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samedi 21 mai 2011

Le patinage artistique : la danse en couple

Fabian Bourzat et Nathalie Pechalat


A l’occasion des championnats du monde de patinage artistique qui se sont déroulés du 26 avril au 1er mai 2011 en Russie, grand fan de patinage qu’il soit masculin, féminin, libre ou imposé, en couple ou danse et balai, Kevin Fortin vous propose un retour au sport hivernal pouvant se pratiquer quasiment toute l’année, le patinage artistique danse en couple avec en prime, un entretien avec un couple phare de cette discipline, Fabian Bourzat / Nathalie Pechalat.
Le patinage artistique combine le sport et l’art, puisqu’il comprend une expression corporelle gracieuse jumelée avec l’élégance de différentes techniques et de diverses figures.

Histoire du sport
Premiers championnats mondiaux
1896 : patinage artistique en Russie
1950 : Danse sur glace en Grande-Bretagne
2000 : Patinage synchronisé aux E-Unis

Introduction du patinage artistique aux JO
Le patinage artistique est le plus ancien sport aux JO hivernaux. Les premiers jeux de 1924 ont eu lieu en France, à Chamonix, mais le patinage artistique a débuté bien avant cela aux JO d’été en 1908.

Patinage artistique et danse sur glace
Epreuves individuelles femmes Programme court et libre
Epreuves individuelles hommes Programme court et libre
Epreuves en couple mixte programme court et libre
Danse sur glace Programme danse imposée, originale et libre

Le programme court individuel comporte huit éléments techniques obligatoires tels que des combinaisons de sauts et de pirouettes sur une musique au choix, mais uniquement de la musique et non avec des paroles. Le programme court en couple comporte aussi des composantes techniques comme des levés par dessus la tête, des sauts lancés où le patineur projette sa partenaire et des figures sur une musique au choix. La durée du programme court individuel et du programme court en couple est de 2 minutes 50 secondes. Cela compte pour 34% du patinage.

Le programme libre individuel et en couple comportent des figures originales, à la discrétion des compétiteurs et des compétitrices, exécutées sur une musique de leur choix pendant 4 minutes chez les femmes et 4 minutes 30 chez les hommes. Cela compte pour 65% du patinage.

Danse imposé, originale et libre ( ce qui nous intéresse ici )
Les partenaires doivent rester en contact toute la durée de la danse, il y a donc peu de sauts. Le programme de la danse imposée comprend l’exécution d’une danse avec des éléments prédéterminés au son de la même musique pour tous les participants ( 20% du patinage ). La danse originale doit comporter certains rythmes sélectionnés mais le couple peut choisir la musique et les pas ( 30% du patinage ). Dans la danse libre, le couple exécute en toute liberté sa propre interprétation selon la musique de son choix ( 50% du patinage ).

Les principes de notation
Les patineurs, patineuses et couple essaient d’obtenir la meilleur note possible en combinant les éléments techniques à la présentation artistique. Au moment de la notation, les juges tiennent compte du degré de difficultés, de la hauteur, de l’amplitude, du nombre de rotations, de la réception des sauts, de la fluidité, de l’exécution des séquences de pas et de pirouettes. Le jury est composé de 12 personnes. Il note la performance artistique des patineurs. Par la suite, 9 des 12 juges sont choisis au hasard par ordinateur. Parmi les notes des 9 juges sélectionnés, on omet la plus haute et la plus basse. On tient compte des notes de 7 juges pour déterminé le score final.

La patinoire est de dimension olympique ou internationale, c’est-à-dire qu’elle doit mesurer 30m de largueur et 60m de longueur. Toute la surface de la glace doit être utilisée au cours de la prestation.

Afin d’approfondir mes recherches, voici pour vous en exclusivité un entretien avec Fabian Bourzat et Nathalie Pechalat.

KF « Comment en êtes-vous venu à faire du patinage ?
NP « J’ai commencé à patiner à l’âge de 7 ans, en même temps que mes deux petites sœurs. Ma mère a toujours aimé les sports artistiques et (notamment) rêvait d’intégrer l’Opéra de Paris lorsqu’elle était jeune (ses parents s’y étaient opposés). J’ai débuté par le patinage artistique, et donc sans partenaire. J’ai commencé la danse sur glace à l’âge de 10 ans, avec un partenaire (Julien Deheinzelin, qui était le fils de ma prof Anne Sophie Druet). Ce qui m’a tout de suite plu ce sont les jolis costumes des patineuses que je regardais à la télévision !!! »
FB « Pour ma part, j’étais un touche-à-tout à 8 ans. J’ai fait de la natation, du judo et du patinage. Je me suis retrouvé dans un club qui ne faisait que de la danse et l’entraîneur m’a tout de suite mis en couple avec Sonia Casagrande. On s’est très bien entendu et j’ai choisi la patinage exclusivement. »

KF « Pourquoi le choix du patinage en couple ? »
NP « Pendant une année entière, j’ai pratiqué en sport-étude à la fois le patinage artistique et la danse sur glace, puis on m’a demandé de choisir : j’ai opté pour la danse sur glace pour deux raisons : c’est franchement plus rigolo de partager le travail et les bons moments avec quelqu’un et puis, en danse, on tombe beaucoup moins régulièrement !!! La danse sur glace m’est apparue comme un sport plus artistique et plus complet que le patinage artistique : moins ancré dans une routine (prise d’élan + saut). »
FB « Le choix ne s’est jamais vraiment proposé à moi mais je ne regrette pas du tout. J’aime danser et évoluer sur la glace avec une partenaire. Cela crée bien des moments intéressants voire cocasses. Mais aussi des moments difficiles à surmonter à deux. De plus l’énergie d’un couple est tellement plus motivante que d’être seul. Je pense que la plupart de mes choix n’aurait pas été possible sans Nathalie. »

KF « Quel est votre palmarès ? »
FB « Champions d’Europe 2011. Double champions de France (2008 et 2010)Vainqueurs des Grands Prix de France et de Chine et 2nd de la Finale des grands Prix (2010) »

KF « Maintenant, venons-en à votre sport. Caractérisez-le / Présentez votre discipline ? De quoi doit-on la différencier (je crois savoir qu’il y a le patinage en couple et le patinage artistique danse en couple...) ?
NP & FB « En patinage artistique, il existe 4 catégories : les hommes, les dames, le couple artistique et la danse sur glace (toujours en couple).
En danse sur glace, c’est le travail de précision des pas, ainsi que la pureté des pas réalisés par le couple qui priment. S’ajoute à cela, une pirouette, des portés -souvent virevoltants- (qui ne peuvent pas aller au dessus de la tête de l’homme comme chez les couples artistiques) et surtout un sens du rythme et de l’expression artistique. En aucun cas nous réalisons de sauts : spécialité des trois autres disciplines. Notre pratique se rapproche plus de la danse au sol que ce soit danse de salon, danse d’époque, classique, moderne et même contemporaine.
Nous avons 2 épreuves : la Short Dance : nouvelle épreuve depuis cette saison qui rassemble la Danse Imposée (les pas sont imposés ainsi que le rythme) et la Danse Originale (un rythme est donné et l’on peut exécuter nos propres pas en y insérant des éléments imposés type portés, pas en circulaire, etc…). Cette année, le thème est la Valse, on a du insérer un tour de piste de Golden Waltz (danse imposée) ainsi qu’un porté, un pas en parallèle en ligne droite et des twizzles ( tournure multirotative d’un pieds dans le patinage. On le voit plus généralement en danse sur glace, où il apparaît dans un certains nombres de danses obligatoires et est un élément exigé dans la composante des pas en danse libre et originale. Il est aussi commun dans le patinage synchronisé, composante exigé de pas). Le programme dure 2 minutes 40, on doit créer ce programme avec une chorégraphique originale basée sur le rythme de la valse.
L’autre épreuve est la Danse Libre : 4 minutes environ. Le choix du thème est libre, on a une série d’éléments à insérer. Comme son nom l’indique, ce programme nous laisse plus de liberté d’expression et c’est pour cette raison que c’est notre épreuve favorite. »

KF « Pouvez-vous me dire comment se fait un entraînement ? »
FB & NP « Les entraînements, à une semaine de la compétition, sont très courts et très intenses : on s’échauffe hors glace avec de la danse classique ou un échauffement classique de sportif, puis sur glace on s’échauffe rapidement. Sur le 1er entraînement, on exécute quelques passages de la Short Dance sans musique. Puis, on fait le programme en entier et en musique. On retravaille brièvement les éléments techniques. On prend une pause d’une heure environ. Sur le deuxième entraînement : on fait la même chose avec l’autre programme (le Libre). On ne passe pas plus de 2h sur glace durant cette période de l’année.
En revanche, l’été par exemple, lorsque nous montons les nouvelles chorégraphies, on passe jusqu’à 6h sur glace pour travailler les détails, rechercher des nouveaux éléments techniques et artistiques. On travaille également beaucoup au sol les différents types de danses, les portés, l’expression, mais aussi la musculation. »

KF « Comment se fait la notation lors d’épreuves ? Pouvez-vous nous expliquer car c’est pas toujours évident à comprendre »
FB « Il y a 2 parties :
La partie technique se fait en 2 temps :
- les contrôleurs techniques : 3 personnes notent les niveaux techniques des éléments (maximal 4, minimal 0)
- les juges : ils notent ensuite la qualité de la réalisation des éléments en mettant des bonus et des malus (cela va donc de +3 à -3). Le cumul de ses deux jugements donne une note globale TECHNIQUE. »
NP « Et la partie artistique :
les juges notent l’artistique avec 5 critères : le rythme musicale, la chorégraphie, l’interprétation, la performance, la base de patinage. Ces 2 notes rassemblées donneront la note Finale. »

KF « Comment se détermine le choix d’un costume, d’une musique ? »
NP « Cela dépend selon les années et les patineurs. Pour notre part, il nous est arrivé d’avoir un thème en tête, et d’ensuite faire un travail de recherche musicale, puis de costumes. D’autres fois, c’est une musique qui va s’imposer a nous, et on va construire notre programme autour.
Il faut savoir que le travail d’équipe est très important : entre les partenaires (Fabian et moi) mais aussi avec les entraîneurs, la fédération, les chorégraphes et la costumière. Chacun a un rôle qui est bien défini et primordial. Lorsqu’un projet né, il est impératif que chacun remplisse sa part du contrat et que l’on soit tous d’accords quant au projet qui va être mis en place. Plus c’est cohérent dès le départ, plus le travail pourra être précis et accessible par tous, c’est-à-dire des juges mais également du public. »

KF « Quelles sont les qualités d’un bon binôme ( couple ) / Taille, force, grâce...? »
FB & NP « C’est le rapport puissance/charisme qui prime. Bien sur le binôme doit être beau, élégant, léger, imposant, expressif, technique, etc… mais il doit surtout être équilibré : les deux partenaires doivent mettre en avant leurs propres personnalités mais surtout se construire et se servir de LA personnalité formée par le couple. »

KF « Comment est vu votre discipline dans le milieu ? »
FB « Dans le milieu, c’est la discipline qui est le plus artistique et qui demande le plus de renouvellement, de création. Elle est moins impressionnante que les prouesses physiques des "sauteurs" mais elle est souvent appréciée par l’émotion qu’elle dégage. Selon les pays, les disciplines phares du patinage artistique diffèrent : au Japon on apprécie surtout les dames et les hommes. En Russie, c’est la danse sur glace qui prime. En France, c’est depuis longtemps, les hommes et la danse sur glace. »

KF « Le choix du club joue t-il ? »
FB « Le choix du club ne joue absolument pas. En revanche, à l’international, le pays d’appartenance joue. C’est lié a ce que je disais juste au dessus : selon la culture du pays : en France par exemple on a (et a eu) beaucoup de champions chez les hommes et en danse sur glace, et ca se perpétue. Le monde du patinage international s’attend à voir de bons danseurs et de bons "hommes"... »

KF « Qui vous entraîne ? Avez-vous un staff ? »
NP « On a une grosse équipe derrière nous, même si elle ne peut pas se déplacer à chaque compétition car la plupart de ses personnes travaillent avec nous ponctuellement : les chorégraphes, la costumière, les préparateurs mental et physique, etc... Ils interviennent régulièrement, mais pas quotidiennement, contrairement à nos entraîneurs, qui eux, sont russes. C’est pour cela que l’on s’entraîne à Moscou depuis trois ans. »
FB « Nous nous déplaçons pour aller chercher ce qu’il nous manque, le petit truc qui nous fera devenir meilleur. Notre équipe est internationale, on a un chorégraphe espagnol aussi et un manager italien. On aime s’entourer des meilleurs, dans n’importe quel domaine : à chacun sa spécialité. Ce sport est à la fois un métier et une grande passion. »

KF « Quels sont vos modèles ? Qui vous inspirent ? »
FB « Les Duchesnay - Ensuite, c’est surtout une qualité chez l’un que l’on va remarquer, puis un détail chez un autre, une personnalité chez un "homme"… bref, pour construire notre idéal, on a recours, très souvent, à plusieurs patineurs… »
NP « À nous ensuite de travailler et posséder toutes les qualités qui nous semblent intéressantes pour proposer au public un couple homogène, complet et créatif. »
KF « Merci pour cette agréable conversation, instructive .»

Ainsi vous avez maintenant tous les éléments pour comprendre au mieux ce sport si particulier et si télégénique je trouve.
Souhaitons leur de réaliser une fois de plus de belles performances car c’est un couple vraiment de haut niveau.


Article rédigé par Kevin Fortin


Photo confiée à Kevin par Fabian Bourzat


Pour contacter Kevin : manager@gregory-capra.com

jeudi 7 avril 2011

Entretien avec le patineur du IIIème millénaire, Florent Amodio

Florent Amodio

Une nouvelle étoile du patinage est née. Doté d’un patinage frais, dynamique, vivant et novateur, Florent Amodio, lifte le patinage en amenant avec lui de nouvelles musiques, de nouvelles chorégraphies, une nouvelle façon d’appréhender la glace. Portrait d’un show man, aussi talentueux que gentil. Le sport aime les belles histoires. Celle de Florent Amodio en fait partie. Patineur artistique, artiste, danseur, champion de France Elite 2010, médaillé d’argent au TEB 2010, Florent est né le 12 mai 1990 à Sobràl ( Ceara au Brésil ). Abandonné par sa mère à sa naissance, il est adopté par un couple de français. Il grandit à Frémanville dans le Val d’Oise. Sa mère est institutrice et son père travaille dans l’informatique. Le couple a également adopté une petite fille du même village que Florent. Il aurait pu traîner dans les favelas, ou devenir footballeur. Mais la vie en a décidé autrement et c’est sur la glace que son génie s’illustre. Celui-ci commence le patin à 4 ans, précoce, en compagnie de ses parents lors d’une séance publique. Remarqué par Bertrand Glesser, l’entraîneur du club de Cergy-Pontoise. « J’étais en train de donner un cours et je vois passer un petit bonhomme entre mes jambes. J’ai trouvé qu’il avait un sacré coup de patin. J’ai demandé à ses parents s’ils voulaient bien me le confier. Trois ou quatre mois après, il était déjà avec moi en stage. A partir de là, on a commencé notre histoire et ça fait quinze ans maintenant », raconte Bernard Glesser lors d’une interview en décembre 2009 lors des championnats de France à Marseille. Doué et volontaire, doté d’un impressionnant sens du rythme, Florent progresse donc très vite. Au début de sa carrière sportive, Florent Amodio commence ses premières compétitions et gagne le titre de champion de France minime en 2002. Il va connaître au cours de sa formation des blessures graves au genou entre 2002 et 2004. Ce coup du sort en aurait découragé plus d’un, mais Florent est d’une nature optimiste et rechausse ses patins persuadé que sa maladie l’a rendue plus fort. Je continue avant de lui laisser la parole. La suite lui donne donc raison puisqu’il obtient rapidement de bons résultats. 2009/2010 sera l’année de la consécration : un titre de champion de France et une belle 12ème place au JO de Vancouver le font passer d’espoir à celui de outsider.


Kevin Fortin : « Florent, peux-tu donc rapidement te présenter ? » Florent Amodio : « Je suis donc Florent Amodio, né au Brésil en 1990. Actuellement je vis à Paris. Je suis champion d’Europe de patinage artistique. J’ai décroché mon bac STG en 2007 et j’ai obtenu mon brevet d’éducateur sportif dans la foulée. Et là je vais attaquer STAPS à l’INSEP. Je vis à l'INSEP à Vincennes. Je suis coaché à la fois par Nikolaï Morozov et Annick Dumont. Quand je dis que je vis à l’INSEP, en fait c’est pas si simple. Je prépare mes championnats avec Nikolaï et quand je suis en France, je suis entraîné par Annick. Mais je suis aussi très souvent aussi à New York. Donc je vis entre Paris New York et Moscou. »

KF : « Qu’aimes-tu ? Hobbies, sortie, musique… ? »

FA : « J’aime la musique, celles des clubs, des boites de nuit. J’aime essentiellement le R’n’B, mais en fait j’écoute un peu de tout, allant des Blacks Eyes Peas à Mickael Jackson. Je suis addict à mon Ipod. Je ne peux pas vivre sans mon Ipod. Et puis, bah, j’aime les belles femmes, les belles voitures ... J’aime aussi jouer au foot , écouter du hip hop, danser, beaucoup au sol. Je kiffe la vie à chaque instant ! »

KF : « Comment se passe l’alternance entre la Russie avec Nicholai et Champigny avec Annick ? »

FA : « Très bien, j’ai vraiment trouvé mon équilibre !! Ce sont deux coachs géniaux à mes yeux et j’apprends tous les jours et c’est le principal ! Ma nouvelle équipe me correspond et ils nous restent pleins de belles choses à faire!"


KF : « D’ailleurs, très souvent, et ce fut le cas au TEB, tes sons font mouches, et dépoussièrent un peu ce que traditionnellement l’on peut entendre. A ce sujet, Annick Dumont dit de toi, je l’a cite « Florent ne ressemble à personne. Il a un coté félin et danse comme personne. » Mais pour autant tu restes humble et tu as su garder la tête froide là où certains aurait pris le melon. »


KF : « Tu as un parcours à ton image, assez atypique. Commencer à patiner à 4 ans là où certains courent, font du vélo… »

FA : « Oui en effet j’ai commencé le patinage à 4 ans et de fil en aiguille parce que j’aime mon sport, j’étais plutôt doué, petit, et heureux de faire ce sport surtout. Alors en alliant les podiums au bonheur procuré et ressenti, j’ai continué et bossé de plus en plus pour en arriver là ! »

KF : « Après ton BES, tu suspends tes études pour te consacrer à fond au patinage et cela a payé vu ton palmarès. Toi qui, rappelons-le, est le plus jeune des trois représentants français ayant été au Championnat d’Europe de patinage artistique à Berne (en Suisse). Redis-nous ton palmarès »

FA : « Champion de France 2010 / 12eme JO de Vancouver / 1er finale des grands prix junior / 3eme au NHK ( Japon 2010 ) / 2ème au Bompart / 6eme final senior / champion d’Europe »

Florent incarne sans aucun doute la relève du patinage tricolore. Entré chez les seniors la saison dernière, il n’a connu qu’une grande compétition, les JO de Vancouver où il termina 12ème. Cette saison, il a franchi un cap en choisissant de quitter son entraîneur de toujours, Bernard Glesser, qui l’a connu à 4 ans pour s’entraîner avec le russe N. Morozov. Un choix qu’il n’est pas près de regretter."

KF : « Venons en au sport que tu pratiques. Peux-tu nous le présenter ? Es-tu pro, semi. Tu es en catégorie senior ? Quelle est la différence entre junior et senior ? »

FA : « Nous sommes amateurs, c’est-à-dire pas de salaire fixe. Je suis patineur individuel, c’est-à-dire que je patine seul et dois effectuer un max de difficultés sur la glace. Nous avons deux programmes, un court qui dure 2"50 max et un programme long qui dure 4"40 max ( c’est extra physique ) car c’est de l’effort non stop ! »


KF : « Pour en être là aujourd’hui, avoir ce niveau, tu t’es beaucoup entraîné, en quoi d’ailleurs consiste un entraînement ? Comment choisis-tu musique, costume ? »

FA : « Pour les entraînements, en fait, tout dépend de la période. Si l’on prépare une compétition ou si l’on est dans une phase d’apprentissage, il peut y avoir des entraînements basés simplement sur la technique, d’autres que sur la condition physique, d’autres sur le montage de programmes, d’autres sur les pirouettes ... »

KF : « Justement, tiens, quel est ton choix au niveau du placements de combinaison, des sauts ? Quelle est ta signature patinistique ? »

FA : « C’est le coach qui décide de tout ça ! »


KF : « Points forts et points faibles ? »

FA : « Mon point fort : danseur , je kiffe la vie donc je le fais sentir au public et ça aide vachement , au niveau des expressions, du dynamisme… Mon point faible : je n’ai pas encore le quadruple. »


Florent, est d’un petit gabarit (1m65) mais c’est un véritable show man ( je confirme pour l’avoir vu en live) qui a besoin d’assurer un spectacle pour performer et du soutien du public qu’il n’hésite pas à solliciter. C’est un danseur-né qui puise dans ses racines brésiliennes pour briller. Il a sa vision du patinage « Ma vision du patinage, c’est moi qui m’amuse. J’ai vraiment conscience de ma chance ». Florent est aussi le symbole du passage de témoin Joubert-Amodio. L’entraîneur national, Annick Durant, ne tarit pas d’éloges sur ce dernier « Il est comme un papillon sur la glace ».


KF : « Ton meilleur et pire souvenir ? »

FA : « Le meilleur c’est ma victoire au championnat d’Europe bien sur (sourire) et mon pire ce sont les championnats du monde junior, lors de mon programme court où je fais le pire programme de ma vie mais j’en ai tiré un max de leçons c’est le principal ! »

KF : « La patinoire où tu préfères faire des galas »

FA : « Toutes du moment que le public est bouillant ! »

KF : « As-tu un modèle de patinage ? »

FA : « Lambiel et Plushenko ! »

KF : « A quoi ressemble la journée type d’un patineur en stage de préparation (du lever au coucher ) »

FA : « patin patin patin ! (sourire) »


En effet, lors de ces périodes, Florent passe plus de 5 heures par jour sur des patins. Entraîné depuis le mois de mai 2010 par Morozov, ancien danseur sur glace, Florent Amodio a travaillé sa chorégraphie et donne de l’ampleur à ses programmes. Ne lui manque sans doute qu’une palette technique un peu plus étoffée.


KF : « Que vas-tu spécifiquement travailler comme points cette année afin d’atteindre tes buts. »

FA : « Le quad devient la priorité ! » Car notre prodige n’a encore jamais passé en compétition le quadruple saut, la plus grande difficulté. « J’aimerais bien mettre le quad dans le long. Ce serait une avancée dans mon travail. L’image que j’ai de moi, comme étant le meilleur du monde, c’est avec le quad. »


KF : « Quels sont tes objectifs cette année, le gros enjeu ? »

FA : « Je pense avoir rempli totalement mon objectif en devenant champion d’Europe mais maintenant ce n’est que le début. Je dois continuer à bosser mais cette saison était magnifique !! »


KF : « Quels sont tes ambitions, tes projets, tes envies ? »

FA : « Mes ambitions… continuer à être heureux, transcender un max de foules ! Mes envies futures… Continuer sur ma lancée continuer à bosser et rafler le max de médailles !


KF : « Même si tu es encore jeune et que tu as sans nul doute un très bel avenir devant toi, penses-tu déjà à ta reconversion ? Si oui, vers quel domaine ? »

FA : « Oui même si c’est très flou, j’aimerais bosser soit à la télé, soit radio. On verra bien, je tiens juste à profiter pour le moment de chaque instant car c’est juste un rêve qui devient réalité !! »


Les futurs championnats du monde (prévus initialement au Japon) devaient permettre à Florent « de refaire de grosses performances comme à Berne » et commencer la montée progressive vers les sommets en direction de Sotchi 2014. Souhaitons lui que malgré les évènements et leurs déplacements, il pourra concrétiser ses projets.


Article rédigé par Kevin Fortin


Pour me contacter : manager@gregory-capra.com

mercredi 29 décembre 2010

Entretien avec Alban Préaubert, patineur

Alban Préaubert


Amateur de patinage artistique, Kevin Fortin a décidé de consacrer un article sous forme d’un entretien avec une des figures marquantes du patinage français et un ami, Alban Préaubert. Voici pour vous en cette fin d’année ce qu’il a recueillis.

Un patineur artistique qui a un style bien a lui, Alban, 3ème aux championnats de France Elite en 2009, 7ème aux championnats d’Europe 2010. Un patineur plein de talent dont voici le portrait.

Kevin Fortin : Je te laisse te présenter, expliquer ton parcours, nous faire une autobiographie.
Alban Préaubert : Je suis né le 20 septembre 1985 à Grenoble. J’ai une sœur, Estelle qui a 2 ans de plus que moi, et mes parents sont médecins. Ils ont déménagé de Grenoble, quand j’avais 4 ans, à Charleville-Mézières et c’est là-bas que j’ai commencé le patinage artistique à 6 ans et demi, un peu par hasard. Nous devions partir aux sports d’hiver avec mes parents et afin de découvrir des notions de glisse et d’équilibre, mon père a pensé judicieux de nous amener à la patinoire avec ma sœur.
J’ai très vite accroché à ces sensations et j’ai vite été repéré par Elena Issatchenko, la coach bélarusse qui officiait à Charleville.
Petit à petit, j’ai progressé puis démarré les compétitions à l’âge de 8ans. Je suis monté dans la hiérarchie locale d’abord puis nationale et internationale.
Puisque les structures n’étaient pas véritablement adaptées à la poursuite d’une carrière sportive et étudiante de haut niveau à Charleville, j’ai dû partir m’entraîner en région parisienne après l’obtention de mon bac. D’abord à Evry, avec Philippe Pelissier. Puis à Champigny-sur-Marne, avec Annick Dumont. Je reste cependant toujours licencié au CMSG (Charleville-Mézières sports de glace).

KF : Et comment cela s’est passé pour conjuguer pratique sportive et études ? »
AP : J’ai toujours poursuivi mes études. J’ai ainsi eu mon bac scientifique avec mention très bien. Ensuite, j’ai fait un DEUG d’économie-gestion à l’université d’Evry avant de tenter avec succès le concours d’entrée à l’école supérieure de commerce de Paris en 2006.
Je vais finir cette année mon école et obtenir le diplôme, un master grande école. Cette année, puisque l’année n’est pas trop chargée en cours, je passe également le brevet d’état en patinage (diplôme d’entraîneur).

KF : Cela laisse peu de place aux loisirs ? Qu’aimes-tu faire quand tu arrives à te dégager un peu de temps ?
AP : En dehors de cet emploi du temps bien chargé entre cours et entraînement, durant mon temps libre, j’aime aller au cinéma, je suis un grand fan du 7eme art, et j’écoute beaucoup de musique. J’ai des goûts très éclectiques, j’aime surtout le rap et le rock, mais j’écoute vraiment de tout. Et je suis bien sûr un fan de tous les sports, je lis l’Equipe tous les jours et regarde ou pratique toutes les activités sportives possibles.

KF : Tu peux me dire quel est ton palmarès hormis celui que je connais c’est-à-dire 3ème aux championnats de France Elite en 2009, 7ème aux championnat d’Europe 2010 ?
AP :
- 3ème des championnats du Monde Junior en 2003
- 6 médailles en Coupe du Monde entre 2006 et 2010 (2eme du trophée Bompard en 2006, 3eme du trophée Bompard en 2007 et 2008, 3eme du Skate America en 2006, 3eme de la coupe de Russie en 2008, 3eme du skate canada en 2009)
- Vainqueur des Masters 2008
- Champion de France junior en 2004 et espoir en 2001
- 5ème des championnats d’Europe 2009, 6eme en 2006 et 2007 et 7eme en 2010
- 3ème des championnats du Monde Universitaires 2009
- 8ème des championnats du Monde 2006, 11eme en 2007
- numéro 10 mondial

KF : C’est déjà un beau palmarès. Venons en maintenant au sport que tu pratiques. Peux-tu présenter ta discipline ? Es-tu pro ou semi-pro, ta spécificité ( danse, ballet, couple…) ?
AP : Je pratique le patinage artistique en individuel. Je n’ai jamais essayé de pratiquer le couple, ni le patinage synchronisé. J’aurai sûrement pu être un bon patineur de couple puisque je suis assez grand pour cela. Il aurait juste fallu que je me muscle du haut du corps. Mais cette discipline ne m’a jamais vraiment tenté.
Depuis 3 ans, je travaille parfois avec des professeurs de danse sur glace. Mais ce n’est bien sûr pas dans l’optique de faire des compétitions en danse sur glace, c’est uniquement pour améliorer ma qualité de glisse et profiter de ces progrès dans ma discipline individuel.
Je possède le statut amateur. En patinage, lorsqu’on passe professionnel, en signant des contrats pour des shows avec des troupes telles que Holiday on Ice, on ne peut plus participer aux grands championnats, qui restent limités aux amateurs. Etre amateur ne m’interdit pas à participer à quelques galas au cours de l’année, mais je dois solliciter auprès des instances fédérales l’autorisation d’y participer.

KF : Tu parles de ta taille, tu es grand, mais c’est un avantage ou pas ?
AP : Généralement, les patineurs sont relativement petits car c’est un avantage dans les sauts d’avoir un centre de gravité assez bas. Néanmoins, la tendance est moins vraie désormais puisque Lysacek a été champion olympique et il est encore plus grand que moi. C’est d’ailleurs un des seuls sur le circuit à dépasser 1m80 avec moi.

KF : Pour en être là aujourd’hui, tu t’es beaucoup entraîné, en quoi d’ailleurs consiste un entraînement, qu’est-ce que tu travailles ? Comment choisis-tu à la fois costume et musique car certains ballets, par exemple, se patinent sans musique »
AP : Au niveau des choix musicaux, il faut qu’il y ait un accord commun entre moi, mon chorégraphe et mon entraîneur. Parfois, c’est donc le chorégraphe qui m’a proposé des musiques. Notamment lorsque je travaillais avec Nikolaï Morozov, il aimait avoir carte blanche dans son travail de création.
Mais souvent, c’est moi qui fais la recherche musicale. Je suis passionné de musique, j’écoute vraiment de tous les styles et tout au long de l’année, dès que je trouve une musique intéressante, je la mets de côté afin de la proposer à mon staff lors du choix de programme.
Bien sûr, on est un peu contraints au niveau de la créativité, car il faut trouver des musiques sans parole.
Pour les costumes, j’ai souvent moins d’idées donc j’envoie mon montage musical à ma couturière ou à une styliste et je lui demande de me faire des dessins avec des propositions et encore une fois, on se réunit ensuite avec ma coach pour faire le choix.

KF : C’est pendant ces entraînements que tu accentues tes points forts et travailles tes points faibles, non ? Quels sont-ils ?
AP : Mon point fort, c’était ma régularité depuis tout petit et ma persévérance.
Mon originalité peut également être considérée comme un atout, je suis réputé pour être un patineur atypique, avec des choix chorégraphiques qui sortent du commun. Mais c’est parfois aussi un problème car le patinage est parfois un peu stéréotypé et sortir des sentiers battus n’est pas toujours récompensé par des bonnes notes. Mon plus gros défaut, c’est mon manque de souplesse.

KF : Lors du trophée Bompard, j’entendais Annick Dumont parler de combinaisons triple triple, de sauts, d’enchaînements…. Au niveau justement des différentes figures, comment les place-t-on / leur niveau de difficultés / leur enchaînement ?
AP : Il y a un arbitrage à faire à ce niveau car lorsqu’on place les difficultés en deuxième partie de programme, on obtient un bonus de 10% de valeur de l’élément. Il est donc intéressant de commencer par les éléments les plus faciles dans un programme afin de placer les plus difficiles et donc ceux qui ont plus de valeur à la fin. Mais la fatigue joue un rôle important dans le programme et il est par exemple impossible pour moi de réussir un quadruple saut si je ne suis pas dans un état de fraîcheur suffisant. C’est pourquoi je démarre tous mes programmes libres par ce quadruple saut, qui est l’élément le plus difficile de mon programme.
Ensuite, d’une année sur l’autre, on essaye de garder plus ou moins le même enchaînement afin de ne pas trop bousculer nos repères. Mais néanmoins, puisque je change chaque année de programme, il faut adapter cet enchaînement à la composition musicale et ne pas être trop répétitif d’une année sur l’autre.

KF : Te souviens tu de ton meilleur et pire moment ?
AP : Mon meilleur souvenir sportif, c’est sûrement le doublé au trophée Bompard qu’on a réalisé avec Brian Joubert en 2007. J’avais réalisé deux programmes sans-faute. C’était un moment historique et en plus, cette compétition nous a permis à tous les deux de nous qualifier pour la finale du grand prix.
Humainement, j’ai également un souvenir impérissable des Universiades d’hiver en Chine. L’accueil était incroyable, l’ambiance était géniale. J’ai eu en plus le privilège de porter le drapeau français lors de la cérémonie d’ouverture.
Mon pire souvenir, c’était en décembre 2005. Il ne s’agissait pas vraiment d’une compétition. En fait, la fédération avait sorti des règles de sélection claires en début de saison. Mais à la suite des championnats de France, ils ont pensé que ces règles étaient incohérentes. Pourtant, j’avais réussi mon championnat de France et j’avais gagné le droit de participer aux championnats d’Europe en compagnie de Brian Joubert et de mon collègue d’entraînement, Fréderic Dambier selon ces règles. La fédération a organisé un test de sélection à l’issue de cela. J’ai bien patiné lors de ce test et conservé ma sélection mais c’était très difficile à vivre cette situation et cette remise en cause.

KF : Des endroits où tu préfères patiner plus que d’autres, car tu m’as parlé de l’accueil que tu as reçu notamment en Chine… ?
AP : L’accueil à Dijon est incroyable, le public nous réserve des bancs bourguignons. J’adore également patiner à Courchevel, tout est fait pour qu’on se sente chez nous.

KF : As-tu un modèle en patinage ?
AP : J’ai commencé le patinage en 1991, lorsque Philippe Candeloro performait sur la scène internationale donc il a forcément été une idole pour moi. J’ai apprécié son style novateur et son sens du spectacle notamment. Puis, j’ai admiré Ilya Kulik, le champion olympique russe en 1998. J’ai d’ailleurs eu la chance de travailler quelques heures avec lui en stage. Ensuite, comme tout le monde, j’ai trouvé la confrontation entre Plushenko et Yagudin fabuleuse. Ils restent pour moi les deux meilleurs patineurs de tous les temps.
En France, j’ai adoré le patinage de Stanick Jeannette, que j’ai également côtoyé pendant quelques années à l’entrainement. Et le palmarès de Brian Joubert m’inspire le respect.
Mais il y a trop de patineurs dont je respecte le travail et dont j’admire le style pour que j’ai la tentation de copier le style d’un seul. Je préfère piocher des idées dans le patinage de chacun.

KF : A 25 ans, tu as un beau parcours. Mais ce n’est pas fini pour toi, quelles sont tes ambitions, tes envies, tes projets ?
AP : Je rêve notamment d’un podium aux championnats d’Europe. Ca fait 5 ans que je tourne autour, avec des places régulières dans le dernier groupe (top 6). Je sais qu’il ne me manque pas grand-chose pour monter sur la boite.
Je vise également le titre de champion du monde universitaire à court terme. En janvier, en Turquie, je ferai tout pour faire encore mieux qu’il y a 2 ans où j’avais pris la médaille de bronze.
Un peu plus loin, je pense déjà aux championnats du monde qui auront lieu en France en 2012. J’avais participé aux Europe à Lyon en 2006 et l’ambiance était énorme donc vivre un championnat du monde à domicile doit être encore plus fabuleux.

KF : Penses-tu dans un coin de ta tête à ta reconversion ?
AP : Bien sûr, je pense déjà à ma reconversion. En patinage, il est difficile d’avoir des carrières très longues car c’est très éprouvant physiquement. Et j’ai déjà 25 ans. D’ailleurs, j’ai toujours pensé à ma reconversion et c’est pour cela que j’ai toujours poursuivi mes études. Je vais d’ailleurs être diplômé cette année donc, dès l’année prochaine, je vais chercher du travail, même si je souhaite encore patiner quelque temps. J’essayerai d’abord de trouver une entreprise compréhensive, qui me permettra quelques aménagements. J’envisage de travailler dans le marketing sportif ou dans le conseil en stratégie, ces deux domaines m’intéressent particulièrement et j’essayerai de me lancer dans celui où je trouverai les meilleures opportunités.
Même lorsque je quitterai le monde du patinage, j’aurai toujours un œil attentif sur l’évolution de cette discipline. D’ailleurs, j’ai fait un mémoire de recherche sur les droits télévisuels et une partie traitait de la médiatisation du patinage et j’adorerai mettre en place certaines de mes idées et observations.

Article rédigé par Kevin Fortin

Pour me contacter : manager@gregory-capra.com

lundi 27 décembre 2010

Patinage artistique : Gala Trophée Bompard

Florent Amodio : premier podium en grand prix


Kevin Fortin aime beaucoup le patinage artistique. Pour cette fois, il s’est attaqué à un évènement majeur français: le trophée Eric Bompard.

Féerique est le mot qui qualifierait le mieux le gala du Trophée Bompard. D'une qualité exceptionnelle, c'est un spectacle magique que nous offre les patineurs de la compétition.
Les meilleurs patineurs (les trois premiers de chaque catégorie) donnent un véritable show à la fin de la compétition, c'est la tradition du Trophée Bompard, ex Trophée Lalique. Jeux de lumières et prestations sportives de très haut niveau, la magie opère. Les gagnants de la compétition enchantent le public et peuvent oser faire des choses qu’ils ne font pas lorsqu’ils concourent. L’événement majeur de patinage artistique en France a rassemblé les meilleurs patineurs du monde à Paris-Bercy du, 26 au 28 novembre 2010, en guise de dernier round de la Coupe du Monde avant la grande finale mi-décembre en Chine.
En présence notamment des Champions Olympiques de danse sur glace, Tessa Virtue et Scott Moir, et de la Championne du Monde Japonaise, Mao Asada, les « Stars » Brian Joubert, Florent Amodio, Nathalie Pechalat et Fabian Bourzat ont tenté, face à une déferlante de champions d’Europe, du Monde et de médaillés Olympiques, de remporter le très convoité Trophée Éric Bompard. Art et performance au rendez-vous les 26, 27 et 28 novembre 2010 à Paris Bercy !

De Lalique à Bompard
La célèbre compétition internationale met à l’épreuve les plus grands patineurs artistiques et danseurs sur glace, quelques mois après les Jeux Olympiques de Vancouver et surtout, quelques semaines avant la grande finale qui se déroule donc en Chine à la mi-décembre. S’intégrant dans le Grand Prix ISU, le trophée Eric Bompard fait partie des 6 plus grands rendez-vous de patinage de l’année. Les 5 autres compétitions internationales prenant part au Grand Prix ISU sont le Skate America (USA), Skate Canada, Coupe de Chine, Coupe de Russie et Trophée NHK (Japon). Habituellement 4ème de la série (et première en 2009), le Trophée Eric Bompard est exceptionnellement en 2010 la dernière compétition du Grand Prix ISU.

Auparavant connu sous le nom de Trophée Lalique, cette compétition existe depuis 1987. Elle a été intégrée au Grand Prix ISU en 1995. Cette compétition a été parfois appelée Trophée de France. La compétition se déroule presque toujours à la patinoire Sonja Henie au palais omnisports de Paris-Bercy. Il n'y eut que trois exceptions :
- en 1991 à la halle olympique d'Albertville en tant qu'événement pré-olympique,
- en 1994 à la patinoire Charlemagne de Lyon,
- en 1995 à patinoire de Mériadeck de Bordeaux où le trophée changea de nom pour s'appeler le Trophée d'Or en raison de droits de retransmission télévisés qui avaient été retirés à France Télévision pour être accordés à TF1.
De 1999 à 2003, Éric Bompard et Lalique étaient les deux principaux commanditaires de la compétition. En 2004, Éric Bompard est devenu l'unique commanditaire et la compétition a changé de nom.
Les participants (entre autre) inscrits, cette année (veuillez m’excuser de ne pas mentionner ceux qui déclarent forfait)
En danse sur glace
- Tessa Virtue / Scott Moir (CAN) - Champions Olympiques 2010 – Champions du Monde 2010
- Nathalie Pechalat / Fabian Bourzat (FRA) - 4ème aux championnats du monde et aux championnats d’Europe 2010
- Emily Samuelson / Evan Bates (USA) - 11ème aux JO 2010 – 9ème aux championnats du Monde 2010
- Pernelle Carron / Lloyd Jones (FRA) - Champions de France ELITE 2009 – 12ème aux championnats du monde et d’Europe 2010

Chez les hommes
- Brian Joubert (FRA) - Champion du Monde 2007 – 3ème aux championnats du monde et d’Europe 2010
- Florent Amodio (FRA) - 12ème aux JO 2010 – 15ème aux championnats du monde 2010 – Champion de France ELITE 2009
- Michal Brezina (CZE) - 4ème aux championnats du monde et d’Europe 2010
- Nan Song (CHN) - Vice-champion du monde junior 2010 – 1er du Grand Prix ISU Junior 2009

Chez les dames
- Mao Asada (JPN) - Championne du Monde 2008 et 2010 – Vice Championne Olympique 2010
- Mirai Nagasu (USA) - 4ème aux JO 2010 – 7ème aux championnats du monde 2010
- Cynthia Phaneuf (CAN) - 12ème aux JO 2010 – 5ème aux championnats du monde 2010
- Fumie Suguri (JPN) – Vice Championne du Monde 2006 – 4ème aux JO 2006
- Kiira Korpi (FIN) - 11ème aux JO 2010 – 4ème aux championnats d’Europe 2010

En Couples
- Aliona Savchenko / Robin Szolkowy (ALL) - 3ème aux JO 2010 – Vice-champions du monde et d’Europe 2010
- Dan Zhang / Hao Zhang (CHN) - 5ème aux JO 2010 – 5ème aux championnats du monde 2010
- Vera Bazarova / Yuri Larionov (RUS) - 11ème aux JO 2010 - 8ème aux championnats du Monde 2010 – 5ème aux championnats d 'Europe 2010.

En écrivant cet article, j’ai cherché à recueillir avant la compétition, des témoignages de participants ou d’amateurs et voici ce que j’ai eu comme réponse à une simple question qui était « Accepterais-tu de me dire ce que cela représente pour toi ? Quand on te dit Trophée Bompard, qu'est-ce qui te vient immédiatement à l'esprit ? » « Qu’est-ce que cela représente pour toi ? Quel est l’intérêt de cette compétition ?

Florent Amodio (relève du patinage français, champion de France 2010, médaillé d’or aux masters d’Orléans devant Brian Joubert alors qu’il effectue sa première saison senior à 20 ans…)
- Vas-tu y participé ?
« Je participe au Bompard. Je suis en ce moment en Lettonie et m’en vais dimanche pour Moscou pour continuer à m’entraîner au max avec mon nouveau coach (Nikolai Morozov) car c'est difficile, il est toujours parti a travers toutes les compets »
- Accepterais-tu de me dire ce que cela représente pour toi? Quand on te dit Trophée Bompard, qu'est-ce qui te vient immédiatement à l'esprit ?
« Bompard ce qui me vient direct c'est « premier Bompard » ça doit faire 10 ans que je viens regarder avec mes potes c'est comme une fête à chaque fois que l'on y va et, depuis le temps que je rêve d'y être, j'y suis donc je compte bien faire mon max pour tout déchirer»

Zoé Blanc (14ème aux championnats d’Europe 2010, vice championne Elite 2009 en couple avec Pierre-Loup Bouquet)
«Pour te répondre la Trophée Eric Bompard est pour nous une superbe occasion de se présenter à notre public français par les télévisions. En plus de ça, bien évidemment, la compétition est vraiment intéressante de par la présence des grands de patineurs, je veux dire les tops 10 mondiaux généralement. C'est toujours enrichissant des les voir à nos cotés. C'est de bons moments à partager avec l'équipe de France aussi, il y a toujours une ambiance très sympa!! C'est un grand évènement qui est super à vivre!!! Voilà, je crois que c'est les premières choses qui me viennent à l'esprit !!!»

Chafik Besseghier (5ème aux championnats de France 2009, 1er remplaçant pour les championnats d’Europe 2010)
«Pour moi, le trophée Bompard c'est une grosse compétition qui se déroule en France, il y'a donc notre public et il rassemble ceux qui font partie des meilleurs patineurs français mais surtout mondiaux car il y'a une belle fourchette internationale, voilà»

Léna Marrocco (11ème aux championnats Junior, championne de France Elite 2010)
«Alors, déjà à l'âge de 4 ans, je regardais le trophée Lalique et à cette époque jamais je n'aurais pu imaginer en arriver là. Je pense que ça sera une très bonne expérience, peu importe le résultat parce que c'est LE grand prix senior en France et qu'il y a beaucoup de monde qui vient et je suis pressée d 'y être! Voilà »

Fabian Bourzat (médaillé d'argent au Bompard en danse couple 2009 )
«La première chose qui me vient à l'esprit, c'est notre qualification pour les JO de Turin pendant un trophée Bompard. Nous étions partis 8ème et nous avons fini 5ème, ce qui nous permettait de remplir les quotas afin de participer aux JO. Il s'agit d'un passage incontournable pour les patineurs français et une bonne occasion de nous faire plaisir devant un public acquis»

Candice Didier (3 fois championne de France en 2003, 2004 et 2009) :
"Un Grand Prix, une compétition... C'est LA compétition internationale qui se déroule en France, c'est très important et honorifique de faire cette compétition. C'est un événement de patinage où beaucoup de personnes que je connais vont venir. C'est donc plus stressant qu'une autre compétition parce que c'est en France. Tous les patineurs aimeraient faire le Bompard avec les Europe, monde et JO bien sûr»

A l’issue du programme libre messieurs, Florent a terminé second et Chafik 5ème, en l’absence de Brian Joubert forfait à cause d’une gastro-entérite (et déjà mal parti à l’issue du programme court, 5ième... , selon les dires des organisateurs…n’entrons pas dans la polémique). Le couple Pechalat-Bourzat a, quant à lui, décroché la médaille d’or pour la première fois de leur carrière à ce trophée, ce qui les qualifie pour la finale du grand prix du 8 au 12 décembre en Chine.
Merci à tous ceux qui ont accepté de me répondre.
Article rédigé par Kevin Fortin
Pour contacter Kevin : manager@gregory-capra.com