Des pierres, des balais, une maison et des cris qui fusent de toutes parts. Voilà la recette secrète du curling !
Depuis plus d’un siècle, ce sport originaire d’Ecosse fascine des milliers de Canadiens d’un océan à l’autre. Le curling allie stratégie, agilité et esprit d’équipe, des qualités qui ont permis à ce sport d’hiver de devenir une discipline officielle des Jeux olympiques en 1998.
1/ Un héritage écossais
Le curling n’oublie pas ses traditions en rendant hommage à l’Écosse, où il naquit. Lors des compétitions d’envergure, comme les JO ou les championnats du monde, les joueurs font leur entrée sur la glace au son des cornemuses. Les musiciens portent le traditionnel kilt écossais. Mais l’histoire ne dit pas s’ils portent des sous-vêtements ou non!
Ce sont des immigrants flamands qui auraient développé ce sport sur glace en Écosse. Le jeu porte alors le nom de « kuting ». Au XVIe siècle, les Islandais, qui le pratiquent également, l’appellent « knattleiker ». Les premières pierres n’avaient pas de poignée et leur poids étaient variable. Pour les tenir, les joueurs devaient provoquer des éclats sur celles-ci afin d’être en mesure de les lancer.
Il faudra attendre en 1838 pour que le Royal Caledonian Curling Club d’Édimbourg, en Écosse, établisse les règles du curling tel qu’il est pratiqué aujourd’hui. Ce club écossais est considéré comme le plus prestigieux des clubs de curling.
Le curling est âgé de plus de cinq cents ans, et ses origines se perdent dans la nuit des temps, mais c’est en Ecosse qu’il s’est développé durant des siècles. Le premier club de curling au monde, aujourd’hui considéré comme « le père de tous les clubs », le Royal Caledonian Curling Club, y vit le jour en 1838. La légende veut que le curling soit un sport réservé aux plus fortunés. Sauf qu’il fut pratiqué à ses débuts par les paysans écossais, le dimanche, sur les lacs gelés de leur pays. Les Néerlandais estiment aussi que ce sport a pris naissance chez eux à partir du kuting, au XVème siècle, en évoquant un célèbre tableau de Pieter Brueghel.
Parfois discipline de démonstration aux Jeux Olympiques, les premières médailles olympiques décernées pour ce sport le furent à Chamonix en 1924 (or pour la Grande-Bretagne, argent pour la Suède et bronze pour la France), mais le CIO a attendu février 2006 pour officialiser ces résultats. Il devient discipline olympique à part entière aux Jeux de Nagano (1998), avec les victoires de la Suisse chez les messieurs et du Canada, chez les dames.
Le curling est une discipline encore considérée comme confidentielle par certains, mais très populaire pour d’autres pays comme le Canada, l’Ecosse, la Suisse... La France préserve aussi la tradition du curling de par ses fiefs ancestraux de Megève et Chamonix.
2/ Le curling en France
Dix huit clubs accueillent les curleurs en France, la plupart ne possédant pas d’installations spécifiques et utilisant de la « glace de hockey » aménagée pour les besoins du curling. Seuls Megève, Pralognan et Saint-Gervais possèdent chacun une piste. Les clubs Français sont répartis sur tout le territoire métropolitain, et même un peu plus loin. En Ile de France, Paris et Viry-Châtillon vous attendent ; en Rhône-Alpes, Pralognan, Albertville, Lyon, Les Contamines-Montjoie, Chamonix, Combloux, Megève et Saint Gervais ; Narbonne et Marseille dans le midi de la France, Charleville-Mézières dans le nord ; Besançon, Haut-Jura (Prémanon – Les Rousses ) et Strasbourg dans l’Est. Enfin, Saint-Pierre et Miquelon, à 4500 km de l’hexagone.
Piste de curling
Le curling est un sport très technique basé sur une idée très simple : faire glisser une pierre (en compétition olympique spéciale on admet de l’aide communément appelée « tige de lancement » qui permet au joueur de lancer une pierre sans avoir à placer une main sur la poignée) sur une piste de glace de manière à ce qu’elle s’arrête au plus près d’une cible (appelée maison). Le problème est que votre adversaire fera tout, d’un point de vue tactique, pour vous empêcher d’atteindre votre but. Ce jeu exige de l’adresse, de la stratégie, de la finesse et de la concentration.
Le curling se dispute avec deux équipes de quatre joueurs et se joue en dix jeux. Une partie peut durer trois heures ! Le comptage des points pour chaque jeu se fait selon la position des pierres par rapport au centre de la cible et par rapport à celles de l’adversaire.
On joue au curling sur une piste (rink) de glace de 42 mètres de long sur 4,75 m de large, avec des pierres de granit pesant chacune environ 20 kilos.
A chaque extrémité de la piste se trouve une cible appelée « maison ». Au cours de chaque « manche » (end) 16 pierres sont jouées, soit 8 par équipe, et au terme de la manche l’équipe qui compte une ou plusieurs pierres plus proches du centre que celles de l’adversaire marque un nombre équivalent de points. Chacun des quatre membres d’une équipe joue 2 pierres, alternativement avec son adversaire de l’autre formation. Les pierres sont lâchées après une glissade d’un coté de la piste en direction de l’autre coté. Le joueur lâche sa pierre avec un effet appelé « curl », d’où le nom de curling. Selon les indications du lanceur appelé aussi skip, les partenaires balaient la glace devant la pierre, l’échauffant ainsi pour accélérer la pierre, affiner le rapprochement et modifier éventuellement la trajectoire. Le joueur peut jouer un point, sa pierre restant dans l’aire de jeu, un tir, avec lequel il chassera une pierre adverse ou une garde, point court qui s’arrêtera devant une de ses propres pierres, rendant ainsi la tache plus compliquée à l’adversaire qui voudrait la chasser.
Les règles du fair-play sont toujours de mise dans le curling. C’est une joie d’observer les traditions ancestrales appliquées dans l’esprit du jeu. Les curleurs jouent pour gagner, mais jamais pour humilier leurs opposants. Un vrai curleur préférera perdre plutôt que de gagner malhonnêtement. Un bon curleur ne tente jamais de distraire un adversaire ou de l’empêcher de jouer à son meilleur niveau. Aucun curleur n’enfreint délibérément une règle du jeu ni ne porte atteinte à ses traditions. S’il le faisait par inadvertance et s’en rendait compte, il serait le premier à l’annoncer. L’esprit du curling exige ainsi sportivité, respect, amitié et conduite honorable. On commence généralement le curling vers l’âge de 12 ans, et celui qui y a goûté le pratique bien souvent toute sa vie. Il n’y a pas d’âge pour arrêter, pour preuve, le plus vieux pratiquant Français, que chacun peut encore rencontrer en compétition, a 83 ans ! Nul besoin d’être un patineur émérite pour jouer au curling. Il est aussi facile et rapide d’apprendre à jouer au curling qu’au bowling ; une petite demi-heure suffit pour comprendre les fondamentaux … Quelques années pour parvenir au haut- niveau.
Le matériel n’est pas onéreux. Il suffit aujourd’hui d’une paire de chaussures de sport adaptée, l’une dotée d’une semelle glissante, l’autre une antidérapante, d’un balai et d’un survêtement (en entraînement car à ma connaissance en compétition pour y jouer, les curleurs ont certes un pantalon de survêtement mais un polo à manches courtes). Une dépense somme toute minime.
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