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mardi 29 janvier 2019

Sports d'hiver à Paris

Neige à Paris, le 22 janvier 2019
La neige tombée sur Paris, la semaine dernière n'était qu'un avant-goût. Ce soir, arrive Gabriel, une tempête majeure qui pourraient amener 10 à 15 cm de neige dans la capitale... à se demander s'il ne faudrait pas viser une candidature aux Jeux Olympiques d'hiver ! 

Neige au bord de la Seine
C'est le moment de faire le point sur les meilleurs spots de la capitale : 
- pour le ski alpin, je conseille le parc des Buttes-Chaumont et Montmartre,
- pour le ski de fond et le biathlon, je conseille le bois de Vincennes,
- pour la randonnée en raquettes, je conseille le bois de Boulogne,
- pour la luge, je conseille la Buttes-aux-Cailles
- pour le patinage de vitesse, je conseille la Seine gelée,
- ... 

A vos doudounes !

Pour me contacter : manager@gregory-capra.com

mardi 11 mars 2014

Sotchi paralympien 2014

Vincent Gauthier-Manuel
La 11e édition des Jeux Paralympiques d'hiver se déroulera du 7 au 16 mars 2014. La délégation française comptera dans ses rangs 14 athlètes et parmi eux de grandes chances de médailles. Petit tour d’horizon des Français qui pourront marquer ces Jeux Paralympiques de Sotchi et zoom sur notre porte drapeau...

A partir du 7 mars et jusqu’au 16 mars, les Jeux Paralympiques se dérouleront à Sotchi, deux semaines après ceux des « valides » qui ont permis à la France de récolter 15 médailles.

Nos 14 athlètes concourront dans quatre des six épreuves des Jeux Paralympiques. En effet, nous aurons trois chances de médailles en biathlon et en ski de fond avec Thomas Clarion en tête de liste (cinquième et sixième à Vancouver), deux athlètes concourront en snowboard cross et neuf autres sont engagés en ski alpin dont Solène Jambaqué et Vincent Gauthier-Manuel qui avaient remporté à eux deux cinq des six médailles olympiques glanées à Vancouver, il y quatre ans. Christian Fémy, directeur sportif du ski alpin et nordique s’est d'ailleurs exprimé sur le site du comité paralympique : « Se présenter à 100 % de ses moyens, c’est l’objectif. On vise deux titres et le top 10 des nations, mais les médailles ça ne se joue à rien, il faudra donc être prêt pour ne rien regretter. ».

Vincent Gauthier-Manuel
Répartition et présentation
Trois Français s’aligneront sur les épreuves de ski de fond et biathlon. Thomas Clarion (et son guide Julien Bourlat) seront engagés chez les déficients visuels tandis que Benjamin Daviet et Romain Rosique seront respectivement en lice sur les épreuves réservées aux skieurs debout et assis. La plus grande chance de médaille repose sur les épaules de Thomas Clarion. Skieur au sein de l’équipe de France Handisport de ski nordique depuis 2007, Thomas Clarion est guidé par Julien Bourlat avec qui il a décroché une médaille d’argent sur l’épreuve du sprint lors de la dernière étape de la Coupe du Monde à Oberstdorf en Allemagne. Ses objectifs de médailles seront fixés sur les épreuves de ski de fond même s’il sera aussi engagé en biathlon où il avait terminé cinquième et sixième à Vancouver en moyenne et longue distance. À 37 ans Romain Rosique pratique le ski de fond et le biathlon assis dans l’équipe de France Handisport depuis 2006 et s’est classé à de nombreuses reprises dans le Top 5 des compétitions en biathlon et en ski de fond. Enfin, Benjamin Daviet, 24 ans, a intégré l’équipe de France en 2012 et concourt dans les disciplines de ski de fond et de biathlon debout. Très performant cette saison, il vient d’accrocher ses deux premiers podiums (2e et 3e) en biathlon moyenne et longue distance lors de la finale de la coupe du monde à Oberstdorf.

En snowboard cross, Patrice Barattero et Cécile Hernandez Cervellon sont les deux seuls Français engagés dans cette toute nouvelle épreuve paralympique. Cécile Hernandez-Cervellon s’est qualifiée in extremis pour les Jeux Paralympiques après avoir été suspendue par une décision du Comité Paralympique International, qui s’est finalement rétractée en attribuant une place supplémentaire à la délégation française. A 39 ans, cette journaliste et ancienne championne de BMX a intégré l’équipe de France cet hiver et a déjà réalisé une bonne première saison avec deux 4èmes places en coupe du monde à Copper Mountain et à La Molina. Elle a donc toutes ses chances à Sotchi. Chez les hommes, Patrice Barattero, 44 ans, souhaitera lui aussi faire bonne impression lui qui est toujours en quête de son premier podium mondial (6e lors de la coupe du monde à Landgraaf au Pay-Bas en 2013).

C’est en ski alpin que les chances de médailles sont les plus élevées avec pas moins de neuf athlètes français engagés dont deux femmes. Comme le souligne Christian Fémy, « En alpin, le groupe est polyvalent et peut être dangereux pour ses adversaires dans de nombreuses courses ». Première nation lors des derniers championnats du monde à La Molina en Espagne, plusieurs skieurs français sont en lice pour décrocher une médaille paralympique, à commencer par Marie Bochet et Solène Jambaqué chez les femmes ainsi que Vincent Gauthier-Manuel et Yohann Taberlet chez les hommes. À seulement 19 ans, Marie Bochet fait figure de grande favorite dans les catégories « debout ». Septuple championne du monde, elle est dans une forme olympique en 2014 après avoir remporté toutes les courses dans lesquelles elle concourrait que ce soit en géant, en slalom ou en descente. « L’unique chose qui me manque c’est une médaille aux jeux ; un titre, ce serait quelque chose d’exceptionnel ! » s’exclame-t-elle sur le site du comité paralympique. On ne doute pas qu’elle fera mieux qu'aux JO de Vancouver où elle a terminé 4e en slalom spécial et en super combiné. Une autre Française, Solène Jambaqué arrive elle aussi en grande forme à Sotchi après s’être parée de bronze sur le slalom géant de Copper Mountain. En 2011, la kinésithérapeute de profession a aussi performé en remportant le super G et le super combiné de Sestrières.

Porte drapeau de la délégation française et double médaillé à Vancouver, Vincent Gauthier-Manuel fait partie des grands favoris sur les épreuves de ski alpin debout. A Sotchi, il fera tout pour décrocher sa première médaille d'or aux Jeux Paralympiques : « Il y a une médaille que je n’ai jamais eue aux Jeux, c’est l’or…Mais ce que je souhaite par-dessus tout c’est réussir à faire du bon ski en me faisant plaisir ! ». Son compatriote Yohann Taberlet part aussi en favori dans la catégorie « assis », lui qui a terminé deuxième du Super Combiné lors de la coupe du monde de Panorama en janvier dernier. Plusieurs athlètes français seront également en embuscade pour aller chercher une médaille. Jean-Yves Le Meur, Fréderic François, Romain Riboud ou encore Cédric Amafroi-Broisat sont tous montés sur le podium lors des trois premières étapes de la coupe du monde 2014. Et en cas de qualification pour les finales, chacun représentera un espoir de médailles à Sotchi.
Vincent Gauthier-Manuel
Zoom sur « Abraracoucix »
Vincent Gauthier Manuel, porte-drapeau de l’Equipe de France : « Je pense à mon entrée dans le stade, quand je porterai le drapeau français. Pour l’avoir déjà vécu en tant que membre de l’Equipe de France, c’est déjà énorme, mais là ça va vraiment prendre une dimension supérieure pour moi. C’est l’image de la France, ce n’est pas rien ! » Comme son ami Jason Lamy-Chappuis, Vincent Gauthier-Manuel portera le drapeau de l’équipe de France à Sotchi lors de l’ouverture des Jeux paralympiques vendredi.

Même région de naissance, même âge, mêmes études primaires et porte-drapeau de l’équipe de France olympique de sports d’hiver. Les similitudes sont nombreuses entre Jason Lamy-Chappuis et Vincent Gauthier-Manuel qui tiendra son rôle vendredi sur le site olympique.

« Être porte-drapeau, ce n’est pas une médaille mais c’est déjà une belle récompense. » Vincent Gauthier-Manuel savoure son rôle d’ouvreur de piste de l’équipe de France à Sotchi. À 27 ans, le Jurassien sera l’ambassadeur français en Russie tout comme son ami Jason Lamy-Chappuis. 

Ensemble, ils ont fait sport-étude au collège des Rousses (Jura). L’un a opté pour le combiné nordique, l’autre pour le ski alpin. « Je suis un des derniers Gaulois jurassiens à pratiquer le ski alpin donc je suis un peu à part » rigole-t-il. Gaulois comme Abraracourcix - le chef du village d’Astérix – son surnom depuis des années. Un jeu de mots, également relatif à son handicap, qui amuse beaucoup le jeune homme. « Abraracourcix c’est aussi parce que j’ai un bras raccourci donc c’est pour la blague » explique-t-il avec le sourire. Né avec un handicap (il lui manque l'avant-bras gauche), il poursuit une carrière sportive de skieur de haut niveau en handisport.

Né sans avant-bras gauche, Vincent Gauthier-Manuel a toujours dévalé les pistes avec les valides. Skiant avec un seul bâton, l’athlète est en permanence à la recherche du meilleur équilibre possible tout en veillant à ne pas perdre la vitesse. « Par rapport à quelqu’un de valide je « perds » environ 0,5 seconde au départ au moment de la poussée, ensuite l’équilibre (et donc la pression) n’est pas la même sur mes appuis gauche et droit. Cela a pour conséquence de « perdre » quelques miettes à chaque porte » explique-t-il. Des secondes qui ne l’empêchent pas de bien figurer au niveau des chronos. Avec deux médailles d'argent et une médaille de bronze aux Jeux olympiques de Vancouver en 2010 (il n'avait que 19 ans), Gauthier-Manuel est déjà une référence de sa discipline. Il peut faire une médaille d’or.

Un palmarès qui impressionne Yohann Tabarlet, son coéquipier en équipe de France paralympique : « Vincent est un gars qui a la tête sur les épaules et qui en plus a gagné des médailles. Il m’énerve, ce mec est parfait partout » rigole le vice-champion du monde de slalom. 

Le Jurassien aborde ses deuxièmes olympiades avec une certaine ambition. « Je travaille pour la médaille d’or. Je vais courir après ça » annonce-t-il. « C’est certain qu’il peut faire une médaille d’or » confirme Jean-Yves Le Meur qui a poussé « VGM » au handisport à l’âge de 18 ans.

Ses récentes performances plaident en sa faveur. Double champion du monde en titre en slalom et en géant à La Molina (Espagne) en février, le Tricolore lorgne sur une autre de ses spécialités : « Le super-G me tient à cœur » avoue-t-il. Mais l’« hypercompétiteur » devra gérer son double rôle dans la station balnéaire russe : représenter la « belle famille » des Bleus tout en se concentrant sur ses dessins personnels. Pour faire mieux que son ami et homologue Jason Lamy-Chappuis, reparti bredouille de Sotchi. À 27 ans, le jurassien Vincent Gauthier-Manuel, licencié au ski club du Grandvaux est double champion du Monde en titre en Slalom et Géant, médaillé d’argent en Super G et Super Combiné, médaillé de bronze en Géant aux Jeux Paralympiques de Vancouver 2010, Vincent aura deux missions à Sotchi : représenter la France et décrocher un titre paralympique.

De formation technique, Vincent Gauthier-Manuel est titulaire d'un BTS en Microtechnique. Il travaille au sein d'une société jurassienne d'emballage après avoir été employé au bureau d’études d’une entreprise de production lunetière. 

Il est nommé au grade d’officier de l’Ordre national du Mérite le 14 juillet 2010, à l’issue des 3 médailles qu’il remporte aux jeux paralympiques de Vancouver. En 2011 à Sestriere, il remporte quatre titres de champion du monde (slalom, géant, super combiné et par équipe), et termine deuxième en descente et Super G.

Le 5 décembre, Vincent Gauthier-Manuel est nommé porte-drapeau de la délégation paralympique Française pour les jeux paralympiques de Sotchi 2014.

Emmanuelle Assmann, Présidente du Comité Paralympique et Sportif Français : « A l’issue de ces jeux, j’aimerais que l’on puisse se dire que nous avons relevé un formidable défi tous ensemble. Sportifs, staff, dirigeants, c’est l’esprit d’équipe et les valeurs que nous avons en nous qui nous permettront d’y arriver. »

Tous nos sportifs débordent donc d’envie et de motivation pour décrocher le maximum de breloques olympiques ! A nous de les soutenir pendant les Jeux pour les aider à atteindre les sommets…

Article rédigé par Kevin Fortin

Pour me contacter : manager@gregory-capra.com

dimanche 13 février 2011

Le biathlon, c’est de la balle comme sport

Entraînement sur le plateau de Gève


Sur la thématique des sports d’hiver Kevin Fortin vous propose un sport alliant le tir à la carabine et le ski de fond. Discipline olympique, activité proposée en initiation dans certaines stations…Vous avez trouvé ? …Oui, le biathlon. Suivons les traces de M-L Brunet, Simon Fourcade et autres…

Le biathlon (du latin bi, « deux », et du grec athlon, « concours ») est une épreuve combinant deux disciplines. Par coutume, quand on parle du biathlon, on évoque la combinaison du ski de fond et tir à la carabine. De nos jours, la pratique du biathlon au haut niveau est réglementée par l'Union internationale de biathlon qui organise les principales compétitions. Bien que considéré comme discipline du ski ou sport de neige, le biathlon est totalement autonome vis-à-vis de la Fédération internationale de ski, autre institution mondiale ayant autorité sur la majorité des disciplines des sports d'hiver.
Dans les pays nordiques, le ski de fond était le mode de déplacement le plus pratique durant les longs hivers. Les hommes utilisaient des planches de bois pour se déplacer et des armes pour chasser, comme le montrent des vestiges de l'art antique scandinave. En Norvège, des peintures rupestres datant d’environ 5000 ans ont été retrouvées attestant le fait que les hommes pratiquaient déjà la chasse au gibier au moyen de skis pour se déplacer sur la neige. Ces chasseurs organisaient des compétitions pour désigner les meilleurs d'entre eux.
Un soldat armé avec des skis, gravure du Suédois Olaus Magnus datant du XVIe siècle... Dans toute l'Europe du Nord, les écrits composés de sagas et de légendes évoquent l'utilisation combinée de skis et d'armes pour se défendre mais aussi pour se distraire. Ces observations permettent de penser que les pratiques ancestrales du biathlon répondaient à des normes utilitaires : les déplacements, l'alimentation. Elles touchent également le domaine militaire, cadre ou se développe ce sport combiné.

Un sport avant tout militaire
Sur le plan sportif, les origines du biathlon se situent essentiellement dans le domaine militaire. Dès le début de l’ère des Vikings, les populations autochtones du nord de l’Europe se défendaient à skis contre les Vikings danois qui procédaient à de régulières invasions. Au Moyen Âge, des factions militaires armées équipées de skis deviennent des éléments essentiels des armées en Scandinavie et en Russie, des régions régulièrement enneigées.
Au XVIIIe siècle, les unités de patrouilles des armées nordiques pratiquent le biathlon pour surveiller les frontières. Le bon soldat de ces régions est alors à la fois bon tireur mais aussi excellent skieur. En 1767, la première compétition est organisée sur la frontière suédo-norvégienne entre des patrouilles des deux pays. Jusqu’à la toute fin du XIXe siècle, la combinaison du tir et du ski n’est utilisée qu’au sein de l’armée, à l’exception de la chasse.
Le tout premier club de ski associé au tir, le Trysil Skytte og Skiloberlag ou Club de tir et de ski de Trysil, est créé le 30 mai 1861 en Norvège à Trysil. (il a alors pour but de former les soldats pour leurs missions). Le biathlon est également apprécié dans les pays de langue allemande où la combinaison du ski de fond et du tir n’est pas rare. La forme de ces compétitions évolue jusqu'en 1915 et la première course de patrouille militaire. Alors que l'exercice individuel était jusqu'ici de mise, ski de fond et tir sont désormais pratiqués en relais par équipe. Composée de quatre membres, une patrouille militaire est menée par un officier accompagné par un sous-officier et deux soldats. Sur un parcours allant de 25 à 30 km, le relais doit effectuer une séance de tir à mi-distance, couché ou debout. Trente secondes étaient ajoutées au temps du relais en cas d'erreur sur ce pas de tir.

Ce sport connaît un engouement particulier dans les années 1920 et 1930. En 1924, la patrouille militaire fait même partie du programme olympique des premiers jeux d'hiver organisés à Chamonix. Elle devient sport de démonstration à l'occasion des jeux de 1928, de 1936 et de 1948.

Le biathlon moderne
Une fois la Seconde Guerre mondiale finie, le pentathlon d'hiver entre dans une nouvelle ère en se démilitarisant et en s'ouvrant davantage aux civils. La forte connotation militaire laisse place à la pratique par loisir. Aux Jeux olympiques d'hiver de 1948, le pentathlon d'hiver côtoie la traditionnelle patrouille militaire comme discipline de démonstration. Alliant équitation, escrime, tir, ski de fond et ski alpin, ce sport est le pendant hivernal du pentathlon moderne. Mais non reconnu par le CIO, 1948 est l'unique apparition du pentathlon d'hiver au sein du programme olympique. Parallèlement se développe un biathlon d'hiver alliant tir et ski de fond, une discipline qui connaît un rapide engouement en Scandinavie, en Allemagne et en Autriche. Le 3 août 1948 à Sandhurst est créée l'Union internationale de pentathlon moderne qui montre un intérêt immédiat pour cette discipline des sports d'hiver. Présidée par le suédois Tom Wibom, l'UIPM est composée de 17 pays membres. Sur proposition de l'un de ses successeurs, son compatriote Sven Thofelt, le terme de biathlon est officiellement retenu pour désigner ce sport. En 1954, le biathlon est reconnu comme sport par le Comité international olympique. Élaborées en 1955 à Macolin en Suisse, les règles de compétition sont approuvées le 17 novembre 1956 à Melbourne avant que le biathlon intègre officiellement l'UIPM en 1957 (qui devient alors Union internationale de pentathlon moderne et de biathlon en 1967).
Dès lors, après plusieurs années de pratique et de négociations, le biathlon devient sport olympique en 1960 à Squaw Valley, deux ans après l'organisation de premiers championnats du monde à Saalfelden en Autriche. En 1978, un circuit international mondial est créé, la coupe du monde. L'association avec l'UIPM perdure jusqu'en 1993, année de création d'une instance indépendante lors d'une cession extraordinaire à Londres, l'Union internationale de biathlon (International Biathlon Union). La séparation formelle entre les deux fédérations a lieu en 1998. Désormais autonome, l'IBU organise seule la majorité des compétitions de biathlon, les autres sports d'hiver comme le ski alpin, le saut à ski, le ski de fond ou le combiné nordique étant sous l'autorité de la Fédération internationale de ski.

Concepts de base
Une compétition de biathlon se compose d'une course dans laquelle les concurrents parcourent une piste de ski de fond, dont la distance totale est divisée par deux ou quatre séries de tir, la moitié en position couchée, l'autre moitié en position debout. Les erreurs aux tirs sont sanctionnées par des pénalités, minutes rajoutées, pioches ou distance supplémentaire parcourue. Comme dans la plupart des courses, le participant avec le temps total le plus court gagne.

Pour chaque passage au pas de tir, les biathlètes doivent abattre cinq cibles. Chaque cible manquée est pénalisée selon trois façons, en fonction du format de la compétition :
* En réalisant un tour de pénalité d'environ 150 mètres, ce qui correspond environ à 20-30 secondes pour des biathlètes de haut niveau. C'est le cas lors des sprints, des mass-start, et des poursuites.
* En ayant une minute ajoutée au temps total du skieur. C'est le cas lors des courses individuelles.
* En utilisant une pioche, c'est-à-dire une cartouche supplémentaire que le biathlète transporte sur la carabine. Seules trois pioches sont autorisées par tir. Si des cibles restent à abattre après les trois pioches, le biathlète doit alors accomplir autant de tours de pénalité que de cibles restantes. Les pioches ne sont disponibles que lors des relais.

Afin de suivre les progrès des concurrents et la situation relative au long d'une course, des temps partiels (temps intermédiaires) sont pris en différents points le long de la piste de fond, ainsi qu'à chaque passage au pas de tir.

Toutes les techniques de ski de fond sont autorisées dans le biathlon, ce qui signifie que la technique libre (skating) est habituellement préférée, étant la plus rapide, et nécessitant moins de mouvement du haut du corps, ce qui est un handicap lorsqu'une carabine doit être portée sur le dos. Aucun équipement autre que les skis et les bâtons de ski ne peuvent être utilisé pour se déplacer le long de la piste. La longueur de ski minimale est de 4 cm inférieure à la taille du skieur.

Les épreuves. On distingue plusieurs types d'épreuves qui ne seront pas détaillées ici. Mais il y a les épreuves individuelles : parmi cela l'individuelle, le sprint, la poursuite, le départ en ligne dit aussi mass-start
Les épreuves en équipe : le relais, le relais mixte, la course par équipe.

Un point sur le tir. Un pas de tir est divisé en 30 zones d'environ 2,75 m chacune, des zones accessibles à autant de tireurs. Chaque position de tir est numérotée, de 1 à 30 de droite à gauche en regardant les cibles de face. Pour les courses de sprint et d'individuelle, le skieur entrant sur le stand de tir a le choix entre ces 30 positions pour effectuer chaque séquence de tirs, les cibles 1 à 15 étant réglée en position couchée, celles de 16 à 30 en position debout. Il n'a en revanche pas le choix lors des autres épreuves. Ainsi, pour les épreuves de poursuite, de départ en ligne et de relais, l'attribution des positions de tir se fait en fonction de l'ordre d'arrivée sur le pas de tir. Le leader d'une course se positionne ainsi sur le tapis de tir 1, son dauphin sur le tapis de tir 2, etc. En revanche, pour le premier tir des épreuves de relais et de départ en ligne, le biathlète doit se positionner sur le tapis correspondant à son numéro de dossard même s'il mène la course avec un dossard élevé. L'écart entre les athlètes étant généralement trop faible pour déterminer clairement un classement.

C’est un sport pratiqué aussi par les femmes. Parmi les figures marquantes on peut citer Liv Grete Poirée, Corinne Niogret ou Sandrine Bailly. Les règles sont les mêmes hormis pour le relais mixte où les femmes partent en premier pour 6km chacune (elles sont 2) et les deux hommes ensuite ( 7,5 km chacun).

Un sport pratiqué par les femmes et les hommes

Afin de compléter cet article, voici ce qu’a pu me dire Simon Fourcade, biathlète français.

Kevin Fortin : Comment vient-on à pratiquer cette discipline alliant sport et tir ?
Simon Fourcade : Pour ma part, j ai fait du hockey sur glace jusqu’à 14ans. A 10 ans j'ai découvert le ski de fond avec l’école. J’ai continué en parallèle les deux jusqu’à ce que je décide de m’orienter vers le biathlon pour suivre les copains. Aucune vocation particulière donc. Les résultats ne sont venus qu'à partir de 17 ans.

KF : Quelles sont les qualités d'un bon biathlète ?
SF : Avant tout l’endurance car, que ce soit pour les performances physiques ou la récupération avant le tir, elle est primordiale. Une bonne concentration est également essentielle de manière à savoir s'isoler au moment du tir.

KF : Sur quoi porte le travail d'entraînement ?
SF : Il porte sur le développement de l'endurance, de la puissance, l'augmentation de la capacité de récupération et la technique concernant la partie ski, précision, maîtrise de soi pour l’aspect tir.

KF : Lors des préparations, comment se déroule une journée type ?
SF : Lors d' un stage, cela se déroule de la manière suivante :
7.30 lever
7.35 petit footing
7.45 déjeuner
9.00 entraînement spécifique (longue endurance, intervalles, seuil...) + tir à l effort
12.00 repas
13.00 sieste
15.30 2ème entraînement (2eme longue séance, musculation, renfo musculaire, séance de récup active....) en fonction de l’entraînement du matin
18.00 étirements, massage, position (travail de tir à sec c’est-à-dire au repos sans munitions, travail de stabilité)
19.00 dîner
22.00 dodo

KF : Quels sont les objectifs de l'équipe de France cette année ?
SF : La saison est déjà bien avancée, mais les championnats du monde reste un objectif primordial comme tout les ans. Pour ceux qui sont bien placés au classement général est également important.

KF : Du point de vue de la partie tir, quel est le plus dur, couché ou debout ?
SF : Comme lors d’autres pratiques, on va dire que cela dépend des goûts de chacun. Le tir couché revêt un aspect plus technique, prises d'informations (position, analyse du vent, de la luminosité...) alors que le tir debout quand a lui fait plus appel à un aspect mental car c’est une bataille face à soi même pour mettre les balles dans la cible.

KF : Quels plaisirs apporte ce sport ?
SF : Un sport de compétition exclusivement. Donc un plaisir qu’il faut aller chercher dans l’effort et la souffrance. Si on le voit d'un côté un peu moins SM, plaisir et sensation de glisse grace au ski de fond, et le tir qui vient cassé la monotonie que l’on peut certaines fois rencontrer dans les sports d'endurance.

KF : Y-a-t-il une morphologie idéale pour pratiquer ?
SF : Non pas de morphologie particulière, même si les grands gabarits auront tendance à être avantagés de part l'amplitude qu’ils peuvent déployer et des temps de glisse forcément plus importants. Les gabarits sont également de plus en plus imposant depuis quelques années car la force et la puissance sont devenues primordiales dans notre sport. Sans parler non plus de gabarit de rugbymen ou de skieurs alpins car il faut porter les kilos en bosse.

Les amateurs de tir et de ski trouveront donc leur compte dans ce sport qui demande les qualités du ski de fond et celles du tir. De nombreuses stations proposent cette activité, comme les stations d’Isère, Autrans, bientôt Villard de Lans et autres.

Article rédigé par Kevin Fortin

Pour contacter Kevin : manager@gregory-capra.com