribu qui occupe le devant de la scène depuis deux ou trois ans, empruntant à la fois aux bourgeois et aux bohèmes. Le métrosexuel, lui, est un mélange de dandy et de gay mâtiné d'une pointe de « mac ». Il se pomponne, redécouvre l'art du rasage, se met des crèmes sur le visage. Sophistiqué, attentif à lui-même et aux autres, le métrosexuel n'a pas peur de soigner sa personne et d'apprécier les choses raffinées.
Les coachs sportifs sont les icônes de l’incarnation de l’importance faite aujourd’hui à l’apparence et à la beauté physique, plastique et esthétique. D’abord phénomène marketing, l’homme urbain ultra soigné est rapidement réadapté dans le cadre du quotidien tout en étant encore à un stade primaire de mise en exergue.
La metrosexualité, est-elle une mode de passage ou un signe des temps? Une nouvelle invention des médias pour pousser l'homme à la consommation ou un nouveau genre d'homme de l'an 2000 qui vient d'être baptisé ?
Loin d’une mode, la beauté masculine s’affirme aujourd’hui et l’homme n’hésite plus à se montrer, à refléter sa santé, à en prendre soin. La corps est un capital à fructifier.
Le modèle de l’homme des publicités se rapproche de l’homme du quotidien. Comme quoi la perfection semble à porter de main.
Ce texte a été rédigé avec l'aide de Kevin Fortin.
C'est dommage que tu aies commencé ton analyse au XVIème siècle. La beauté au masculin dans l'antiquité greco-romaine où les sculptures s'attachaient à un idéal de beauté, de piété, honneur ou sacrifice...
RépondreSupprimerA regarder d'un peu plus près, on s'apercevra que le modèle du "bogosse" actuel n'est point loin du modèle grec.
D'autre part, tu écris dans ton texte : "Il possède plusieurs caractéristiques traditionnelles du comportement gay ou féminin"... euh, comme quoi???
bon allez, je file à la gym sinon, il va me faire morfler à la rentrée :D
Jy vois une liberation des tendances feminines et masculines et une egalisation du mode de comportement homme femme .Digrssion oblige m Memmet se trompe :ainsi les japonais samourais authentiques etaient a la pointe de l esthetisme et ce depuis environ 1500 apres j c .
RépondreSupprimerAutrement l article en lui meme est succinct mai de la a parlker d analyse qui serait plus pousse et notamment tres fouillee en y incluant des bases psychologiques comportementales ,sociale et surtou environnementales et mémorielles.