Il existe de nombreux sports d’arts martiaux : Kung-Fu, Tae Kwendo, la boxe thaï et on en passe. Celui dont il va être question ici a été inspiré à Kevin Fortin par un ami marocain. Ce sport a 44 ans d’existence, on peut le pratiquer dans de nombreux pays, France, Belgique, Suisse, Maroc… Son emblème est le taijitu qui symbolise le concept du yin et yang, les flèches, leurs interactions continuelles. Les caractères écrits signifient : « N’utiliser aucune méthode comme méthode » et « N’avoir aucune limitation comme limitation ».
Le Jeet Kune Do ou l’art de Bruce Lee
Le jeet kune do « voie du poing qui intercepte » est un art martial, principalement à mains nues, créé par Bruce Lee aux alentours de 1967. Il ne s’agit pas à proprement parler d’un style de combat, Bruce Lee ne croyait plus à cette époque aux dogmes et styles de combats pré établis et figés par leurs fondateurs des années auparavant, mais croyait plutôt à un concept englobant des stratégies de combat. Après avoir étudié de très nombreux arts martiaux (et en retirer ce qui marchait pour lui) et autres sports (escrime, boxe anglaise), Bruce Lee voulait faire évoluer sa propre pratique martiale issu du Wing Chun du Sud de la Chine pour plus d’efficacité .
Principes et philosophie
Le Jeet Kune Do, littéralement « La voie du poing qui intercepte » appelé aussi « JKD » est simple, direct et efficace disait son fondateur. Le principe est d’intercepter les mouvements de l’adversaire avant qu’il ne vous touche, arriver premier en partant second , il n’y a pas de blocage ou de réponse en deux ou trois temps (le blocage et la frappe sont très souvent simultanées et se font en un seul mouvement), mais bien un seul mouvement/réponse exécuté dans le même temps soit une réponse la plus simple possible causant le plus de dommages à votre ou vos adversaires grâce à un minimum de mouvements; l’adage du JKD : « On absorbe ce qui nous est utile, on rejette ce qui ne l’est pas et on ajoute ce qui nous appartient ». Ce qui ne signifie pas : Faites ce que vous voulez , mélangez tous les arts martiaux et faites en un « best of » à votre goût, cela ne signifie pas non plus faites exactement ce que faisait Lee en redéfinissant le JKD comme un style à part entière, tout ce que Bruce Lee ne souhaitait pas : une armée de clones ... Bruce Lee voulait qu’on s’inspire de ses principes mais n’avait pas la volonté de créer un art martial de masse, il avait par ailleurs demandé à ses élèves instructeurs de fermer leurs écoles afin de conserver un petit groupe d’élèves triés sur le volet pour travailler en petit groupe afin de garder la qualité et l’esprit de ce qu’il considérait comme son art martial... Ces groupes étaient répartis sur la Côte Ouest des USA .
Le jeet kune do naît sous une première forme suite à sa recherche constante d’évolution et d’efficacité. Le mot « JKD » apparaît aux alentours de 1965 et contient des coups de pieds propres aux arts martiaux chinois du Nord, et des coups de poings issus de la boxe chinoise et de la boxe anglaise, des déplacements provenant de l’escrime occidentale, des projections de l’art martial coréen hapkido, des éléments en provenance du kali escrima initié par Inosanto lui-même Philippin et de jiu-jitsu entre autres (on a répertorié 127 techniques de coups de pieds, de poings ainsi que de projection et de clefs propres au JKD). Bruce Lee a même intégré des éléments de déplacements inspirés par le boxeur Mohamed Ali mais il s’est inspiré énormément de l’escrime occidentale (discipline qu’il avait pratiquée avec son frère) concernant les interceptions ainsi que les déplacements. Bien qu’issu des arts martiaux « traditionnels » chinois ,il rompt avec l’éthique habituelle et la tradition : on a parfaitement le droit de mordre (même si il ne faut pas planifier l’action de mordre, cela risque d’être le meilleur moyen de perdre vos dents ... Lee dans la série TV « Longstreet »), de crever ou de piquer les yeux avec des frappes des doigts, de frapper dans les parties etc., mais au delà de ceci le JKD est l’expression martiale la plus honnête possible de soi en situation de combat ; c’est un ensemble de méthodes de combat et de stratégies en situation réelle. Bruce Lee ne croyait plus dans les styles traditionnels et cherchait à « libérer » le pratiquant d’art martial de la tradition (exécution des formes, etc…) qui l’enfermait depuis des siècles dans des croyances souvent galvaudées et dont Bruce s’amusait souvent à démontrer leur inutilités en combat réel ; le pratiquant ne doit pas s’en tenir à son art, il doit chercher pourquoi il le pratique et sentir ce qui est bon pour lui et ce que ne l’est pas (« savoir n’est pas suffisant, il faut appliquer » , « l’être humain, le créateur est plus important que n’importe quel style figé »), ce n’est pas parce que le fondateur de tel ou tel style datant de plusieurs centaines d’années à dit : ceci est la vérité , que vous devez le croire ... Expérimentez vous même. C’est le combattant qui fait l’art et non l’art qui fait le combattant. Le combattant s’exprime à travers son art, mais comme chacun est différent, chacun s’exprime à sa façon. Le JKD doit s’adapter à vous, et non le contraire, vous devez créer votre propre JKD ... C’est pour cela que le JKD ne peut être enseigné de la même façon à tout le monde, et que la « lignée » ( lineage ) de chaque enseignant influe sur son propre JKD et sur celui qui reçoit son enseignement. Chaque élève de Bruce Lee a reçu une partie de l’enseignement du Jeet Kune Do à une époque, Bruce Lee n’enseignait pas de la même façon à chacun de ses élèves et dispensait seulement une partie du processus JKD, le seul ayant l’intégralité du « process » JKD est Bruce Lee lui même. Le Jeet kune Do était en constante évolution jusqu’à ce que la mort de son fondateur n’arrête son processus en 1973 et n’avait certainement pas été conçu pour être enseigné sous la forme qui avait été définie entre 1965 et 1973, il se peut même que le JKD tel que nous le connaissons aujourd’hui n’ait pas été conçu pour être enseigné du tout car Bruce Lee s’entraînait tout d’abord pour lui même et n’avait certainement pas l’intention de diffuser à travers le monde son art en « construction »...
Le JKD est très axé sur le développement physique (les paramètres d’explosivité , de rapidité, de puissance de frappes doivent être maîtrisés), l’autodéfense et le combat. Il insiste surtout sur la notion de combat réel et total. Un autre des points essentiels du JKD, c’est l’absence de formes martiales, jugées comme une perte de temps par l’auteur à cette époque, même si lui même était arrivé à ce degré d’excellence grâce à l’intégralité de son parcours, notamment dans le Wing Chun dans lequel il avait pu pratiquer les exercices de « chi sao » (mains collantes). Il savait tout de même les apprécier puisqu’il avait étudié les 3 formes du Wing Chun entre autres car il avait étudié d’autres formes de Kung Fu tels que la « Mante Religieuse », le « Hung Gar » etc. . Le JKD est une philosophie de vie avant tout, et ceux qui ont pu rencontrer Bruce Lee se souviennent de sa spiritualité et de cet être humain à la recherche de sa propre voie.
Le JKD dans ses phases postérieures a été fortement influencé par la boxe occidentale (les concepts d’épine dorsale tels que la ligne centrale, quatre portes, le poinçon vertical, le souffle droit, « entrant », et la pression vers l’avant viennent du Wing Chun). Mais Lee a cessé d’employer certaines des positions de Wing Chun qu’il avait apprises, en faveur de nouvelles positions occidentales qui protègent mieux le praticien.
Le Jeet kune do actuel varie selon 2 courants principaux
* La branche Original/Jun Fan JKD, enseignée par Taky Kimura, Ted Wong, Tim Tackett et Jerry Poteet, qui furent eux-mêmes élèves de Bruce Lee.
* La branche JKD Concepts, enseignée par Dan Inosanto, Richard Bustillo, Larry Hartsell, Paul Vunak et Burton Richardson, qui ont continués à développer le Jeet Kune Do, sous la philosophie selon laquelle le Jeet kune do n’est jamais figé et qu’il est en perpétuelle évolution. Cette branche a incorporée des éléments d’arts martiaux philippins, escrime, silat, Muay Thai, Jiu jitsu brésilien, et des éléments de pleins d’autres arts martiaux.
Principes du Jeet Kune do
Le Jeet kune do est plus qu’un art martial, c’est une étude de la vie de tous les jours! La vitesse: « Comme le Cobra, votre coup doit être sentit avant d’être vue ». La vigilance: Vous devez être comme le joueur de basket qui paraît savoir où chacun dans l’équipe est placé et trouve toujours l’ouverture... L’énergie: Elle est comme un flux, qu’il faut pouvoir canaliser (elle s’appelle Chi en chine et Ki au Japon). Le Chi Sao (venu du Wing Chun) est un bon exercice pour apprendre à maîtriser cet exercice...
« L’art du poing qui intercepte » ne possède pas à proprement dit de techniques « formelles ». il est un pur produit de « l’instinct » et de « l’instant », il change d’aspects pour s’adapter aux capacités de son praticien, et de son adversaire. Par exemple, Lee a presque toujours choisi de mettre sa main la plus puissante devant, avec sa main plus faible en arrière, donc il a presque toujours employé la position droite de la boxe moderne.
Il a appelé cette position « sur garde ». Lee a incorporé cette position à son JKD, comme il sentait qu’elle lui fournissait la meilleure mobilité globale. Lee estimait que la main dominante ou la plus forte devrait être devant, parce qu’elle exécuterait un plus grand pourcentage du travail. Il réduit au minimum l’utilisation d’autres positions, hormis quand les circonstances le demande.
Bien que Sur-Garder la position, est une bonne position globale, elle est nullement la seule. Lee a reconnu qu’il y avait des périodes où d’autres gardes devraient être utilisées. Il estimait que cette propriété dynamique du JKD est ce qui permet à ses praticiens de s’adapter aux changements et aux fluctuations constantes du combat. Lee pensait que ces décisions devraient être prisent dans le contexte du « vrai combat ». Il croyait que c’était seulement dans cet environnement qu’une personne pourrait réellement considérer d’adopter une technique.
Bruce a été dans le passé interpellé par un adversaire, qui lui a demandé ce qu’il ferait, s’il se trouvait dans la situation d’un vrai combat. Lee a répondu, « je vous mordrais, naturellement ». Une des théories du JKD est, qu’un combattant doit faire ce qui lui est nécessaire pour se défendre, indépendamment de quelques techniques d’arts martiaux appris. Ainsi pour Bruce l’idée JKD tient en une phrase: Tous les coups sont permis. De ce fait, le JKD est actuellement vu comme la genèse des arts martiaux hybrides modernes (Freefight, Krav-maga...).
4 points du Jeet kune do
I) Soyez comme l’eau
Les étudiants de JKD rejettent les systèmes traditionnels de la formation, des modèles de combat et la pédagogie de Confucius utilisés dans les écoles traditionnelles de kung fu. Le JKD prétend être un concept dynamique qui change pour toujours. « Absorbez ce qui est utile; Négligez ce qui est inutile » est une maxime souvent citée par Bruce Lee.
Des étudiants de JKD sont encouragés à étudier chaque forme de combat possible.
II) Économie de mouvement
Les étudiants de JKD doivent éviter un maximum de gaspiller du temps ou de l’énergie. Lors d’un combat, les praticiens de JKD pensent que l’utilisation de techniques simples est favorable.
A. Arrêtez les coups et arrêtez les éruptions
Cela signifie arrêter l’attaque d’un adversaire avec une vos propres attaques au lieu d’un simple blocage. Les praticiens de JKD, disent que c’est la compétence défensive la plus difficile à développer. Cette stratégie peut être un dispositif de quelques arts martiaux chinois traditionnels.
B. Parer et percer simultanément
En réponse à une attaque entrante; l’attaque est parée et engendre une contre-attaque en même temps. Pas aussi avancée, qu’un arrêt et une frappe : Mais plus efficace que bloquer et contre-attaquer l’un après l’autre. Ceci est également pratiqué par quelques arts martiaux chinois.
C. Aucunes attaques de pieds hautes
Les praticiens de JKD doivent limiter leurs attaques de pieds aux parties basses de leur adversaire : aux genoux, aux cuisses, et à la mi section. Ces cibles sont les plus proches du pied et fournissent donc plus de stabilité.
III) Apprendre les 4 distances de combat
* Coups de pied (Kicking Range)
* Coups de poing (Punching Range)
* Piéger les bras (Trapping Range)
* Clés, étranglements et combat au sol (Joint Locking and Grappling Range)
IV) Trois critères du JKD
Selon les pratiquants de Jeet Kune Do les techniques doivent contenir ces différents critères :
* Efficacité - Une attaque qui atteint sa cible
* Directness - Faire ce qui vient instinctivement de manière intelligente.
* Simplicité - Thinking in an uncomplicated manner; sans superflu.
Les points clé du JKD
1. En attaque comme en défense, une structure basée sur l’économie de mouvement la plus rigoureuse (Attaque: la vivacité de l’initiative / Défense: technique de mains en adhérence).
2. La souplesse et le « naturel-maitrisé » pour l’arsenal total du corps.
3. La rupture dans le rythme, le demi temps, les rythmiques « un temps un demi temps » ou « trois temps un demi temps » (le rythme du Jeet Kune Do en attaque et en contre).
4. Musculation, entraînement complémentaire scientifique et tous les à côtés de la forme physique.
5. Le « mouvement direct du Jeet Kune Do » en attaque et en contre-pouvoir lancer ses coups directement sans notion de replacement.
6. Un corps insaisissable, un déplacement léger.
7. Une façon de faire sans à coup, un schémas tactique offensif simple et imprévisible.
8. Une grande maîtrise du corps à corps: Enchaînements de coups rapides et précis / projections / saisies / immobilisations.
9. Des assauts sans retenue et un entraînement à la pleine puissance de frappe sur cibles mouvantes.
10. Des instruments de fer, « aiguisés » en permanence.
11. Une expression individualisée plutôt qu’une adhésion au « produit de masse »; la vie plutôt que l’académisme (une relation vraie).
12. La totalité plutôt qu’une structure fragmentaire.
13. Derrière les mouvements du corps, toujours présent, un entraînement à « la permanence d’une expression de soi ».
14. Une puissance toute en souplesse, un pouvoir d’explosion totale contrôlé. Une forme de corps élastique sans relâchement physique. Une vigilance mentale jamais prise en défaut.
15. Le mouvement comme un flou continu (la ligne droite qui s’harmonise avec la courbe haut et bas, demi cercle à gauche, à droite, pas sur les côtés, oscillation latérale et verticale de la tête, gestes des mains).
16. Une position bien équilibrée dans l’effort et le mouvement, en permanence. Une continuité entre un engagement quasi total et un relâchement quasi complet.
Bruce Lee, de son vrai nom Lee Jun Fan (né le 27/11/40 et décédé le 20/07/73), titulaire d’une maîtrise de philosophie, est sans conteste le plus célèbre acteur chinois ayant fortement popularisé le Kung Fu grâce à ces 5 films d’action des années 70 et par la série télévisées le frelon vert... En 1964, alors qu’il s’est installé à Oakland (USA) et qu’il y enseigne le Kung Fu depuis quelques mois, Bruce Lee se voit contraint de relever un défi sous peine de devoir fermer son club... Il combat donc contre un adversaire qu’il terrasse en quelques minutes: pour lui, ces quelques minutes sont de trop; il remet alors son Kung Fu en question: l’idée de JKD est née!
Le JKD est un genre d’art martial chinois qui rejette toute formalité et qui est libéré de la tradition. Le JKD rejette toutes les formes imposées (pas de taos i.e enchaînements similaires aux katas) et insiste sur l’utilisation intelligente de l’esprit et du corps pour se défendre et attaquer... Bruce a appelé cet art ainsi pour bien montrer l’intention de bloquer l’ennemi à la porte. On estime que le JKD contient les techniques de plus d’une trentaine de styles allant de l’Escrime occidentale à la Boxe Thaïlandaise en passant par la Lutte Gréco-romaine et le Tai Chi Chuan ! Résumé TRES brièvement, voici quelques techniques classiques du JKD avec leurs inspirations:
Coup de pied direct: Karaté, Kenpo (arts tous 2 japonais) et Taekwondo (art coréen)
Coup de pied circulaire: Karaté et Tang Soo Do (art coréen)
Coup de pied latéral: Wing Chun et Karaté
Coup de coude: Wing Chun
Projections: arts martiaux coréens
Esquives: Boxes occidentales et orientales
Garde latérale inversée: Joe Lewis (Champion en Karaté et Kickboxing)
Combat au sol: Luttes
Coups de pieds sautés: arts martiaux chinois pour la plupart
Coup de poing renversé: Joe Lewis
Si l’âme d’un Bruce Lee sommeille en vous, tentez le coup !
Article rédigé par Kevin Fortin
Pour contacter Kevin : manager@gregory-capra.com
Si au moins on faisait ça dans mon pays
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