Revenir à l'accueil

mardi 3 mai 2011

Le horse-ball : du basket mélangé à des notes rugbystiques, le tout sur un cheval

Horse-ball

Si je vous dis "Saumur", vous me répondez : ses bons vins, son château, son Cadre Noir. Et là je vous réponds "oui", région du cheval par excellence, Saumur accueille chaque printemps les meilleures équipes d’un sport peu connu, que Kevin Fortin vous propose de découvrir. Une bombe, des bottes, une balle à sangle, et en selle !

Le horse-ball est un sport collectif, une sorte de basket à cheval avec quelques notes de rugby. Né dans le sud de la France, il fut réellement mis en forme par M.Depons et ses amis en 1977. Un sport collectif équestre adapté du jeu du pato argentin, qui se joue avec une balle munie de six sangles avec l’objectif d’aller marquer des buts dans le camp adverse.

Histoire du jeu
Le horse-ball est l’adaptation française du jeu du pato argentin. Ce jeu de gauchos assez dangereux fut interdit en Argentine en 1882 puis relancé dans une version moins dangereuse dans les années 1930. Il tire son nom (pato signifie canard) du fait qu’à l’origine les cavaliers se disputaient un canard mort, et le saisissaient par les pattes ou par le cou)
Le pato argentin est introduit en France dès les années 1930 sous l’impulsion du capitaine Clave. Ce dernier modifie les règles du pato et fabrique le horse-ball. Il faut attendre la fin des années 1970 pour voir la fédération française d’équitation relancer ce "jeu équestre" adapté par les frères Depons installés à Castillon La Bataille en Gironde.
Autre source d’inspiration pour le horse-ball : un ancien sport équestre afghan, le bouzkachi. Les cavaliers se disputent une carcasse de chèvre (ce sport est toujours pratiqué pour quelques occasions).

Le premier championnat de France a lieu dès 1979. La première Coupe d’Europe se tient en 1992. En 2002, le horse-ball fait une démonstration à l’occasion des Jeux équestres mondiaux de Jerez. La première Coupe du monde est, bien entendu, organisée par l’Argentine en 2006, où s’affrontent dans le cadre d’un mixte pato - horse-ball, les équipes européennes et américaines.

Les règles du jeu
Pour gagner il faut mettre le plus de buts possibles. Pour mettre un but, il faut faire trois passes avec trois joueurs différents, passer la défense et tirer dans un cerceaux d’un mètre de diamètre.
Pour défendre, il faut respecter le sens du jeu. On peut défendre seulement sur le porteur de la balle et on ne peut faire acte de contact que sur un angle inférieur à 45°, épaule contre épaule.

Pour les plus motivés, voici les règles complètes. Le horse-ball met aux prises deux équipes de six cavaliers, deux remplaçants et quatre joueurs, mais en réalité, une équipe se compose de douze membres, en incluant les chevaux qui jouent un rôle fondamental dans le jeu. Une équipe compte au maximum six joueurs, mais seulement quatre d’entre eux se trouvent en même temps sur le terrain. Les remplacements s’effectuent lors des arrêts de jeu et sont illimités. Les joueurs se disputent une balle munie de six sangles de cuir afin d’aller marquer des buts dans le camp adverse en faisant un minimum de trois passes. La balle mesure 65 cm de circonférence (ballon de foot de taille 4). Selon la catégorie des joueurs, cette taille peut varier.

Le terrain est une étendue plane, le plus souvent en sable, de 60 à 75 mètres de longueur sur 20 à 30 mètres de largeur. À l’extrémité du terrain, se trouvent les buts qui sont constitués d’un arceau métallique d’un mètre de diamètre placé à 3,50 mètres de hauteur. Contrairement au basket-ball où l’arceau est parallèle au sol, celui du horse-ball est perpendiculaire au sol. Des boudins, longs tuyaux en caoutchouc que l’on remplit d’air, sont installés sur les côtés du terrain. Derrière ces boudins sont placés les entraîneurs, les remplaçants et l’équipe technique. Ils délimitent en quelque sorte la ligne de touche. Les chevaux sont équipés de protections aux quatre membres, d’une martingale (courroie qui relie la sangle, sous le ventre du cheval, à la bride ) fixe ou d’un élastique et d’une selle équipée d’une sangle spéciale reliant les étriers : la sangle de ramassage. En effet, cette sangle permet au cavalier de se pencher sur le côté en étant littéralement suspendu par un des étriers et de ramasser la balle au sol, tout en étant à cheval. Ces mouvements de ramassage sont souvent spectaculaires. Les cavaliers sont équipés d’un casque, parfois d’éperons et de genouillères.

Ramassage
Lors de la pratique de cette discipline, les contacts sont très fréquents, et les cavaliers encouragent souvent leurs chevaux à aller énergiquement au contact des autres pour les marquer, afin de permettre au cavalier de subtiliser le ballon adverse, voire de dévier la trajectoire de l’adversaire. Les chevaux sont lancés dans des galops effrénés. Ces manœuvres sont néanmoins très réglementées (pour des raisons de sécurité évidentes), notamment au niveau de l’angle de l’impact, et de l’interdiction formelle de marquer un joueur en situation de ramassage, donc vulnérable, car le cavalier est penché sur le coté de sa monture, dans le vide et fait corps à son cheval. C’est un des aspects les plus impressionnant avec l’explosivité de l’animal.


Le horse-ball est une discipline qui met l’accent sur le jeu collectif. En effet, chaque équipe doit effectuer un minimum de trois passes entre trois joueurs différents (sur une équipe comprenant quatre membres) avant de pouvoir éventuellement marquer un but. C’est également un sport où, étant donné le faible nombre de joueurs, la polyvalence est de mise. Les seules spécialisations qu’on observe réellement sont celles en cas de situation de balle arrêtée: les touches et les pénalités, ainsi qu’au poste de "mouche", qui est un cavalier se plaçant volontairement en position de défense très haute afin de perturber la construction de l’attaque de l’équipe adverse.


Les cavaliers ayant souvent les deux mains occupées par le jeu de balle, le cheval dispose d’une grande liberté d’action, et son dressage (en plus du dressage traditionnel visant à accroître sa mobilité) inclura l’intégration d’automatismes, notamment sur les marquages et les trajectoires. D’ailleurs, les chevaux apprécient souvent cette discipline en raison de la liberté relative qui leur est accordée, ainsi que du contact avec des congénères, qui permet de satisfaire leur instinct grégaire. Les cavaliers et leur monture forment des couples, des centaures tant le cavalier a confiance en l’animal, l’animal est quasiment autonome, et au final, visuellement on voit un tronc sur un cheval, tant la fusion des deux est primordiale.

Le cheval
Un cheval de horse-ball doit présenter les qualités suivantes :
* L’accélération, la vitesse (être capable d’être "explosif"),
* L’agilité,
* Le cheval doit être bien dans sa tête, volontaire, avoir du cœur,
* Le cheval doit être porteur, avoir le dos solide, être bien éclaté... Evitez les "crevettes" !

On trouve ces qualités dans de nombreuses races. Actuellement on trouve de plus en plus de pur-sang en raison de leur prix mais l’anglo-Arabe semble être une des races à la morphologie la plus adaptée. En fait, selon une étude vétérinaire, c’est le quarter-horse (race pure américaine sélectionnée par sa vitesse de base exceptionnelle et sa maniabilité, très utilisé, quasi exclusif pour l’équitation western ; en courses, aux USA, on s’en sert pour récupérer les chevaux échappés en cas de chutes et d’accidents ; avec sa vitesse de base, il peut récupérer n’importe quel cheval de course ; il est extrêmement docile et très gentil) qui se prêterait le mieux à la pratique du horse-ball, mais l’utilisation de ce cheval est en réalité limitée par sa très petite taille. L’idéal serait donc un mélange pur-sang / quarter voire arabe.
La taille du cheval est fonction du cavalier ou de la cavalière mais l’idéal semble entre 160 et 165 cm.

Et voilà, si le cœur vous en dit, tous en selle !


Article rédigé par Kevin Fortin


Pour contacter Kevin : manager@gregory-capra.com

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire