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jeudi 5 juin 2014

Le finger tutting, la danse au bout des doigts

Le finger tutting
Si vous ne connaissez pas la discipline, n’allez pas croire que le finger tutting est juste un jeu de mains, vous seriez vilains. N’allez pas imaginer non plus que ce soit simple comme un claquement de doigts, surtout pas ! Quotas de mauvais jeux de mots déjà épuisés, passons donc aux choses sérieuses.

Le finger tutting est une discipline qui a fait le buzz cet été grâce à cette publicité pour le Samsung Galaxy SII : assis derrière un bureau, Jay Funk, expert en finger tutting, nous offre une démonstration de cette danse qui requiert deux bras, deux mains et dix doigts qui bougent dans tous les sens tout en essayant de donner du sens. Grâce aux effets et animations ajoutés post-production, vous comprenez aisément ce que l’artiste (oui, osons le qualifier ainsi) essaie d’exprimer par ses mouvements

1° Revenons sur le phénomène 
En réalité, le titre de maître de la discipline devrait être remis à Greg Irwin. Ce nom ne vous dit rien ? C’est en fait lui l’inventeur de cette gymnastique rythmée des doigts, et ce dès 1988… Alors qu’il finissait ses études, il a eu besoin d’améliorer son niveau au piano et a imaginé pléthore de mouvements pour accélérer la mobilité de ses doigts et isoler les mouvements : nous voilà avec l’ancêtre du finger tutting. D’une simple gymnastique, Irwin en fait un spectacle sur les plateaux télé 

2° Un doigt de hip-hop
Quelques temps après, le monde du hip hop va s’approprier la gestuelle en en faisant d’abord un dérivé du « tutting » aussi appelé « égyptien » parce que tout droit inspiré de l’Egypte Ancienne et des hiéroglyphes : nommé d’après le roi Toutankhamon (Tutankhamun en anglais), le tutting consiste en des jeux de bras qui créent des angles à 90° et des figures géométriques variées (d’où son autre appellation, le Tetris, comme le fameux jeu vidéo).

Le finger tutting va ensuite s’apparenter au « liquid », une danse qui doit son nom à la fluidité des mouvements du danseur lors de sa performance (vous savez, la fameuse « vague » qui part d’une main et se termine à l’autre, les mains se rendant indispensables pour la continuité du flow), et initier quelque chose qui n’était alors que secondaire dans la danse : faire des doigts l’objet de toutes les attentions. Jusque-là, les mouvements finissaient principalement dans les mains, sans élégance. Dorénavant, le mouvement part des mains ou se concentre dans les mains.

3° En 2000
Le finger tutting va donc puiser ses mouvements de base dans le tutting et révéler son importance grâce au liquid. Dans les années 2000, le finger tutting prend de l’ampleur, certains danseurs se focalisant sur cette discipline. C’est là qu’on se retrouve avec deux écoles ou deux genres à ne pas confondre. D’un côté, vous avez ce qu’on pourra renommer « la danse des doigts », qui bougent en rythme et essaient de mimer ce qu’un corps entier ferait. C’est ce que certains qualifieront de « finger digits » et qui a été utilisé par Kid Sister pour son clip Pro Nails ou très récemment par Chanel pour la promo de ses nouveaux vernis, avec moins d’humour mais beaucoup plus de glamour 

De l’autre côté, vous avez le finger tutting de Jay Funk, celui qui n’a absolument plus besoin de danseurs debout et pour lequel toute l’attention se porte sur les mains et leur action dans l’espace. Une des premières vraies expositions de ce maintenant célèbre finger tutting est à trouver au générique de fin de Step Up 3D en 2010 

Les pieds marquent légèrement le rythme, la tête bouge un peu par la force des choses ou pour accentuer un geste… Dextérité et précision sont au rendez-vous, mais l’immobilité aussi dans une certaine mesure. Drivin’ Me Wild est donc l’expression tout à fait appropriée pour exprimer mon ressenti à la découverte de ce phénomène. 

Article rédigé par Kevin Fortin

Pour me contacter : manager@gregory-capra.com

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