Jack O'Connell |
Louis Zamperini ou l’histoire d’un athlète « Invincible »
Ayant surmonté les événements les plus incroyables dans sa vie, le coureur olympique et héros de la deuxième guerre mondiale Louis Zamperini n’a reculé devant aucun challenge… C’est par ces quelques mots que sa famille a annoncé le 2 juillet dernier la disparition de cet athlète, qui succomba d’une pneumonie à l’âge de 97 ans...
Invincible |
...Et c’est l’incroyable destin de ce coureur olympique que je vous invite à découvrir au cinéma le 7 janvier prochain, dans un film réalisé par Angelina Jolie.
Comme l’énonce l’hommage rendu par les studios Universal Pictures, Louis Zamperini était une personne unique, qui a vécu une vie remarquable, pas parce qu’il a vécu des épreuves qui ont marqué le 20e siècle, mais en raison de l’état d’esprit avec lequel il les a affrontées.
Louis Zamperini |
Fils d’immigrés italiens, Louis Zamperini est né le 26 janvier 1917 à New York. Ne parlant pas un mot d’anglais lorsque sa famille déménage en 1919 à Torrance, dans la banlieue de Los Angeles, rien ne le prédispose à devenir un grand athlète.
Parce que maltraité par les enfants de son école, son père lui apprend vite à se défendre. Mal intégré, il sombre peu à peu dans la délinquance jusqu’à l’âge de 15 ans où, sur les conseils de son frère, il trouve dans le sport, et plus particulièrement dans la course à pied, le moyen de rentrer dans le droit chemin.
Louis Zamperini à l'entraînement |
Il enchaîne alors les victoires et devient la coqueluche de sa ville d’adoption. Il battra le record du monde étudiant du mile (1,6 km), record qu’il détiendra pendant 18 ans, en courant le 5e mile le plus rapide de l’histoire (en 4 minutes 8 secondes et 3 dixièmes). Cette prouesse est d'autant plus remarquable qu'il a fini premier de sa course alors que ses adversaires lui marchaient sur les pieds avec leurs chaussures cloutées tout en lui donnant des coups de coude. Il terminera sa course les pieds en sang, les chaussures déchirées et avec une côte fêlée.
Jeux Olympiques de Berlin - 1936 |
A seulement 19 ans, Louis est sélectionné pour concourir au 5 000 mètres lors des Jeux Olympiques de Berlin, en 1936. Il parviendra à se qualifier pour la finale et terminera 8e en bouclant le dernier 400 mètres en seulement 56 secondes et 9 dixièmes.
De Berlin à Tokyo ? |
A l’issue de ces Jeux Olympiques, Louis entre à l’Université et doit préparer les Jeux suivants, prévus en 1940 à Tokyo. Il domine alors le mile sur le sol américain et tous les spécialistes lui prédisent la victoire sur 1 500 mètres. Il est également donné favori pour devenir le premier homme à passer sous les 4 minutes. Le conflit mondial, entraînant l’annulation des JO, anéantira ses espoirs de médaille.
Louis Zamperini rejoint l'US Air Force |
En septembre 1941, il rejoint l’US Air Force lors de l’entrée en guerre des États-Unis et officie comme bombardier.
Après une première mission réussie, il est de nouveau envoyé en patrouille pour une intervention au cours de laquelle de nombreux avions tomberont sous le feu de l’aviation japonaise. Son avion sera touché par 594 impacts de balles et la majorité de l’équipage sera blessé. Le pilote parviendra tout de même à faire atterrir l’appareil avec les quelques gouttes de liquide de frein restantes. Louis en sortira miraculeusement indemne.
47 jours en radeau |
Il aura moins de chance le 23 mai 1943. Son avion, un B-24, envoyé en mission à la recherche d’un appareil disparu, se crashe au dessus de l’océan Pacifique à la suite d’incidents techniques. Les trois survivants de la catastrophe, sur 11 membres d’équipage, dériveront sur un radeau de sauvetage pendant 47 jours et sur une distance de 3 000 km, sans eau ni nourriture. A la merci des éléments, contraints d’attendre l’eau de pluie pour s’abreuver, ils seront régulièrement attaqués par les requins et seront également confrontés à un ouragan. Ils essuieront enfin les tirs d’un avion japonais pendant 35 minutes à l'issue desquels le radeau sera criblé de 48 balles.
Camp de prisonnier au Japon |
Les trois survivants seront finalement capturés par la marine japonaise et envoyés dans un camp de prisonniers de guerre. Il faut savoir que tomber dans une telle situation constitue le pire cauchemar des militaires américains. Les Japonais sont en effet réputés à l’époque pour leurs traitements inhumains des prisonniers de guerre.
Sous-alimenté |
Louis Zamperini est tout d'abord retenu pendant 43 jours sur l’île de Kwajalein, dans une cellule d’un mètre sur deux et avec un rationnement minimum, dans l’attente de son exécution. Il est souvent battu et le médecin de l’île lui injecte régulièrement dans le sang des produits inconnus (les doses injectées iront jusqu’à un demi litre). Des dizaines de milliers de soldats américains périront au cours de ces expériences médicales.
Discipline japonaise |
Il est ensuite transféré au Japon, au camp de Naoetsu, le pire endroit qu’il ait connu durant sa captivité. Dans ce camp, les prisonniers n’ont pas le droit de se parler ou de croiser leur regard. Pendant 27 mois, il supportera la faim, les brutalités, les humiliations et le sadisme du sergent Mutsuhiro Watanabe (23e criminel de guerre le plus recherché à la fin du conflit mondial), dont il deviendra le souffre douleur. Il recevra par exemple 220 coups de poing d’affilés à la demande du sergent. Les souffrances innombrables endurées pendant cet emprisonnement le hanteront pendant des années.
Sans espoir de libération |
Contrairement aux dispositions des conventions de Genève sur les prisonniers de guerre, les Japonais n’avaient pas l’intention de libérer leurs prisonniers. La date de l’exécution de Louis Zamperini était donc fixée au 22 août 1945. Deux jours avant son exécution, Louis apprend que l’empereur Iro Hito a capitulé cinq jours plus tôt, après les bombardements de Nagasaki et d’Hiroshima. Il sera libéré en septembre 1945.
La réalité des camps de prisonniers |
Ces épreuves ont pendant plusieurs années eues raison de lui. Louis Zamperini sombre dans l’alcoolisme, fait des cauchemars et projette de retourner au Japon pour traquer et tuer son bourreau.
Retour au Japon - 1950 |
En 1950, après avoir pris le dessus sur ses démons, il accepte de repartir à Tokyo afin de faire la paix avec ses anciens geôliers. Il portera même la flamme olympique lors des JO de Nagano, en 1998, à l’âge de 82 ans.
Infatigable, Louis Zamperini courait encore le mile en moins de 6 minutes à l’âge de 60 ans. Il s’est initié au skate board à 70 ans. A 90 ans, ses proches pouvaient encore le voir chausser une paire de skis pour dévaler les pentes enneigées.
300 : La naissance d'un empire |
C’est Jack O’Connell, jeune acteur de 24 ans et déjà 10 ans de carrière derrière lui (vous avez notamment pu le voir dans Eden Lake, 300 : La naissance d’un empire, Les poings contre les murs, ou encore ’71 cette année), qui incarne Louis Zamperini à l’écran.
Jack O'Connell |
Cet acteur au physique athlétique se prédestinait au football lorsqu’il était enfant. Il aurait pu suivre les traces de son grand-père maternel, lui-même ancien joueur et entraîneur, mais de multiples blessures au genou ont, vers 16 ans, mis fin à toute ambition sportive.
Pour incarner un homme qui a survécu pendant 47 jours sur un radeau de sauvetage avant de vivre deux années de calvaire et de privations dans les camps de prisonniers japonais, Jake O’Connell a, trois mois avant le tournage, suivi un régime alimentaire n’excédant pas 800 calories par jour. A l’issue de ce régime, il a perdu une grande partie de son poids (69 kg, pour 1m72).
Sous alimenté (son apport quotidien journalier aurait dû avoisiner les 2 600 calories), Jake O’Connell reconnaît avoir parfois manqué d’énergie sur le tournage et même avoir perdu connaissance à au moins deux reprises.
Il a du s’habituer à se sentir mal à l’aise et très faible. Il admet qu’il ne s’est pas plaint pour autant du traitement infligé pour le rôle car Louis Zamperini n’était pas lui-même du genre à s’apitoyer sur son sort. Jake O’Connell reste d'ailleurs admiratif de cette génération qui a enduré et encaissé sans broncher.
Pour découvrir l’histoire de Louis Zamperini et apprécier l’interprétation étonnante de Jake O’Connell, n'hésitez pas, rendez-vous dans les salles le 7 janvier 2015.
Pour me contacter : manager@gregory-capra.com